Cette situation pourrait durer plusieurs heures
L'Iran a lancé une attaque de drones contre Israël

L'Iran a lancé samedi une attaque de drones contre Israël. L'information a été relayée par Tsahal et confirmée par les Gardiens de la Révolution. Les Etats-Unis ont apporté leur soutien à Israël.
Publié: 13.04.2024 à 23:00 heures
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Dernière mise à jour: 14.04.2024 à 06:31 heures
L'Iran du président Ebrahim Raisi a lancé une attaque de drones contre Israël (Photo prétexte).
Photo: DUKAS

L'Iran a lancé samedi une attaque de drones contre Israël, près de deux semaines après un raid contre le consulat iranien à Damas imputé à Israël, faisant craindre une explosion au Moyen-Orient.

A Téhéran, des médias d'Etat ont confirmé une attaque de drones en cours contre Israël, ennemi juré de l'Iran. «L'Iran a lancé des drones depuis son territoire en direction d'Israël», a déclaré Daniel Hagari, le porte-parole de l'armée israélienne dans une allocution télévisée, peu après 23H00 (20H00 GMT).

Cette opération, baptisée «promesse honnête», a été «lancée avec l'approbation du Conseil suprême de sécurité nationale et sous la supervision de l'état-major général des forces armées", a précisé la télévision, en indiquant que ses détails seront bientôt "portés à l'attention du peuple héroïque d'Iran et des combattants de la liberté du monde entier».

Dans les minutes ayant suivi le début de l'opération, le compte X du Guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, a republié un message affirmant: «Le régime diabolique va être puni.» Le 3 avril, l'ayatollah Khamenei avait déclaré qu'Israël serait "giflé" après les frappes aériennes qui lui ont été imputées sur l'annexe consulaire de l'ambassade iranienne à Damas, dans laquelle ont péri sept Gardiens de la Révolution, dont deux généraux de la Force Qods, qui intervient hors d'Iran. Téhéran a accusé Israël qui n'a ni confirmé ni démenti

Espaces aériens fermés

«Nous surveillons la menace dans l'espace aérien. C'est une menace qui prendra plusieurs heures pour atteindre le territoire de l'Etat d'Israël», a ajouté le contre-amiral Hagari. «Nous travaillons en étroite collaboration avec les Etats-Unis et nos partenaires dans la région afin d'agir contre les lancements et de les intercepter.» En attendant, l'espace aérien israélien sera fermé aux vols internationaux et nationaux à partir de 00h30.

Juste avant cette annonce, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a assuré que son pays s'était préparé à «l'éventualité d'une attaque directe de l'Iran» et était «prêt à faire face à n'importe quel scénario, tant en matière de défense que d'attaque». «Nous apprécions la présence des Etats-Unis aux côtés d'Israël, ainsi que le soutien de la Grande-Bretagne, de la France et de nombreux autres pays», a ajouté M. Netanyahu dans une allocution vidéo, au moment où son armée est engagée dans une guerre dévastatrice à Gaza.

La Jordanie, voisine d'Israël, a elle annoncé la fermeture temporaire de son espace aérien, en invoquant «une situation dangereuse au Moyen-Orient». L'Irak, frontalier de l'Iran, a fermé également son espace aérien. Le Liban a également indiqué la fermeture de son espace aérien entre minuit et 6h00 (heure suisse) dimanche.

Avant l'attaque, l’administration américaine avait annoncé que le président Joe Biden devait retourner à la Maison Blanche pour consulter son équipe de sécurité nationale sur «les événements au Moyen-Orient». Vendredi, M. Biden a dit s'attendre à ce que l'attaque iranienne ait lieu «bientôt».

Fermeture des écoles

Face aux menaces iraniennes, les Etats-Unis ont réaffirmé leur «engagement inébranlable en faveur de la sécurité» de l'allié israélien, et annoncé l'envoi de renforts au Moyen-Orient. L'attaque iranienne a été annoncée après la saisie en début de journée par les forces spéciales maritimes des Gardiens de la Révolution d'un navire accusé d'être «lié» à Israël, avec 25 membres d'équipage à bord, dans les eaux du Golfe.

«Au regard des conditions de sécurité», Israël a annoncé la fermeture des écoles et va restreindre les rassemblements. Dimanche, premier jour de la semaine en Israël, et lundi, «les activités d'enseignement, les voyages et les sorties» scolaires et périscolaires sont suspendues en Israël, a dit Daniel Hagari.

«Début de l'escalade»

La République islamique d'Iran est l'ennemi d'Israël et un allié du Hamas, auteur le 7 octobre d'une attaque sanglante sans précédent sur le sol israélien qui a provoqué une offensive israélienne dévastatrice à Gaza, où 33'686 personnes essentiellement des civils ont péri selon les autorités du mouvement palestinien.

La Maison Blanche a appelé l'Iran à libérer «immédiatement» le navire saisi et son équipage arraisonné près du détroit d'Ormuz, l'une des voies maritimes les plus empruntées par la marine marchande. 

Pour Karim Bitar, chercheur à l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS), cette saisie «pourrait être le début d'une escalade (...) plus large». 

A sa frontière sud, l'armée israélienne a poursuivi sa guerre dans la bande de Gaza, ciblant de nouveau le camp de réfugiés de Nousseirat dans le centre du territoire palestinien qu'elle assiège et dont la majorité des 2,4 millions d'habitants sont menacés de famine selon l'ONU.

Ces dernières 24 heures, 52 Palestiniens ont été tués, selon un nouveau bilan du ministère de la Santé du Hamas qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007 et est classé groupe terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël.

Le 7 octobre, des commandos du Hamas infiltrés depuis la bande de Gaza voisine ont mené une attaque dans le sud d'Israël, entraînant la mort de 1.170 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir des données officielles israéliennes.

Plus de 250 personnes ont été enlevées et 129 restent détenues à Gaza dont 34 sont mortes, d'après des responsables israéliens.

(AFP et ATS)

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