«Il y a des jeux PlayStation, Xbox et Nitendo où, dans l'anonymat, des individus entrent en relation [avec des mineurs, ndlr] et commencent ce processus de persuasion, de recrutement», a déclaré le secrétaire d'Etat mexicain à la sécurité, Ricardo Mejia. Le crime organisé utilise également des réseaux sociaux comme TikTok et Instagram, a-t-il ajouté.
Les délinquants se cachent derrière des noms comme «CJNG, CDN, sicai0os, c4art3l et d'autres variantes». Le sigle «CJNG» renvoie au «cartel Jalisco Nueva Generacion», l'un des cartels les plus redoutables au Mexique.
365 francs pour surveiller des fréquences radio
Le 9 octobre dans l'Etat d'Oaxaca (sud), les autorités ont retrouvé trois enfants, âgés de 11 à 14 ans, portés disparus par leur famille, selon le représentant du gouvernement mexicain. Une femme a été arrêtée. L'un des trois enfants était entré en contact avec un rabatteur présumé en août sur «Free Fire», un jeu téléchargeable gratuitement depuis n'importe quel téléphone portable, selon le récit officiel.
Le rabatteur «lui a proposé un travail à Monterrey» après avoir obtenu son numéro de téléphone lors de discussions sur Facebook, d'après Ricardo Mejia. Le travail consistait à «surveiller des fréquences radio pour prévenir en cas de présence policière, moyennant un salaire de 8000 pesos [365 francs, ndlr] toutes les deux semaines», a détaillé le secrétaire d'Etat.
Le mineur a accepté l'offre qu'il a partagée avec deux copains d'école, a ajouté Ricardo Mejia. Les trois mineurs ont rejoint le 9 octobre la femme qui les a pris en charge près d'une gare routière d'autobus, avant d'être arrêtée.
Le réseau pour les droits de l'enfance au Mexique (Redim) avait déjà rapporté que des milliers d'enfants sont recrutés chaque année par le narcotrafic et d'autres bandes organisés. Le trafic de drogue est l'une des principales causes de la violence dans plusieurs des 32 Etats du Mexique, où plus de 36'579 homicides ont officiellement été enregistrés en 2020, soit une moyenne de 100 par jour.
(ATS)