Le gouvernement danois refuse d'extrader Paul Watson vers le Japon, selon le média français «Libération». Le fondateur de l'ONG Sea Shepherd va pouvoir quitter la prison de Nuuk, au Groenland dans laquelle il est enfermé depuis 149 jours. Le défenseur des baleines va pouvoir rentrer en France.
«Il est libre, le ministère de la Justice vient de nous informer qu'il rejetait la demande d'extradition», a dit à l'AFP son avocate Julie Stage, précisant que M. Watson allait pouvoir quitter la prison de Nuuk au Groenland où il était en détention provisoire depuis presque cinq mois.
Refus du Danemark
Pour rappel, l'Américano-Canadien, a été arrêté à Nuuk, capitale du Groenland, territoire autonome danois, le 21 juillet. Il était alors en route avec son navire le John Paul DeJoria pour intercepter un navire-usine baleinier nippon flambant neuf.
C'est dans une autre affaire de chasse à la baleine, remontant à 2010, que le Japon demandait son extradition, qualifiée de «politique» par ses défenseurs. Fondateur de Sea Shepherd et de la fondation en faveur des océans qui porte son nom, Paul Watson est une figure emblématique de la lutte contre la chasse à la baleine.
Le Danemark a fondé son refus sur «la durée totale de la détention de Paul Franklin Watson après son arrestation le 21 juillet 2024 et jusqu'à ce qu'une éventuelle décision d'extradition puisse être exécutée, et sur (le) fait que les actes pour lesquels l'extradition est demandée remontent à plus de 14 ans, ainsi que de la nature des actes en général», selon la décision danoise consultée par l'AFP.
Soulagement dans le clan Watson
Du côté des défenseurs de Paul Watson, le soulagement est de mise relate «Libération»: «Nous sommes fiers d’avoir mené aux côtés de ses proches ce combat judiciaire et politique, réagit François Zimmeray, l’un de ses avocats, ambassadeur de France au Danemark entre 2013 et 2018.
Il va pouvoir reprendre son combat pour le respect de la nature, qui est un combat pour l’humanité et la justice. Le Japon a tenté de faire taire un homme dont le seul crime est d’avoir dénoncé l’illégalité du massacre industriel déguisé en recherche scientifique.» «J’ai du mal à le croire, c’est surréaliste», exulte Lamya Essemlali depuis Nuuk. Je viens de quitter mon hôtel je me dirige vers la prison, il va en sortir dans les prochaines heures.»