Un Américain qui a pris la fuite après avoir été condamné à de la prison pour son rôle dans l'assaut du Capitole le 6 janvier 2021 à Washington a demandé l'asile au Canada. Il espère être gracié lorsque Donald Trump retournera à la Maison Blanche.
Antony Vo, 32 ans, a été condamné à neuf mois de prison et avait reçu l'ordre de se présenter à une prison fédérale dans l'État de l'Indiana le 14 juin 2024. Mais il s'est enfui au Canada, a-t-il fait savoir mardi à l'AFP. «Je sais que le Canada est historiquement accueillant envers les réfugiés», a-t-il dit. «J'ai donc (...) traversé la frontière en voiture.»
L'homme avait été reconnu coupable de quatre chefs d'accusation lors d'un procès avec jury à Washington en septembre 2023. Plus de 1'500 personnes ont été inculpées par la justice fédérale pour avoir participé à l'assaut du Capitole, le jour de la certification de la victoire électorale du démocrate Joe Biden.
Antony Vo espère rester au Canada «jusqu'à ce que ce soit sûr pour moi de retourner» aux Etats-Unis. «Lorsque Donald Trump prendra ses fonctions (le 20 janvier), j'espère qu'il me graciera, ainsi que les autres manifestants du 6 janvier», a-t-il expliqué à l'AFP.
«Journée d'amour»
Le président élu des Etats-Unis a récemment qualifié le 6 janvier 2021 de «journée d'amour» et de «débordement d'affection» à son égard et, après sa victoire début novembre, les avocats de plusieurs accusés ont déposé des recours pour demander le report de leur prochaine audience, y compris pour le prononcé de leur peine alors qu'ils ont déjà été reconnus coupables.
Sur son site web, le gouvernement canadien précise qu'une personne peut demander la protection du Canada si elle est à «risque de torture» ou peut prouver qu'un retour dans son pays d'origine entraînerait un «risque de traitements ou de peines cruels et inusités».
Antony Vo, qui sur son profil X fait référence à la mouvance complotiste d'extrême droite QAnon, dit craindre dans un document partagé sur son compte d'être emprisonné «dans des conditions inhumaines» si le Canada refuse sa demande, ajoutant avoir été «persécuté, maltraité» et victime d'un «procès injuste».
Après le dépôt de sa demande d'asile en novembre, l'homme a manqué une audience prévue mi-décembre avec les autorités canadiennes, craignant d'être arrêté et expulsé «parce que je suis un fugitif», a-t-il dit à l'AFP.
