Assaut du Capitole
«Aucune grâce ne peut changer la vérité»: Des juges accablent Donald Trump

Trois juges ont condamné mercredi la grâce accordée par le président américain Donald Trump aux personnes jugées coupables pour l'assaut du Capitole, siège du Congrès, le 6 janvier 2021. «Aucune grâce ne peut changer la vérité tragique», a lancé l'une d'elles.
Publié: 06:17 heures
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Dernière mise à jour: 07:29 heures
Une des juges s'est réjouie que soient préservés des milliers de vidéos, retranscriptions de procès, verdicts et commentaires judiciaires, autant de données "immuables qui constituent la vérité" (archives).
Photo: FBI HANDOUT
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ATS Agence télégraphique suisse

La décision prise lundi soir par le président Trump «ne peut pas effacer le sang, les excréments, la terreur que la foule a laissés derrière elle» ni «ne peut réparer la brèche dans la tradition sacrée américaine de transition pacifique du pouvoir», a ajouté dans un commentaire d'ordonnance d'abandon de poursuites contre un émeutier, la juge fédérale de la capitale des Etats-Unis, Tanya Chutkan.

A peine investi lundi, Donald Trump a signé à la Maison Blanche un décret graciant quelque 1270 personnes, qu'il a qualifiées d'«otages», reconnues coupables pour l'assaut du Capitole lors de la certification il y a quatre ans de la victoire de Joe Biden. S'y ajoutent 14 membres des mouvements d'extrême droite Oath Keepers et Proud Boys, dont la peine a été commuée en période de prison déjà purgée.

Les juges montent au créneau

Depuis lors, des procureurs par intérim à Washington abandonnent par dizaines les poursuites contre les accusés encore en instance de jugement, ce que des policiers et des élus ont qualifié de «trahison». Deux autres juges fédérales de Washington, qui avaient présidé des procès d'assaillants du Congrès, ont également dû valider mercredi l'abandon de poursuites, tout en condamnant vivement ces grâces.

La juge Beryl Howell a ainsi balayé toute base factuelle à l'abandon des poursuites, contestant ce que le président Trump a jugé être une «grave injustice nationale infligée au peuple américain». La magistrate a dénoncé une «impunité», une «perspective dangereuse» que des «comportements contraires à la loi se reproduisent à l'avenir» et une «atteinte à l'Etat de droit».

Enfin, sa consoeur Colleen Kollar-Kotelly a aussi estimé qu'effacer une procédure judiciaire et gracier les assaillants «ne changera pas la vérité de ce qui s'est passé le 6 janvier 2021». Elle s'est réjouie que «soient préservés pour l'avenir des milliers de vidéos, retranscriptions de procès, verdicts et commentaires judiciaires». Ce sont autant de données «immuables qui constituent la vérité», a-t-elle conclu.

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