La Russie, qui dit espérer être «prise au sérieux» après le tir du nouveau missile lourd Orechnik sur l'Ukraine fin novembre, souligne qu'elle est prête à utiliser «tous les moyens» à sa disposition pour se défendre, selon des propos diffusés jeudi du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.
«Nous envoyons des signaux et nous espérons que le dernier, il y a deux semaines (tir du missile Orechnik) a été pris au sérieux», a-t-il dit à l'éditorialiste et animateur de télévision américain Tucker Carlson. Les Etats-Unis et leurs alliés doivent «comprendre que nous serions prêts à utiliser tous les moyens pour ne pas leur permettre de réussir ce qu'ils appellent la défaite stratégique de la Russie», a-t-il dit.
Selon les autorités russes, ce tir de missile répondait aux bombardements menés par Kiev en Russie à l'aide de missiles américains et britanniques. Tout en insistant sur le fait que la Russie ne veut pas aggraver la situation et souhaite «éviter tout malentendu» avec Washington et ses partenaires, Sergueï Lavrov a prévenu que la Russie enverra «des messages supplémentaires s'ils ne tirent pas les conclusions qui s'imposent».
Lavrov évoque une «guerre hybride»
«Nous aimerions avoir des relations normales avec tous nos voisins, bien sûr, mais d'une manière générale avec tous les pays et en particulier avec un grand pays comme les États-Unis», a aussi affirmé Sergueï Lavrov. Son intervention survient à moins de deux mois de l'investiture de Donald Trump alors que l'administration Biden affirme vouloir «s'assurer que l'Ukraine dispose des capacités dont elle a besoin pour se défendre contre l'agression russe».
«Nous ne voyons pas pourquoi la Russie et les Etats-Unis ne pourraient pas coopérer pour le bien de l'univers», a précisé Sergueï Lavrov. «Officiellement, nous ne sommes pas en guerre, mais ce qui se passe en Ukraine, certains l'appellent une guerre hybride, je l'appellerais aussi une guerre hybride», a-t-il dit.
Le missile Orechnik au cœur des préoccupations
Et d'ajouter: «Il est évident que les Ukrainiens ne pourraient pas faire ce qu'ils font avec des armes modernes à longue portée sans la participation directe des militaires américains». Vladimir Poutine a déclaré que le missile Orechnik volait à une vitesse dix fois supérieure à celle du son et qu'il ne pouvait pas être intercepté par les défenses aériennes.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a qualifié cette attaque de «dernier accès de folie russe». Il a ainsi demandé que les systèmes de défense aérienne soient modernisés pour faire face à cette nouvelle menace.