Après le naufrage du Moskva
Vladimir Poutine va-t-il engager ses dangereux sous-marins?

Après le naufrage du Moskva, Vladimir Poutine semble vouloir changer radicalement de stratégie dans la guerre en Ukraine. S'il engage sa flotte de sous-marins, les conséquences pourraient être brutales. Décryptage.
Publié: 25.04.2022 à 22:04 heures
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Dernière mise à jour: 25.04.2022 à 22:45 heures
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Le président russe pourrait miser davantage sur ses sous-marins dans les prochaines semaines.
Photo: imago images/SNA
Chiara Schlenz

Le 14 avril, le navire de guerre russe Moskva a coulé en mer Noire après avoir été bombardé par deux missiles Neptune lancés par l’Ukraine. Un coup dur pour la Russie. Selon le «Financial Times» qui cite trois initiés du Kremlin, le président russe Vladimir Poutine aurait drastiquement changé sa stratégie en Ukraine après le naufrage. Furieux, il aurait décidé que des négociations avec Kiev n’étaient plus envisageables.

Après la défaite de Kiev, les troupes russes ont déplacé le gros de leurs troupes dans le Donbass, où de violents combats font rage depuis plusieurs jours. Mais un nouveau danger guette désormais en mer Noire: les sous-marins russes.

Comme l’écrit «Der Spiegel», la Russie fait partie des nations possédant une large flotte de sous-marins. Ceux-ci jouissent d’une réputation toute particulière au sein de l’armée de par leur importance stratégique. Depuis plusieurs années déjà, Vladimir Poutine investit des sommes importantes dans l’armement et le développement de ses sous-marins, comme on peut le voir en mer Noire. Des sous-marins de la classe Kilo II, également appelés Projet 636, ont été déployés. Ceux-ci ont été construits il y a quelques années seulement. Quatre des six sous-marins russes de la classe Improved Kilo ou Projet 877, de près de 74 mètres de long, naviguent également en mer Noire.

Les sous-marins russes n’ont pas d’adversaire

«En principe, ces sous-marins n’ont pas d’adversaires», explique à «Der Spiegel» Johannes Peters, directeur du département Stratégie et sécurité maritime à l’Institut de politique de sécurité de l’université de Kiel en Allemagne. Même les missiles Neptune, un nouvel ajout à l’artillerie de Kiev, n’ont aucune chance contre cette menace venant des profondeurs, selon l’expert. De plus, l’armée ukrainienne ne possède pas de sous-marins.

Depuis le naufrage du Moskva, les autres navires de surfaces gardent leur distance. Mais la Russie ne désespère pas. Selon Johannes Peters, les sous-marins du Projet 877 sont capables de s’approcher plus près des zones disputées dans l’est de l’Ukraine, sans alerter l’ennemi.

Plutôt de la reconnaissance

Probablement davantage engagés pour des missions de reconnaissance, ces sous-marins se déplacent en toute discrétion contrairement à leurs prédécesseurs. Mais s’ils doivent être engagés en combat, les bâtiments de la classe Improved Kilo ont un avantage: ils peuvent tirer des missiles de croisière de type Kalibr-PL sans faire surface.

L’expert militaire Johannes Peters n’attribue pas encore de rôle majeur à la marine russe dans la guerre en Ukraine. Il estime toutefois que «les sous-marins assument une fonction symbolique importante. Moscou aurait certainement intérêt à mener des attaques de sous-marins ciblées et démonstratives sur des cibles militaires ou civiles importantes en Ukraine pour sa propre propagande de guerre. Le message serait le suivant: 'Regardez, même après le naufrage du Moskva, nous sommes puissants depuis la mer et pouvons compenser la défaillance de notre navire amiral'.»

(Adaptation par Jessica Chautems)

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