Après l'attaque dans le Golan, la situation s'envenime
Les ressortissants suisses au Liban ne peuvent pas compter sur la Confédération pour fuir le pays

Après l'attaque sur le territoire annexé par Israël du Golan, l'Allemagne a appelé ses ressortissants au Liban à quitter le pays le plus vite possible. En Suisse, le ton est différent. Les ressortissants dans la zone de conflit sont priés de se débrouiller.
Publié: 30.07.2024 à 16:48 heures
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Ici, après l'attaque dans le Golan annexé. C'est ici que la roquette est tombée, sur un terrain de football dans la zone frontalière israélienne.
Photo: AFP
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Daniel Ballmer

L'Allemagne prend la situation au Proche-Orient très au sérieux. Lundi, le ministère des Affaires étrangères a appelé les ressortissants de son pays vivant au Liban à quitter le pays. Environ 1300 personnes de nationalité allemande figurent sur la liste de crise du ministère. Elles sont priées d'utiliser toutes les possibilités de quitter le pays tant qu'il en est encore temps.

Et pour cause: samedi, au moins 12 personnes ont été tuées lors d'une attaque à la roquette sur le plateau du Golan, une zone annexé par Israël. Le gouvernement israélien s'est dit prêt à préparer des représailles. Il attribue la responsabilité de l'attaque au groupe libanais Hezbollah, accusations que le groupe a fermement rejetées.

Ce mardi matin, les échanges se sont un peu plus envenimés. Plusieurs cibles du Hezbollah au Liban ont été touchés par des frappes israéliennes, assure l'Etat hébreu. Un Israélien aurait également été tué par une roquette dans le nord. Et Israël riposte à nouveau.

Le DFAE déconseille les voyages au Liban

La Suisse ne va pas aussi loin que son pays voisin. Actuellement, quelque 1170 ressortissants suisses sont inscrits au registre des Suisses de l'étranger pour le Liban et environ 160 personnes ayant un lien avec la Suisse sont enregistrées dans l'application TravelAdmin. Mais toutes ces personnes ne sont pas incitées à quitter rapidement le pays.

Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) déconseille toutefois les voyages au Liban. Depuis l'accélération du conflit au Proche-Orient en octobre dernier, la situation est «très volatile», avec des conséquences majeures sur le Liban. Des échanges de coups armés entre Israël et le Hezbollah ainsi que d'autres groupes armés ont lieu quotidiennement à sa frontière sud. «L’évolution de la situation est incertaine et une détérioration significative de la situation sécuritaire dans tout le pays est possible à tout moment. Des frappes aériennes ciblées peuvent également mettre en danger des personnes non impliquées», rappelle le DFAE.

Actuellement, l'ambassade de Suisse à Beyrouth continue de fournir ses services habituels. Les ressortissants suisses qui souhaitent rester dans le pays ou se rendre au Liban contre les recommandations du DFAE doivent être conscients que si la situation sécuritaire continue de se dégrader, la Suisse sera limitée en termes de possibilité d'aide en cas d'urgence.

«La décision est prise aux frais du ressortissant»

Mais le gouvernement allemand refuse d'en arriver là. Les ressortissants du pays sont invité à prendre les vols encore disponibles en direction de la Turquie et de l'Europe. Pour des raisons de sécurité, le groupe Lufthansa, dont fait partie la compagnie Swiss, a interrompu tous ses vols à destination de Beyrouth jusqu'à lundi prochain inclus, tout comme Air France.

Malgré ces circonstances difficiles, la Confédération précise que les ressortissants suisses doivent se débrouiller s'ils souhaitent quitter le Liban. Ils sont invités à utiliser les moyens de transport commerciaux encore disponibles. «La décision de quitter le pays est prise volontairement, aux risques et aux frais de la personne qui quitte le pays», précise le DFAE.

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