La mort de Yahya Sinouar, ancien chef du Hamas et cerveau présumé des attaques du 7 octobre 2023, laisse une place de pouvoir vacante. Ce dernier a été «éliminé» mercredi 16 octobre, lors d'une opération militaire dans la bande de Gaza, a affirmé l'armée israélienne.
Mais alors qui remplacera l'ancien leader du groupe islamiste? Une place de choix qui pourrait marquer un tournant décisif dans la guerre qui oppose Israël au Hamas. Même si la structure du Hamas est opaque, le «New York Times» ainsi que le «New York Post» dressent déjà une liste des figures les plus importantes. Tour d'horizon:
Khalil Al-Hayya, le diplomate
Khalil Al-Hayya est considéré comme le favori à la succession de Yahya Sinouar. Il était son proche adjoint. Ce négociateur du Hamas, qui était en première ligne des négociations au Caire et à Doha durant l'été, pourrait justement emprunter la voie diplomatique s'il est nommé.
Au printemps, Khalil Al-Hayya a évoqué la possibilité de déposer les armes si Israël autorisait la création d’un État palestinien à Gaza et en Cisjordanie. Le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu s'y est catégoriquement opposé.
Mohammed Sinouar, le frère
Frère de l'ancien chef du Hamas, Mohammed Sinouar est l'un des plus hauts commandants de la branche militaire du groupe. Ce candidat outsider a passé la majeure partie de sa carrière au sein du Hamas sous les radars ne faisant que peu d'apparitions publiques. Il reste une des cibles principales d'Israël. L'homme de 49 ans a d'ailleurs survécu à de nombreuses tentatives d'assassinat.
Comme le souligne le «Washington Post», Mohammed Sinouar pourrait profiter de l'aura de son frère pour convaincre la base du Hamas. Les deux hommes étaient très proches et tous deux auraient travaillé ensemble pour planifier l'attaque du 7 octobre contre Israël qui a fait plus de 1200 morts, selon Fox News.
Khaled Mechaal, l'ancien chef
Khaled Mechaal a été le chef du Hamas de 2004 et 2017. Il est également un des grands favoris à la succession de l'ancien chef du groupe. Basé au Qatar, l'homme de 68 ans, a raté de peu de prendre la tête du Hamas en août dernier après l'assassinat d'Ismaël Haniyeh.. Yahya Sinouar aurait été plus fort que lui au jeu de pouvoir.
Khaled Mechaal a appelé à une montée de violence, exhortant les Palestiniens de Cisjordanie à commettre des attentats suicides contre les Israéliens. Cependant, pour le «Washington Post» la guerre à Gaza pourrait se terminer demain si le Qatar, allié des Etats-Unis, faisait pression sur Khaled Mechaal pour qu'il appelle à libérer les otages.
Hussam Badran, le visage du Hamas
Hussam Badran, 58 ans, est l'un des derniers visages publics vivant du Hamas. Il est en effet un porte-parole éminent du groupe islamiste. C'est d'ailleurs ce qui fait de lui un bon candidat, même s'il est peu probable qu'il prenne le relai.
Hussam Badram a été un temps chef de l'aile militaire du Hamas. Il est aujourd'hui difficile de définir la direction qu'il prendrait dans la guerre contre Israël.
Mohammed Shabana, le dernier dirigeant
Mohammad Shabana est l'un des derniers dirigeants militaires du Hamas encore en vie. Il est à la tête des forces à Rafah depuis 2014. Il aurait aussi joué un rôle majeur dans la planification du vaste réseau de tunnels dans cette région.
Moussa Abu Marzouk, le fondateur
Moussa abu Marzouk est l'un des fondateurs du Hamas. Il a entamé sa carrière politique aux Émirats arabes unis, où il a fondé une branche des Frères musulmans palestiniens, à partir de laquelle est née le Hamas.
Il a vécu aux Etats-Unis, où il a créé plusieurs institutions islamiques, notamment celles axées sur la cause palestinienne. En 1996, alors qu'il était dirigeant du bureau politique du Hamas, il a été accusé par Israël d'aide à l'organisation d'attentat terroriste, décrit le «New York Times». Il passera ensuite 22 mois dans une prison à Manhattan et sera ensuite expulsé en Jordanie.