«Si aucun financement supplémentaire n'est reçu, des millions de personnes se retrouveront sans protection face à un hiver rigoureux», s'alarme le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) dans un communiqué, déplorant que seulement 42% des fonds demandés en 2022 ont été reçus.
«Le rationnement de l'électricité dans tout le pays et les pénuries chroniques de carburant ont laissé les familles pauvres sans aucune alternative cet hiver», poursuit l'Ocha. Il se dit «particulièrement préoccupé par les familles qui n'ont pas les moyens d'acheter des vêtements chauds» ou de se chauffer.
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La guerre civile, qui a fait près d'un demi-million de morts, a morcelé la Syrie et provoqué l'effondrement de son économie. 90% de la population se trouve sous le seuil de pauvreté et 12,4 millions de personnes sont dans une situation d'insécurité alimentaire, selon l'ONU.
Fortes pluies et températures froides
L'Ocha indique que le nord-ouest du pays, dernier grand bastion rebelle et djihadiste où vivent plus de trois millions de personnes, abrite à lui seul 2,5 des six millions de personnes ayant besoin d'assistance hivernale, déplacés pour la plupart.
Chaque année durant l'hiver, les fortes pluies transforment les camps de déplacés de la région en marécages boueux inondant plusieurs tentes, et les décès d'enfants sont fréquents.
La plupart des déplacés font des feux de bois pour se chauffer ou utilisent des poêles dans leurs tentes, ce qui provoque régulièrement des incendies. «C'est la douzième année de crise et le douzième hiver de difficultés pour la population syrienne», déplore le coordinateur par intérim de l'Ocha, ElMostafa Benlamlih.
(ATS)