Accusée de complot et malversations
Philippines: un millions de fidèles en soutien à la vice-présidente

La secte Iglesia ni Cristo a mobilisé un million de partisans à Manille pour défendre Sara Duterte. La vice-présidente, menacée de destitution, est accusée de malversations et de complot, révélant des tensions politiques croissantes aux Philippines.
Publié: 13.01.2025 à 14:20 heures
Plus d'un million de personnes, membres d'une puissante secte aux Philippines, Iglesia ni Cristo se sont rassemblées pour s'opposer aux procédures de destitution en cours de la vice-présidente Sara Duterte.
Photo: AFP
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AFP Agence France-Presse

Plus d'un million de personnes, membres d'une puissante secte aux Philippines, Iglesia ni Cristo – L'Eglise pour le Christ –, se sont rassemblées lundi à Manille pour s'opposer aux procédures de destitution en cours de la vice-présidente Sara Duterte.

Cette dernière fait face à trois plaintes en destitution. La toute dernière a été déposée le 19 décembre par des prêtres catholiques qui l'accusent d'avoir «dépensé de façon anormale» des millions de dollars en tant que vice-présidente et lorsqu'elle était ministre de l'Education, ainsi que d'avoir organisé un complot en vue d'assassiner l'actuel président, Ferdinand Marcos.

«Si le pays est divisé, c'est la population qui souffre»

«Nous sommes opposés à la destitution parce que cela n'apportera rien de bon. C'est inutile pour le pays», a estimé John Carlo Guinbgab, 23 ans, qui a fait 155 kilomètres pour participer à ce rassemblement, encadré par plus de 5.000 policiers.

«Si le pays est divisé, c'est la population qui souffre», a de son côté clamé lors d'un discours Rodante Marcoleta, membre de la secte Iglesia ni Cristo et soutien de Sara Duterte, sous des applaudissements.

Sara Duterte remercie la secte

Une douzaine de rassemblements ont été organisés un peu partout dans le pays par la secte, qui compte plus de deux millions de membres. Sara Duterte a remercié Iglesia ni Cristo pour sa volonté d'apporter «de la compréhension et de l'unité au sein du peuple philippin».

La destitution éventuelle doit être votée par au moins un tiers des députés de la chambre basse et par les deux tiers de la chambre haute. La commission de la justice de la chambre basse a signalé jeudi qu'aucune des trois plaintes déposées n'avait encore fait l'objet d'une audience publique, une condition préalable à un vote. Le président Ferdinand Marcos a publiquement dissuadé les députés de voter sa destitution.

L'alliance a récemment implosée

Pressentie pour succéder à son père Rodrigo Duterte lors de l'élection présidentielle de 2022 aux Philippines, elle s'est retirée en faveur de Ferdinand Marcos, fils de l'autocrate du même nom, à qui elle s'est alliée, avant d'être élue à la vice-présidence. Mais l'alliance entre les deux dynasties a implosé récemment, à l'approche des élections de mi-mandat prévues l'année prochaine.

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