Accident ou meurtre déguisé?
Un proche de Poutine meurt après être tombé d'un bateau

Ivan Pechorin, homme de confiance de Vladimir Poutine, est mort en tombant d'un bateau lors d'une soirée arrosée. C'est en tout cas ce que rapportent les médias d'Etat russes. Son décès s'ajoute à la longue liste des morts mystérieuses d'oligarques proches du Kremlin.
Publié: 13.09.2022 à 16:17 heures
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Ivan Pechorin aurait fait la fête sur un bateau. Ivre, il serait tombé à la mer après 40 minutes de navigation.
Photo: erdc.ru
Lena Heimhalt

Tombé d’une fenêtre d’hôpital ou retrouvé dans une piscine avec un pistolet – les décès se multiplient dans les hautes sphères entourant le chef du Kremlin, Vladimir Poutine. Un autre proche du président russe est décédé après avoir chuté d’un bateau.

Selon les médias, Ivan Pechorin aurait fait la fête samedi, ivre, sur un bateau. Ensuite, après 40 minutes de navigation, il serait tombé dans la mer à haute vitesse. Son corps s’est échoué lundi sur l’île Rousski, près de Vladivostok, où il avait participé la semaine dernière au Forum économique de l'Est, en présence de Poutine.

Un meurtre maquillé?

S’agit-il d’un accident tragique ou plutôt d’un meurtre déguisé en accident? «Il est tout à fait plausible qu'Ivan Pechorin soit tombé dans la mer depuis le bateau qui tanguait, parce qu’il était ivre. Mais il pourrait également s'agir d'une histoire crédible pour camoufler un meurtre», a déclaré Rebekah Koffler, ancienne officier du service de renseignement de la défense américaine, à Fox News Digital.

Ivan Pechorin était directeur général de l’industrie aéronautique pour la Société pour le développement de l’Extrême-Orient et de l’Arctique. C’est lui que le président russe avait choisi pour diriger l’exploitation des ressources naturelles dans les régions arctiques de la Russie.

Sa mort s’ajoute à la liste des nombreux décès mystérieux d’oligarques et de managers russes de ces derniers mois. Selon les informations officielles, il s’agirait pour beaucoup de suicides. Mais les déclarations des médias d’Etat contredisent en partie les informations provenant des proches des défunts. Cela laisse planer le doute.

Rawil Maganov

Le président du géant pétrolier russe Lukoil, Rawil Maganov, est mort en août après être tombé d’une fenêtre d’hôpital. Les médias d’Etat ont annoncé qu’il s’agissait d’un suicide. Lukoil confirme le décès de son président, mais écrit qu’il est décédé «après une grave maladie».

Début mars, le conseil d’administration de Lukoil a publiquement appelé à la fin du «conflit armé» en Ukraine. Dans son communiqué, l’entreprise se disait «préoccupée par la poursuite des événements tragiques en Ukraine et exprimait sa profonde sympathie à toutes les personnes touchées par cette tragédie».

Yuri Voronov

Le chef d’une entreprise contractante de Gazprom a été retrouvé mort le 4 juillet dans la piscine de sa maison de vacances près de Saint-Pétersbourg. Selon les médias, le Russe a été tué d’une balle dans la tête. Un pistolet se trouvait à côté du corps.

Yuri Voronov était le fondateur et le directeur d’Astra-Shipping, une entreprise de transport et de logistique qui exécutait des missions pour le géant gazier russe Gazprom dans l’Arctique. Son épouse a déclaré à la police qu’il avait beaucoup bu au cours des semaines précédant sa mort. Cette consommation d'alcool soudaine était liée à des «désaccords avec des partenaires contractuels» qui lui avaient fait perdre beaucoup d’argent.

Six autres oligarques décédés

Les décès mystérieux se multiplient depuis le début de l’année. En mai, Blick avait fait état d’un total de six oligarques décédés en l’espace de trois mois seulement. Deux d’entre eux étaient des directeurs du géant pétrolier russe Gazprom. Dans certains cas, des femmes et des enfants sont également décédés dans ces incidents.

«Dans tous ces cas, on soupçonne que les décès n'aient été mis en scène pour faire croire à des suicides», a déclaré à «Fortune» Grzegorz Kuczyński, directeur du programme Eurasie de l’Institut de Varsovie.

Rebekah Koffler doute également que les circonstances énigmatiques de ces morts puissent un jour être élucidées. «Il est peu probable que la vérité soit révélée, car on ne peut pas faire confiance aux enquêtes russes. S’il s’agissait d’un meurtre commandité, les autorités russes feraient passer cela pour un accident tragique ou un suicide.»

(Adaptation par Quentin Durig)

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