À la veille de la COP16
Seule une trentaine de pays ont actualisé leur stratégie nationale de sauvegarde de la nature

À la veille de la COP16 en Colombie, seulement 30 pays ont soumis leur stratégie de biodiversité à l'ONU. Astrid Schomaker, de la CDB, se veut optimiste, notant des progrès plus rapides que ceux de 2020 malgré les retards.
Publié: 16.10.2024 à 20:59 heures
Photo: keystone-sda.ch
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AFP Agence France-Presse

Une trentaine de pays ont soumis à l'ONU leur stratégie nationale pour enrayer la destruction de la nature d'ici 2030, sur les 196 nations censées l'avoir fait, selon le décompte annoncé mercredi par les Nations unies, à quelques jours de la COP16 Biodiversité qui s'ouvre lundi en Colombie.

À la COP15, il y a deux ans, les 196 pays (sans les États-Unis) de la convention des Nations unies sur la diversité biologique (CDB) ont adopté «l'accord de Kunming-Montréal», une feuille de route destinée à «stopper et inverser» d'ici à 2030 la destruction des terres, des océans et des espèces vivantes, indispensables à l'humanité.

Les pays s'étaient engagés à présenter d'ici la COP16 une «stratégie nationale biodiversité» (NBSAP, en anglais) reflétant leur part des efforts pour tenir les 23 objectifs mondiaux fixés: protéger 30% des terres et mers, restaurer 30% des écosystèmes dégradés, réduire de moitié les pesticides et le taux d'introduction d'espèces exotiques envahissantes, mobiliser 200 milliards de dollars par an pour la nature, etc.

Au 16 octobre «vingt-neuf parties ont soumis» une stratégie complète et «91 ont soumis des cibles nationales», c'est-à dire des engagements sur tout ou partie des objectifs, a déclaré Astrid Schomaker, secrétaire exécutive de la CDB, lors d'une conférence de presse mercredi à Cali.

Malgré le nombre de nations qui manquent à l'appel, «il faut voir le bon côté des choses», a-t-elle relativisé, car les pays «s'alignent plus vite» sur la feuille de route 2030 que sur celle de 2020, qui fut un échec retentissant. «De nombreuses autres soumissions sont en cours», avec des annonces attendues pendant le sommet, selon la responsable onusienne.

À rebours du passé, les pays ne font plus travailler le seul ministère de l'Environnement sur le sujet, mais aussi ceux chargés de l'agriculture, des infrastructures, des finances, a-t-elle souligné.

«Cette approche interministérielle (…) est l'expression la plus forte de la volonté et de l'engagement politiques, mais cela prend aussi plus de temps et nous le reconnaissons», a déclaré Astrid Schomaker. Plusieurs pays en développement manquent par ailleurs de moyens techniques et financiers pour établir leurs plans.

Quelque 18'000 personnes, dont une dizaine de chefs d'État et plus d'une centaine de ministres, sont attendus à la COP16. Ce vaste forum diplomatique et économique, jusqu'au 1er novembre, se doit de conclure des accords permettant de fixer des indicateurs et des critères de suivi pour garantir l'application de la feuille de route 2030.

Des décisions sont aussi attendues sur l'aide financière internationale pour les pays en développement, sur des initiatives pour mobiliser la finance privée et sur le partage des bénéfices réalisés par le Nord avec des médicaments ou produits cosmétiques issus des ressources biologiques des pays du Sud.

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