«J’ai attrapé un coup de soleil, un coup d’amour, un coup d’je t’aime», fredonnait ce brave Richard Cocciante en 1980. Pour le coup d’amour, on ne sait pas comment cela s’est terminé, mais un coup de soleil fait souvent mal. Et n’est qu’une infime partie des conséquences néfastes d’une exposition aux rayons ultraviolets sans protection.
Cancer de la peau, vieillissement prématuré caractérisé par l’apparition de rides et de tâches et de brûlures: les UVA et UVB sont dangereux et ne peuvent être arrêtés que par l'ombre, les vêtements, les chapeaux et les lunettes ou, lorsqu’on décide de tout faire tomber, la crème solaire. Si de multiples recommandations sont émises chaque année par les dermatologues, il n’est pas toujours aisé de s’y retrouver, entre choix pléthoriques et communication agressive des fabricants. Blick vous a donc préparé un petit tuto pour passer les beaux jours à l’abri.
Rappelons que le mieux serait évidemment de ne pas s'exposer au soleil du tout, particulièrement entre 11 et 15h. Mais lorsqu'on n'a pas le choix que de quitter l'ombre ou que l'envie d'aller nager s'avère irrésistible, une protection suffisante et adéquate est indispensable.
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Choisir un SPF d’au moins 30
L’indice de protection des crèmes solaires est une indication souvent mal comprise du grand public. Et à la décharge de celui-ci, ce n’est pas d’une clarté exemplaire. Le SPF mesure le degré de protection de la crème contre les rayons UVA et UVB. Un indice 30 arrête 97% de ces rayons. Un indice 50… 98%. Et absolument aucune crème n’arrête 100% des UVB et UVA.
«En règle générale, il convient de s’enduire de produits de protection solaire avec un SPF d’au moins 30 lorsqu'on se trouve à l’extérieur», rappelle donc la Société suisse de dermatologie et vénéréologie (SSDV). Mais attention, cet indice est calculé avec un tartinage optimal. Si vous n’en mettez qu’une fois par jour, en vous contentant d'une noisette pour tout le corps, il ne faut pas espérer atteindre les promesses de l’indice: «Il vaut la peine d’en appliquer deux fois avant de s’exposer au soleil», estime même la SSDV.
Mettre sa crème solaire au bon moment
Quand appliquer son écran total? Pour le visage, il est recommandé de suivre une routine précise, dans laquelle la crème solaire vient en dernier. Après, donc, un éventuel sérum et une crème de jour. Rappelons au passage que les crèmes de jour qui contiennent un filtre solaire, généralement avec un SPF 15 ou 20, ne sont pas suffisantes.
De plus, selon les produits utilisés, il est parfois bon d’attendre une vingtaine de minutes entre le moment de l’application et l’exposition, afin que la crème ait le temps de pénétrer la peau. «L’affirmation selon laquelle les produits n’agissent qu’au bout de 20 à 30 minutes est fausse, ils agissent immédiatement, explique la SSDV. Mais s’enduire de crème 20 à 30 minutes avant l’exposition est judicieux dans la mesure où le produit peut ‘sécher’ pendant ce temps et ainsi mieux se maintenir sur la peau.»
L'appliquer de la bonne manière
En théorie, il faudrait appliquer une couche très généreuse de crème solaire, voire deux, pour que les effets du produit soient optimaux. En pratique, quasiment personne ne fait ça. C’est pourquoi il est nécessaire d’en remettre régulièrement, et notamment après une baignade. Certes, aujourd’hui, les produits sont vendus comme résistants à l’eau. Mais il suffit de se sécher avec une serviette pour en enlever une bonne partie.
Dans le doute, remettre de la crème solaire très régulièrement est la meilleure chose à faire. Par ailleurs, attention aux endroits susceptibles d’être oubliés, comme les oreilles, le cou, le cuir chevelu lorsque les cheveux se font rares, ou ce petit bout de peau qui apparaît grâce à votre sublime maillot de bain ajouré. Pour ne rien laisser au hasard, il vaut mieux utiliser une crème solaire blanche, plutôt qu’une huile transparente, qui permet de visualiser l’avancée de l’application. Et n’oubliez pas que des vêtements, un parasol, des lunettes et un chapeau permettent aussi de se protéger encore plus efficacement.
Oublier le soleil et la chaleur
Qui n’a pas déjà vécu cette journée peu ensoleillée, ou un peu fraîche, qui se termine en affreux coup de soleil? Même à travers les nuages, ses rayons ne vous feront pas de cadeau. Et il suffit d’une petite brise agréable pour biaiser votre perception de l’ensoleillement. Prudence étant mère de sûreté, la crème s’applique tous les jours, même s’ils ne sont ni très lumineux, ni caniculaires. D’autant que vous ne serez pas protégé uniquement des brûlures, mais aussi des effets délétères des UV à plus long terme, comme le vieillissement de la peau.
Ne pas se fier au bronzage
La crème solaire et le bronzage, c’est une grande histoire de malentendus. Tout d’abord, le cliché qui veut qu’en se protégeant, on ne bronze pas, a la vie dure. Or, il est totalement faux. Comme dit plus haut, «même les produits solaires à très haute protection ne bloquent jamais complètement les rayons UV. Une petite partie du rayonnement pénètre tout de même dans la peau et provoque un bronzage», détaille la Société des dermatologues suisses.
Ensuite, les peaux déjà bronzées, ou naturellement foncées, ne sont pas à l’abri. Hors de question d’abandonner la crème solaire une fois que vous avez atteint le hâle idéal. Là aussi, même si les coups de soleil sont plus rares, ils ne sont pas impossibles et, surtout, les risques de cancer ou d’abîmer sa peau subsistent. «La peau a toujours besoin d’une protection supplémentaire en cas d’exposition», résume la SSDV
La meilleure crème, c’est celle que vous aimez
Aérosol, lait, crème, huile… il existe des dizaines et des dizaines de crèmes solaires différentes. Pour choisir, au-delà du SPF, plusieurs options s’offrent à vous. L’application Yuka par exemple, disponible en Suisse depuis 2019, permet d’évaluer la qualité des composants du produit et leurs effets potentiellement néfastes pour la santé. Attention également aux tentatives de greenwashing de certaines marques, qui expliquent à tort que leurs crèmes ne sont pas dangereuses pour les coraux et la vie aquatique.
Regardez si la vôtre contient de l’oxybenzone, de l’octocrylène ou de l’octinoxate, trois filtres UV particulièrement nocifs pour l’environnement, identifiés par la National Oceanic and Atmospheric Administration américaine. Celle-ci recommande de privilégier les filtres minéraux que sont le dioxyde de titane et l’oxyde de zinc, mais seulement s’ils sont présents sous la forme de microparticules, et non de nanoparticules.
Là encore, cela ne présente pas de risque pour la santé humaine, comme le stipule la Commission européenne qui autorise l’utilisation de ces filtres (et la Suisse suit ses décisions en matière de santé publique) mais pour les coraux et la vie aquatique (ce que la Commission européenne n’examine pas). Et si vous n’arrivez pas à trancher, prenez toujours pour la crème qui est la plus agréable à appliquer. Si la texture, l’odeur et le format d’emballage vous plaisent, vous serez plus susceptible de penser à en mettre et en remettre.