L'idée d'être quitté par son ou sa partenaire sème la panique chez de nombreuses personnes. En Suisse aussi, la peur de l'abandon, dans le cadre du couple, est très répandue, le plus souvent chez les femmes. C'est ce que révèle un sondage réalisé pour l'édition 2024 du rapport «Sanitas Health Forecast», soulignant que personnes anxieuses s'accrochent à leur partenaire parce qu'elles ont le sentiment de ne pas pouvoir exister sans elle ou lui.
Les déclencheurs de ce type d'angoisse sont souvent des styles d'éducation basés sur le contrôle et l'obéissance. Les enfants auxquels ces styles sont appliqués ont fréquemment du mal à gérer leurs émotions, une fois qu'ils ont atteint l'âge adulte. Le coach relationnel Chris Bloom, basé à Lucerne, se penche sur ce sujet dans son livre de développement personnel «Good-Bye Verlustangst». Voici six étapes tirées de son ouvrage, pour démanteler la peur d'être quitté:
Admettre sa peur
Selon le coach, il s'agit dans un premier temps de regarder la réalité en face, pour s'avouer qu'on a peur de perdre l'autre et qu'on se sent triste et en colère dès qu'on n'est pas avec son ou sa partenaire. «Les personnes anxieuses préfèrent souvent refouler leurs sentiments négatifs et souhaitent que leur partenaire leur confirme sans cesse qu'il ou elle les aime et ne les quittera jamais, constate Chris Bloom. Mais on ne peut pas exiger cela de quelqu'un.»
Investir dans ses amitiés
Pour celles et ceux qui craignent toujours d'être quittés, il est particulièrement important d'entretenir des amitiés, même si elles sont peu nombreuses: «On peut par exemple s'inscrire à un cours de cuisine ou rejoindre un club de sport, propose notre intervenant. Cela renforcera les liens sociaux, la confiance en soi et l'indépendance vis-à-vis du ou de la partenaire.»
Poser un regard différent sur soi-même
D'après Chris Bloom, les personnes dotées d'un style d'attachement anxieux se considèrent souvent comme inférieures à leur partenaire. Cela peut venir de certaines croyances qu'elles ont intériorisées dès l'enfance. Elles se diront par exemple «Si je suis abandonné, je suis perdu». En prenant conscience de cela, il est possible d'associer des attributions positives à ces croyances négatives: «Par exemple, qu'on est certes une personne anxieuse, mais aussi une personne attachante», suggère le coach.
Prendre ses responsabilités
Les personnes qui vivent avec la peur d'être quittées ont souvent tendance à rejeter la faute sur leur partenaire. Chris Bloom observe ainsi des propos tels que «C'est de ta faute si je ne vais pas bien!».
Aussi ajoute-t-il que, dans de tels moments, il est utile de se rappeler qu'on peut aussi, dans une certaine mesure, veiller soi-même à son propre bien-être: «Cela implique aussi de communiquer et de dire à son partenaire qu'on souffre de la peur de perdre».
Éviter de saboter sa relation
Comme les individus anxieux en amour ont très peur de ne pas être compris par l'autre et donc - dans leur logique - de ne plus être aimés, ils provoquent souvent des conflits inutiles: «Ils déclenchent un drame, simplement pour être vus et entendus, remarque Chris Bloom. Et cela nuit à la relation».
Par exemple, si on se met en colère contre l'autre à chaque fois qu'il ou elle a un rendez-vous avec un collègue, le coach conseille de se tranquilliser en se disant: «Mon ou ma partenaire m'aime, mais il ou elle a aussi besoin de temps pour vivre sa propre vie. Lorsque la personne est avec moi, elle le fait volontairement et non parce qu'elle se sent obligée de le faire.»
Apprendre à lâcher prise
Une fois qu'on a assimilé avec succès les points précédents, il deviendra plus facile de se détacher de sa moitié. Selon Chris Bloom, les exercices de yoga ou de méditation peuvent contribuer à détendre le corps et l'esprit: «Ces pratiques aident à s'ancrer en soi-même et détournent notre attention de l'autre». Pour se débarrasser des sentiments négatifs, le journaling serait un bon outil: «On écrit ses émotions dans le livre, avant de le ranger sur une étagère pour se sentir libéré», résume-t-il.