Avec l'été qui s'annonce, les fans de randonnées et de balades extirpent joyeusement leurs chaussures de marche de la cave, prêts à profiter de leurs premières balades en montagne. Or, au printemps justement, les sentiers de randonnée en altitude recèlent encore quelques risques, qu'il est indispensable de connaître.
Patricia Cornali, qui œuvre au sein de l'association Suisse Rando, constate en effet que de nombreux randonneurs sous-estiment la situation sur les chemins de randonnée, durant la saison printanière. Et comme il a beaucoup neigé en avril et en mai 2024, la prudence est toujours de mise, à partir d'une altitude d'environ 1600 mètres. Pour nous aider à profiter en toute sécurité de ces magnifiques paysages d'altitude, notre intervenante nous propose 4 recommandations indispensables.
Bien étudier les conditions et l'itinéraire
«Les chemins de randonnée ne sont conçus que pour la période sans neige ni glace», explique Patricia Cornali, soulignant qu'il n'y a pas d'obligation d'entretenir les chemins de randonnée ou de les baliser spécialement s'ils ne sont pas praticables, ou s'ils sont fermés à cause de la neige et de la glace. «C'est pourquoi les randonneurs doivent se renseigner sur l'état des chemins de randonnée, en particulier au printemps, auprès des remontées mécaniques ou des offices de tourisme locaux», précise-t-elle.
Dans le pire des cas, on peut tomber sur des surfaces glacées ou des champs de neige inattendus, qui nous obligent à faire demi-tour, au risque de se mettre en danger.
Ne pas sous-estimer la neige ancienne
«Il est préférable de ne pas randonner sur des chemins recouverts de neige», poursuit Patricia Cornali. Notre intervenante souligne en effet que durant le printemps, même un champ de neige ancienne, présentant une taille raisonnable et situé sur ou à côté du chemin de randonnée, peut s'avérer dangereux: il peut recouvrir des cours d'eau, des cuvettes ou des dolines (creux en forme d'entonnoir dans le sol).
Ces particularités topographiques peuvent devenir des pièges dangereux: «Si l'on traverse sans réfléchir un champ de neige ancienne, on risque de glisser ou de s'effondrer.» L'experte appelle également à la prudence lorsqu'on contourne de grands champs de neige ancienne: «C'est ainsi qu'on s'écarte du chemin et qu'on risque de rencontrer des problèmes.»
Se méfier des avalanches de glissement
Au printemps, il peut arriver que la couche de neige qui stagne sur une pente glisse d'un coup vers l'aval: «La neige est souvent mouillée et lourde», pointe Patricia Cornali. De grandes quantités qui se trouvent sur des surfaces de pierres lisses ou sur une prairie peuvent alors facilement provoquer une avalanche.
«De telles avalanches de glissement se produisent plutôt en deuxième partie de journée, car il fait alors plus chaud qu'en début de matinée», ajoute l'experte. Les randonneurs qui passent sous une pente enneigée devraient donc toujours garder ce risque en tête, même si le chemin de randonnée lui-même est exempt de neige. Une bonne planification de la randonnée est donc d'autant plus importante au printemps: «Si l'on n'est toujours pas sûr des conditions, le mieux est d'ajourner la randonnée de quelques semaines», conseille notre intervenante.
Surveiller la flore et à la faune
Au printemps, la nature s'éveille à une nouvelle vie: la période de mise bas des chevreuils commence en avril et dure, selon les régions, jusqu'à fin juin ou juillet. Durant cette période, il est d'autant plus important pour les randonneurs de faire attention à la faune et de rester pour cela sur les chemins de randonnée désignés.
Il en va de même pour les oiseaux, selon Patricia Cornali: «La période de reproduction de nombreux oiseaux commence au printemps», rappelle-t-elle. Comme les animaux ne résident pas seulement dans les arbres et les buissons, mais aussi dans les prairies, dans les hautes herbes ou dans les pâturages, les randonneurs sont tenus de toujours rester, dans la mesure du possible, sur les chemins balisés.