Prenez soin de vous
Nos conseils pour gérer l'anxiété financière face à la hausse des prix

Électricité, assurance maladie, loyers… Les annonces de hausses de prix s’enchaînent, risquant malheureusement de provoquer de l’anxiété chez de nombreuses personnes. Deux experts proposent des pistes pour préserver notre santé mentale.
Publié: 14.09.2023 à 16:29 heures
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Dernière mise à jour: 03.05.2024 à 11:46 heures
Baisse de la qualité du sommeil, troubles de l'humeur, diminution de l'estime de soi... L'anxiété financière peut représenter une véritable souffrance.
Photo: Shutterstock
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Ellen De MeesterJournaliste Blick

Les mauvaises nouvelles se multiplient, en cette rentrée. Au début du mois de septembre, le Conseil fédéral annonçait une hausse de 8 à 9% pour les primes d’assurances maladie de l’année 2024. Les prix de l’énergie tracent une courbe similaire, sachant que la Commission fédérale de l’électricité (ElCom) prédit une augmentation moyenne de 18% pour les ménages l’année prochaine. Les loyers, quant à eux, pourraient augmenter de plus de 15% d'ici à 2026.

Face à ce type d’annonce, qui investit les médias aussi rapidement qu’elle s’immisce dans les discussions, l’inquiétude peut monter en flèche, elle aussi. Entre la crainte de voir s’empiler les factures et la pression de subvenir aux besoins de sa famille, les ruminations et le stress planent sur le quotidien tel un nuage de pluie tenace. Pour le psychologue et psychothérapeute FSP Paul Jenny, l’anxiété provoquée par les finances constitue effectivement une réelle souffrance: «Cela peut conduire à une anticipation négative et produire des scénarios catastrophe qui puisent une quantité d’énergie considérable, à tel point que l’action peut être bloquée ou inhibée, observe-t-il. Plus on pense, moins bien on se porte: ruminer augmente l’anxiété qui peut même se généraliser.»

Parmi la liste des conséquences néfastes de ces pensées, notre expert évoque une baisse de la qualité du sommeil, des troubles de l’humeur, un sentiment de honte, une diminution de l’estime de soi et un risque d’isolement. Si vous reconnaissez ce cas de figure, il est essentiel de déployer autant de moyens que possible pour prendre soin de vous.

En cas d'anxiété, ne vous isolez pas

Si vos ruminations ou votre angoisse impactent votre qualité de vie, n’hésitez jamais à demander de l’aide. Vous n’êtes pas seul, de nombreuses personnes traversent la même situation que vous, et des ressources existent pour trouver du soutien. Vous pouvez notamment faire appel au service 24h sur 24 de la Main tendue (143), dédiée à l’aide aux personnes en détresse. Les plateformes Pro Juventute (147) ou On t’écoute proposent des conseils et du soutien aux jeunes ou aux parents. Si vous broyez du noir ou si une personne de votre entourage présente des signes d'alarme, vous pouvez vous tourner vers l'association Stop-Suicide, active dans tous les cantons romands. 

D’autres dispositifs cantonaux sont également disponibles, comme le réseau fribourgeois de santé mentale, le réseau d’entraide Valais ou encore le centre neuchâtelois de psychiatrie. En cas d'urgence médicale, contactez le 144, ou la police au 117.

Si vos ruminations ou votre angoisse impactent votre qualité de vie, n’hésitez jamais à demander de l’aide. Vous n’êtes pas seul, de nombreuses personnes traversent la même situation que vous, et des ressources existent pour trouver du soutien. Vous pouvez notamment faire appel au service 24h sur 24 de la Main tendue (143), dédiée à l’aide aux personnes en détresse. Les plateformes Pro Juventute (147) ou On t’écoute proposent des conseils et du soutien aux jeunes ou aux parents. Si vous broyez du noir ou si une personne de votre entourage présente des signes d'alarme, vous pouvez vous tourner vers l'association Stop-Suicide, active dans tous les cantons romands. 

D’autres dispositifs cantonaux sont également disponibles, comme le réseau fribourgeois de santé mentale, le réseau d’entraide Valais ou encore le centre neuchâtelois de psychiatrie. En cas d'urgence médicale, contactez le 144, ou la police au 117.

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N’hésitez jamais à demander de l’aide

Première chose à faire: partager vos inquiétudes. «Je pense qu’il est important d’établir un plan concret visant à sortir de la spirale des ruminations, poursuit le psychologue. S’entourer et parler de ses craintes peut être salutaire, qu’on choisisse de se tourner vers des professionnels de la santé mentale, des assistants sociaux ou nos proches. Le simple fait de parler à une personne bienveillante peut constituer un moyen de se libérer de la honte qui renferme.» Des plateformes ou numéros de soutien sont toujours disponibles, dans tous les cantons romands.

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Se mettre en action pour apaiser le stress

Lorsqu’une pensée tourne en boucle dans notre esprit au point d’obnubiler notre attention, elle peut sembler impossible à chasser. Une autre étape importante est de prendre conscience de ces mécanismes: «On peut se demander si les ruminations entretenues sont utiles au moment présent, conseille Paul Jenny. Le fait d’identifier leur impact permet en effet de réaliser que ce n’est pas en cogitant, mais en agissant, que l’anxiété va se calmer.»

Or, dans le cas d’une anxiété financière, le problème peut rarement se résoudre en une journée. Le but est alors d’esquisser ou de préparer des solutions possibles, même s’il s’agit d’actions minimes: «On peut essayer d’identifier ce qui pourrait nous apaiser dans l’immédiat, en notant quelques changements très simples, à mettre en place tout de suite, indique Julien Borloz, psychologue FSP et maître praticien en hypnose. Une piste possible serait d'identifier les dépenses qui nous apportent davantage de stress que de confort et décider de quelle manière on pourrait les réduire, ne serait-ce qu’un peu.»

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Interrompre les ruminations

Si l’angoisse persiste ou s’il est difficile d’établir le moindre plan d’action, il s’agira d’entraver au maximum les pensées anxieuses qui nous rongent: «Pour interrompre une rumination, il convient d’être le plus pragmatique possible, en se focalisant sur ce qui est sous notre contrôle, affirme Julien Borloz. Pour y parvenir, l’expert propose de se munir d’une feuille et d’y tracer deux colonnes: sur celle de gauche, on notera tous les éléments concrets sur lesquels on a du contrôle, et sur la colonne de droite tous ceux qui nous échappent. «En agissant sur les éléments de la première colonne, on aura déjà le sentiment de reprendre un peu les choses en main», souligne le psychologue.

Mais que fait-on de la deuxième colonne, celle qui rassemble désormais les soucis les plus inextricables? «Il s’agit de réaliser qu’on n’a malheureusement d’autre choix que de lâcher prise pour le moment, poursuit Julien Borloz. Que cela nous plaise ou non, la rumination ne cessera que si on accepte cela. On peut alors essayer de retrouver un peu de calme intérieur, en attendant le moment où il sera possible de faire quelque chose pour débloquer ou améliorer la situation.»

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Se changer les idées au maximum

Bien que l’anxiété et le sentiment de honte tendent à nous persuader du contraire, on a le droit de prendre soin de nous dans de telles situations: il s’agit même d’une nécessité absolue! «Afin de lâcher prise, il convient de se distraire, en se focalisant sur un jeu, en appelant une personne de confiance ou en pratiquant une activité sportive, suggère Julien Borloz. Peu importe ce qu’on choisit de faire, tant que l’occupation est agréable, qu’elle nous fait du bien et qu’elle permet de focaliser notre esprit et notre corps sur quelque chose qu’on peut contrôler.»

Le spécialiste souligne notamment l’importance de nos habitudes de vie, telles que le sommeil, l’alimentation et les exercices de respiration, de précieux piliers pour protéger notre santé mentale. Et, surtout, se rappeler qu'on n'est pas seul.

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