Poésie, méditation...
Essayez ces 3 remèdes pour lutter contre l'anxiété sans médicaments

Alors que l’anxiété fait partie du quotidien de nombreuses personnes, la science a montré l’efficacité de plusieurs remèdes. Qui n’incluent ni médicaments ni substances, mais parfois de la méditation ou… de la poésie.
Publié: 20.11.2023 à 21:02 heures
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Dernière mise à jour: 20.11.2023 à 21:26 heures
Photo: Shutterstock
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Margaux BaralonJournaliste Blick

Que faire contre l’anxiété? La réponse la plus simple se trouve parfois du côté de l’armoire à pharmacie, avec des médicaments anxiolytiques. Ceux-ci sont souvent concurrencés par d’autres substances dites «douces» comme des huiles essentielles ou du cannabidiol (CBD), l’un des constituants du cannabis qui n’entraîne pas de dépendance et a des effets psychoactifs moins puissants (ce qui explique qu’il soit légalement vendu en Suisse). Mais il est aussi possible de lutter contre les symptômes de l’anxiété sans ingérer quoi que ce soit. Et c’est la science qui le dit.

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La méditation de pleine conscience

Première solution: la méditation de pleine conscience. Comme son nom l’indique, il s’agit d’une pratique durant laquelle on reste en état d’éveil, développée dans les années 1970 à partir des techniques utilisées dans la méditation et le yoga. En novembre 2022, une étude menée conjointement par des chercheurs américains et français, et publiée dans la revue «JAMA Psychiatry», a tenté d’en déterminer les effets sur l’anxiété.

C’est ainsi que 276 adultes souffrant de troubles anxieux ont été séparés en deux groupes traités de deux manières différentes. L’un avec un antidépresseur pendant huit semaines, l’autre avec la méditation de pleine conscience pendant une période équivalente.

Résultat: les patients des deux groupes ont montré une réduction significative de leur anxiété. «Le traitement avec la méditation de pleine conscience était une option bien tolérée, avec des résultats comparables» à ceux des antidépresseurs, écrivent les chercheurs. Et quand on connaît les effets secondaires de ces produits, tels que la somnolence, les variations de poids ou les troubles sexuels, la méditation de pleine conscience peut être une bonne option.

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Le sport

Cette fois, c’est l’université suédoise de Göteborg qui a examiné en 2021 les effets du sport sur 286 patients souffrant de troubles anxieux, parfois depuis une dizaine d’années. Trois groupes ont été créés: l’un de contrôle, sans activité sportive, l’un soumis pendant douze semaines à trois heures d’exercice physique hebdomadaire d’une intensité faible à modérée, et le troisième avec le même protocole, mais d’une intensité plus forte.

Les conclusions de l’étude, publiée dans la revue «Journal of Affective Disorders», montrent que les troubles anxieux des patients qui ont fait du sport ont été «significativement atténués, quelle que soit l’intensité [de l’exercice] mais avec un peu plus d’effet lorsqu’il était plus soutenu». «Ces découvertes renforcent l’idée que l’exercice physique est un traitement efficace, qui pourrait être proposé plus fréquemment aux patients», résument les chercheurs. Voilà une raison supplémentaire de chausser ses baskets.

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La poésie

C’est sûrement le remède le plus inattendu de la liste. Mais la poésie pourrait bien aider à lutter contre l’anxiété. Pendant la pandémie de Covid-19, deux universités britanniques et le Arts and Humanities Research Council ont fondé un projet pour le moins original: une plateforme en ligne, Poetry and Covid, sur laquelle chacun pouvait partager, et donc lire, de la poésie. Plus de 600 poètes ont ainsi partagé plus d’un millier de poèmes, ce qui a donné l’idée aux universités de Plymouth et Nottingham de creuser un peu le sujet.

Dans le détail, elles ont interrogé 400 utilisateurs du site, lecteurs et lectrices et/ou poètes. La plupart déclarent que la poésie a considérablement amélioré leur bien-être. «Environ 50% ont trouvé que cela avait amélioré un sentiment d’isolement, de solitude, d’anxiété ou de dépression», écrivent les chercheurs. 

Le simple fait de lire les vers des autres a grandement aidé certains: 34% des participants à l’étude affirment s’être sentis «moins anxieux» en consultant le site. «Ces résultats démontrent le pouvoir substantiel de la poésie», s’est réjouit Anthony Caleshu, professeur à l’université de Plymouth. «Écrire et lire de la poésie, comme se rendre sur le site, a eu un impact vraiment positif sur le bien-être des participants pendant la pandémie de Covid-19.»

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