(No) sex on the beach
Et si l’alcool était mauvais pour le sexe?

La culture populaire ne cesse de montrer l’alcool comme un ingrédient qui viendrait pimenter la vie sexuelle, voire la provoquer. Pourtant, la science prouve le contraire: boire ou prendre du plaisir, il va falloir choisir.
Publié: 13.11.2023 à 22:28 heures
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Dernière mise à jour: 16.11.2023 à 09:47 heures
Contrairement à ce que montrent tous les films et toutes les séries, consommer de l'alcool pourrait être mauvais pour la performance sexuelle et le plaisir au lit.
Photo: Shutterstock
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Margaux BaralonJournaliste Blick

Dans le film «Hors de Prix», réalisé par Pierre Salvadori, Audrey Tautou et Gad Elmaleh se rencontrent dans le bar d’un hôtel. Elle commande un cocktail, puis deux, puis trois, puis cinq et les voilà tous les deux titubant dans l’ascenseur avant de passer une nuit que l’on devine aisément torride dans l’une des chambres de l’établissement. 

Cette scène, tout le monde l’a vue dans un nombre incalculable de films, de séries… et beaucoup l’ont vécu. Au bout d’un verre, ou plusieurs, la séduction semble plus facile et le sexe assuré, voire meilleur. 

«La société a fait depuis longtemps de l’alcool l’ingrédient crucial de la rencontre romantique», résume Catalina Lawsin, psychologue spécialiste de la sexualité, dans les colonnes du «New York Times». Pourtant, il pourrait bien être, au contraire, un sacré frein à une relation sexuelle satisfaisante.

Un cerveau au ralenti

Ce ne devrait pas être une grande surprise, tant les effets nocifs de l’alcool sur la santé ont déjà été étudiés. D’abord, cela déshydrate. Or, une bonne hydratation augmente la fonction érectile chez les hommes et la lubrification chez les femmes, comme l’a montré une étude menée par un chercheur de l’Université de Lorraine. En cas de déshydratation, on s’expose donc à l’impuissance ou la sécheresse vaginale. 

Ensuite, l’alcool «inhibe certaines parties du cerveau central», rappelle Petra Zebroff, sexologue, au «Huffington Post». Cela engendre une sensation de relaxation qui peut sembler plutôt positive au premier abord. «L’inhibition diminue, donc vous vous dites que vous avez plus envie de faire l’amour», explique Laurie Mintz, professeure de psychologie à l’Université de Floride, au «New York Times». «Mais l’ironie, c’est que cela agit comme un dépresseur pour le cerveau.» Celui-ci fonctionne alors… au ralenti.

Le secret reste la modération

Il est moins capable de coordination (une habileté toujours utile au lit), d’évaluer les conséquences de nos actes (ô surprise!) et même de commander des fonctions plus vitales comme la respiration et le rythme cardiaque. Autrement dit, «une consommation excessive d’alcool peut interférer avec tous les mécanismes qui mènent à un plaisir intense, donc à l’orgasme», souligne Catalina Lawsin. 

Des études menées sur des rats ont confirmé ce schéma. Un peu d’alcool augmente bien l’excitation en diminuant l’inhibition. Si on ajoute quelques verres de plus, l’excitation comme la possibilité d’avoir un orgasme s’éloignent irrémédiablement. Et parmi les consommateurs d’alcool, 11% auraient des difficultés à jouir, selon une étude américaine.

Tout dépend donc de la quantité d’alcool ingérée. Une consommation modérée se limite à deux verres par jour pour les hommes et un pour les femmes. Au-delà, vous prenez déjà le risque d’observer les effets négatifs de l’alcool sur la santé, donc la sexualité. Mieux vaut donc imiter plutôt les personnages de la comédie romantique «Pretty Woman» (en tout cas sur ce point précis): la première fois qu’il rencontre Vivian (Julia Roberts), Edward (Richard Gere) refuse le champagne qu’elle lui propose. Et à la fin, pendant leur partie d’échecs -et celle de jambes en l’air qui s’ensuit- elle carbure… au Coca light.

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