Noël ne serait certainement pas Noël sans les marchés plus ou moins traditionnels, le vin chaud, les guirlandes lumineuses, le marketing et les (télé)films dédiés. Ces derniers ont réussi à se faire une place de choix dans le catalogue des plateformes, le calendrier des sorties cinéma et la grille des chaînes de télévision… mais aussi dans le cœur des spectateurs et spectatrices, en témoignent les succès d’audience.
Pour les diffuseurs, c’est du pain béni: les scénarios sont quasiment copiés-collés d’un film à l’autre (un jeune homme ou une jeune femme revient dans sa ville natale au moment des fêtes et rien ne va se passer comme prévu mais à la fin, l’amour frappera forcément à la porte), le plus gros budget à prévoir est celui de la fausse neige (les tournages ayant lieu l’été) et personne ne s’attendant à voir la prochaine Palme d’or du Festival de Cannes, la pression reste raisonnable.
Pour celles et ceux qui regardent l’écran aussi, le film de Noël tient ses promesses: aucun nœud au cerveau, une ambiance très plaid-et-chocolat-chaud compatible et beaucoup d’amour. Au point que certaines fictions sont passées à la postérité, comme «Love Actually», «Le Grinch», «The Holiday» ou «Le Père Noël est une ordure» pour les amateurs et amatrices de comédies françaises. Mais pour ce Noël 2023, voici cinq idées de films qui vont vous permettre de renouveler votre stock.
Family Switch
Trois enfants, un chien, une grande maison: sur le papier, la famille Walker figurée dans «Family Switch» est parfaite. En réalité, personne ne se parle vraiment et tout le monde, à part la mère Jess (Jennifer Garner), se fiche complètement des fêtes de fin d’année. Pour ramener sa tribu dans le droit chemin, la matriarche impose une activité collective, pendant laquelle un terrible alignement des planètes provoque un «switch». La voilà prisonnière du corps de sa fille, et vice-versa, tandis que le père et le fiston ont aussi échangé leur enveloppe corporelle.
Les plus attentifs d’entre vous auront reconnu le pitch de «Freaky Friday», avec Lindsay Lohan et Jamie Lee Curtis, et «Family Switch» n’a pas la prétention d’avoir le scénario le plus original de l’histoire du septième art. Mais le casting est très sympathique (on retrouve notamment Emma Myers, vue dans la série «Mercredi») et ce n’est pas non plus une comédie romantique.
À voir sur Netflix
Ruby tombée du nid
Noël vu par une petite oiselle, voilà la promesse de ce moyen-métrage d’animation franchement génial, que l’on doit aux studios Aardman («Wallace et Gromit» ou encore «Shaun le mouton»). Ruby est en effet une créature ailée à plumes, mais ayant été recueillie dans sa prime jeunesse par des souris, elle tente de se fondre dans la masse des mammifères à poils. Le jour de Noël, désirant prouver qu’elle appartient bien au clan des rongeurs, elle s’engage à piquer l’étoile posée tout en haut du sapin d’une belle maison.
La promesse de «Ruby tombée du nid» est de passer une heure dans un univers tout doux et cotonneux. Et ça fonctionne. L’animation en stop-motion est adorable, la relecture du conte du vilain petit canard plutôt intelligente, et comme Noël est avant tout une fête familiale, voici un film que tout le monde pourra apprécier à partir de 4 ans.
À voir sur Netflix
Winter Break
C’est peut-être le scénario qui fonctionne le mieux pour un film de Noël: des gens qui se détestent et finissent par s’apprécier. C’est encore le ressort de «Winter Break», signé Alexander Payne, dans lequel Monsieur Hunham est un professeur détesté de l’intégralité de son lycée privé de Nouvelle-Angleterre. Nous sommes dans les années 1970 et il est réquisitionné pour veiller sur les quelques malchanceux qui ne fêtent pas Noël en famille. Avec une cuisinière et un étudiant rebelle, les voici donc coincés dans un établissement perdu au milieu de la neige.
Bien sûr, il y aura des gags, bien sûr, il y aura une grande réconciliation. Mais «Winter Break» est aussi une variation touchante sur la mélancolie qui gagne parfois au moment des fêtes et réserve d’excellents gags, bien servis par l’acteur Paul Giamatti, en grande forme. Le tout, enveloppé dans une délicieuse esthétique rétro.
À voir au cinéma à partir du 13 décembre
Love Hard
Natalie est jeune, belle, journaliste et malheureuse en amour. Alors forcément, c’est un personnage de comédie romantique de Noël. Dans «Love Hard», elle installe une application de rencontre, «matche» avec Josh et décide de… traverser les États-Unis pour le voir en vrai. Une fois sur place, catastrophe, elle découvre que Josh a utilisé l’image de l’un de ses potes, nettement plus beau, pour son profil virtuel. Pour se faire pardonner, Josh promet à Natalie de lui arranger le coup avec le pote beau gosse en question.
Ce n’est objectivement pas très neuf mais Nina Dobrev (vue dans «Vampires Diaries») et Jimmy O. Yang sont excellents, le film se permet des mises en abyme assez drôles (avec notamment un débat houleux pour savoir si «Die Hard» est oui ou non un film de Noël) et quelques références bien senties à ses aînés comme «Love Actually». Bref, l’ensemble ne manque pas de charme.
À voir sur Netflix
Klaus
Sorti en 2019, ce long métrage d’animation est un bijou. Et tout commence avec un scénario plus original que son statut de film de Noël pouvait le laisser penser. Jesper, élève dans une école de facteur, est une vraie tête à claques. Sous prétexte qu’il est le fils du directeur, il ne fait absolument aucun effort dans ses études. Affligé, son paternel l’envoie en mission sur une île du Cercle arctique, où il doit fonder un bureau de poste. Il découvre sur place un mystérieux menuisier qui fabrique des jouets en bois, prénommé Klaus…
Grâce à son humour noir, parfois absurde et grinçant, et une conclusion qui déroge quelque peu à la règle de l’overdose de guimauve pour Noël, «Klaus» parvient à recycler habilement les codes des films de Noël sans tomber dans le cliché. Et l’animation en 2D est absolument superbe.
À voir sur Netflix