Mobilité ultra-rapide
Projet de transport ultra-rapide ralenti à Collombey-Muraz

Espérée en 2019, la construction d'un tube pour tester des transports ultra-rapides sous-vide à Collombey-Muraz (VS) a pris du retard. Des organisations environnementales notamment ont fait opposition.
Publié: 08.10.2021 à 14:40 heures
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Dernière mise à jour: 08.10.2021 à 14:41 heures
L'Alphatube sera utilisé pour tester des capsules qui circuleront à des vitesses allant de 300 à 900 km/h.
Photo: EuroTube/CFF

Développer un mode de transport terrestre ultra-rapide, sous-vide, sur de longues distances, aussi performant et plus durable que l'avion, c'est l'ambition affichée de la fondation EuroTube. A Collombey-Muraz, elle veut construire un tube de béton étanche de 3,1 km de long baptisé Alphatube, et une halle de quelque 2400 mètres carrés qui abritera notamment la production des sections de ce tube.

L'Alphatube sera utilisé pour tester des capsules qui y circuleront à des vitesses allant de 300 à 900 km/h. A Collombey-Muraz, ces capsules seront vides. Mais à terme, si ce mode de transport ultra-rapide se développe en Europe et dans le monde, elles pourraient transporter à l'horizon 2030-2035 des personnes et des marchandises aussi imposantes que des containers, a expliqué à Keystone-ATS Dominik Scherrer, directeur des opérations à EuroTube.

Des compensations écologiques dans la zone

La commune de Collombey-Muraz a été choisie comme site pour tester ce train du futur, appelé aussi «hyperloop», car elle propose un terrain adéquat, «très plat et présentant très peu d'obstacles». Prévue initialement au cours de l'année 2019, la construction de l'Alphatube et de la halle est finalement espérée pour le printemps ou l'été 2022.

Le projet a en effet entraîné deux oppositions, l'une d'un privé, l'autre de Pro Natura et du WWF: «Nous ne nous opposons pas au projet lui-même, qui semble très prometteur, mais à son impact sur le milieu naturel», explique Jérémy Savioz, chargé d'affaires à Pro Natura.

L'emprise au sol de la construction s'élève à cinq hectares environ sur un site sans exploitation agricole où se développent la faune et la flore. «Nous demandons donc des compensations écologiques dans la zone», précise Jérémy Savioz.

Il pourrait s'agir d'étangs pour batraciens, de plantation d'arbustes favorisant les oiseaux ou encore de revitalisation d'un ou plusieurs canaux. «Nous attendons que les partenaires, dont la commune de Collombey-Muraz, viennent avec des propositions. Si des garanties de réalisation sont offertes, nous soutiendrons l'entier du projet», indique Jérémy Savioz.

La concrétisation du projet d'EuroTube nécessite aussi une modification du plan d'affectation des zones (PAZ) de la commune de Collombey-Muraz. Le conseil général devra se prononcer sur cette modification, en principe en février ou mars 2022, espère Olivier Turin, président de la commune.

Un budget de 50 à 50 millions de francs

Si tout se passe comme espéré par les partenaires, des start-up, des chercheurs, ingénieurs et autres collaborateurs de grandes industries utiliseront le tronçon d'essai de Collombey-Muraz. La demande est là, assure Dominik Scherrer, car les possibilités de tester en conditions réelles les tubes et les capsules de transport sont encore rares en Europe et le site valaisan disposera de la plus longue piste sous-vide.

L'exploitation de l'Alphatube est prévue jusqu'en 2033. Elle sera ensuite démantelée. Quant à la halle, elle sera démontée lorsque le tube sera construit et laissera place à une halle de développement qui devrait servir de centre de recherche au-delà de l'existence de l'Alphatube.

«Le budget total du projet s'élève entre 45 et 50 millions de francs, construction, exploitation et déconstruction du tube compris», précise Dominik Scherrer. La contribution de la Confédération s'élèvera à six millions de francs et une contribution cantonale est espérée.

Le directeur des opérations indique qu'EuroTube est en négociation avec divers investisseurs, sans donner plus de détails, mais se dit «confiant». Quant à la commune de Collombey-Muraz, elle a mis gracieusement à disposition un terrain industriel et soutient la planification du projet.

Une partie des constructions du projet d'EuroTube se situeront sur le domaine des CFF qui sont également partenaires du projet. Grâce au tronçon d'essai valaisan, ils comptent acquérir «une expérience importante en matière de construction et d'exploitation de ce système de transport prometteur».

(ATS)

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