L'avis d'une sexologue
OnlyFans permet-il vraiment l'émancipation des femmes?

La plateforme érotique OnlyFans est en plein essor. Les créatrices qui y diffusent des images vantent ses mérites. Mais est-ce vraiment sans danger? L'avis d'une sexologue.
Publié: 05.01.2023 à 20:19 heures
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La Tessinoise Melba Monti gagne de l'argent avec OnlyFans. Elle souligne qu'elle est la seule à décider de ce qu'elle vend sur le portail.
Photo: Ti-Press
Adina Steimer

OnlyFans est la plateforme du moment pour la diffusion de contenus érotiques contre rétribution. Pendant la pandémie, elle a connu une forte croissance du nombre d’utilisateurs. Ce sont surtout des femmes qui partagent du contenu sur la plateforme – des photos et des vidéos d’elles plus ou moins dénudées. De nombreuses créatrices soulignent les avantages d’OnlyFans, par exemple le fait qu’elles ont le contrôle total sur ce qu’elles décident de mettre sur leur profil.

Faible diversité des représentations

Mais est-ce vraiment le cas? Nous avons posé la question à la sexologue clinique et psychothérapeute Dania Schiftan. Elle estime qu’OnlyFans pourrait être le véhicule d’une image positive et émancipée: «Si une femme met sur OnlyFans des contenus qui ne visent pas seulement à plaire aux hommes, je vois un bon potentiel pour la diffusion de représentations féminines variées.»

Mais la réalité n’est pas si simple: la diversité des représentations est, en réalité, faible. La majorité des créatrices reproduisent des stéréotypes dépassés et sexualisés. Les poses et les corps répondent à certains critères privilégiés traditionnellement par des hommes hétérosexuels.

Des conséquences importantes

Il existe en outre d’autres effets potentiellement dangereux de la plateforme OnlyFans, que beaucoup de jeunes sous-estiment, explique Dania Schiftan. Les images peuvent être vues par des proches, des collègues ou des supérieurs. Dévoiler son corps en ligne n’est pas anodin. Diffuser des contenus érotiques sur OnlyFans doit être le fruit d’une décision mûrement réfléchie. La sexologue met également en garde contre la tentation de l’argent facile.

Dania Schiftan critique en outre le manque de sécurité: «On ne sait pas dans quelle mesure les contrôles d’âge sont effectués, et cela comporte certains dangers.» Selon elle, il est également important que les consommateurs ne puissent pas savoir où vit la créatrice.


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