«Fly me to the Moon», «Emilia Pérez»...
Ces 8 films sortent cet été et méritent qu'on fonce les découvrir

«To the Moon», «Deadpool & Wolverine», «Emilia Pérez»... Quels sont les films qui vont nous faire vibrer cet été? On vous a préparé une sélection prometteuse.
Publié: 08.07.2024 à 17:35 heures
La comédie romantique «To The Moon» (en salles le 10 juillet) réunit à l’écran un couple improbable formé par Scarlett Johansson et Channing Tatum.
Photo: DAN MCFADDEN/APPLE
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Margaux BaralonJournaliste Blick

Souvenez-vous. À la même période, l’année dernière, vous crouliez sous les images rose bonbon. Impossible d’ouvrir le moindre réseau social sans tomber sur une robe rose, un tapis rose, une voiture rose... Et pour cause: le marketing agressif du film «Barbie» sévissait dans le monde entier. Un match entre le blockbuster de Greta Gerwig et un autre mastodonte cinématographique, «Oppenheimer», de Christopher Nolan, avait enflammé les cinéphiles. Un an plus tard, on est loin d’une telle frénésie. Et pourtant, cela ne veut pas dire qu’il n’y a rien à voir sur nos écrans, bien au contraire. Laissez-vous guider et surprendre avec notre sélection!

«To the Moon» (10 juillet)

Marier comédie romantique et conquête spatiale, voilà le pari de «To The Moon», qui réunit à l’écran un couple improbable formé par Scarlett Johansson et Channing Tatum. La première incarne Kelly, redoutable publicitaire new-yorkaise appelée à la rescousse par la Nasa pour «vendre» le projet Apollo 11, à une époque où marcher sur la lune semble hors de portée pour les Américains, d’autant que la population et le Congrès sont plus intéressés par la guerre du Vietnam que par les fusées. Le second enfile les pulls à col roulé de Cole, directeur de la mission qui enverra Neil Armstrong et Buzz Aldrin marcher sur la lune. Sauf qu’au début de l’histoire, il manque de moyens et de personnel, et n’a aucune envie de faciliter la tâche d’une vulgaire communicante.

«To The Moon» est tout ce qu'on peut attendre d’une comédie romantique: rythmée, drôle et toute entière soumise à l’alchimie de son duo principal, d’autant plus remarquable qu’elle était inespérée sur le papier. Mais c’est aussi une variation intelligente autour de la fabrication de l’information et du modelage de l’opinion publique, qui résonne bien dans une époque propice aux fake news.

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«Les Fantômes» (10 juillet)

Tout, dans «Les Fantômes», est intrigant. Le pitch d’abord: un réfugié Syrien, Hamid, échappé d’une prison du régime de Bachar El-Assad, enquête entre la France et l’Allemagne pour retrouver son geôlier, qui s’est, lui aussi, fait passer pour un réfugié. Ensuite, le fait que ce soit adapté d’une histoire vraie. Face à l’inaction de la communauté internationale, de simples citoyens ont formé des cellules secrètes pour retrouver des criminels de guerre et les livrer à la police. Enfin, les choix de Jonathan Millet, réalisateur de documentaire, qui passe avec «Les Fantômes» pour la première fois à la fiction.

Pas d’images de torture, pas de flash-backs, le cinéaste construit son film d’espionnage autour des sons et des odeurs dont on se souvient. Grâce à la formidable performance de ses deux acteurs principaux (dont l’un ne parlait pas français et l’autre ne maîtrisait pas l’arabe syrien avant le tournage), il parvient à tisser une toile fascinante, pleine de douleurs rentrées et de souvenirs.

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«Love Lies Bleeding» (17 juillet)

Voici un film qui ne laissera personne indifférent, et qui débarque au cinéma déjà auréolé d’une certaine réputation. Rose Glass, la réalisatrice britannique, avait fait forte impression avec son premier long métrage d’horreur, «Saint Maud», malheureusement sorti pendant la pandémie de Covid-19 et donc passé sous les radars. Avec «Love Lies Bleeding», elle propose une histoire d’amour moite et passionnée entre Lou (Kristen Stewart), gérante d’une salle de sport, et la bodybuildeuse Jackie (Katy O’Brian, vraiment culturiste dans la vie). Bien sûr, les choses ne seront pas si simples, notamment parce que le père de Lou est un mafieux pour lequel Jackie commence à travailler.

Le film sent bon l’Amérique de la marge, celle qui boit de la bière tiède, a pour principal loisir les stands de tir et a intériorisé toutes les formes de violence. C’est poisseux, sexy, mais surtout téméraire, à l’image d’une réalisatrice qui n’a peur de rien et fonce tête baissée dans le film de genre lesbien et féministe.

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«Deadpool & Wolverine» (24 juillet)

Que vaudra le 34e film de l’univers Marvel? Difficile à dire tant la franchise a offert à boire et à manger. Mais on peut garder l’espoir d’une réussite avec la rencontre au sommet de deux héros parmi les plus intéressants. À ma droite, Wolverine, toujours incarné par Hugh Jackman, loup meurtri, violent et polytraumatisé. À ma gauche, Deadpool, rôle repris par Ryan Reynolds, également violent, un brin sociopathe et sans limites dans le trash.

Deadpool et Wolverine seront bien sûr chargés de sauver le monde en formant une nouvelle unité «X-Force» mais on peut s’attendre à ce que ce soit plein de second degré, de politiquement incorrect et de blagues à réserver aux plus grands.

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«Trap» (7 août)

Si certains se demandaient ce que devenait Josh Hartnett, l’acteur qui faillit devenir une grande star après avoir explosé dans les années 2000, voici des nouvelles: il incarne Cooper dans «Trap», le nouveau film forcément très attendu de M. Night Shyamalan. Adepte des concepts alambiqués, le réalisateur de «Sixième sens» imagine Cooper aller avec sa fille Riley au concert d’une jeune popstar. Lorsqu’il réalise que l’endroit grouille de policiers, il s’enquiert de savoir pourquoi. Les forces de l’ordre sont en réalité à la poursuite d’un tueur en série, surnommé «The butcher», qui serait dans la foule. Cooper panique, et pour cause: ce tueur, c’est lui.

Le secret est resté bien gardé autour de «Trap» mais M. Night Shyamalan a lui-même décrit son film comme si «’Le Silence des Agneaux’ arrivait pendant un concert de Taylor Swift». Et forcément, rien que ça, ça donne envie.

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«Alien: Romulus» (14 août)

Alors oui, la saga Alien n’a pas eu que du bon. Après le chef-d'œuvre de Ridley Scott sorti en 1979 (ça ne nous rajeunit pas), la reprise en main assez réussie de James Cameron («Aliens, le retour», en 1986) puis un troisième volet à la production chaotique signé David Fincher, aujourd’hui réhabilité par les puristes (1992), il y a eu du navet et de l’anecdotique. Seulement voilà, on a quand même du mal à cacher notre impatience à l’approche d’«Alien: Romulus», un nouveau volet dont l’histoire se déroule chronologiquement entre les deux premiers films.

Pour ce retour de la saga, il y aura du sang neuf. À la réalisation, le cinéaste uruguayen Fede Alvarez compte sur son expérience acquise avec une autre saga, «Evil Dead», pour atteindre le niveau de gore et d’épouvante requis. Devant la caméra, le casting a été rajeuni, avec notamment la formidable Cailee Spaeny, qui a explosé cette année dans le biopic «Priscilla» et le film d’anticipation «Civil War».

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«Emilia Pérez» (21 août)

S’il n’est pas reparti du dernier Festival de Cannes avec la Palme d’or, «Emilia Pérez» peut se targuer d’être le seul film de la compétition officielle à avoir raflé deux récompenses. Le prix du Jury, d’abord, mais aussi celui d’interprétation féminine, délivré à l’ensemble de ses actrices. Il faut dire que celles qui ont eu l’audace d’accepter de tourner avec Jacques Audiard, réalisateur français prolifique («Un prophète» ou «De rouille et d’os», c’est lui), une comédie musicale en espagnole sur une ex-narcotrafiquante transgenre qui tente désormais de réparer ses erreurs passées le méritent amplement.

Zoé Saldaña (découverte dans «Avatar») se révèle une excellente chanteuse et danseuse, parfaite dans le rôle de Rita, avocate enrôlée par Emilia Pérez pour l’aider dans sa transition. Sans surprise, Selena Gomez maîtrise aussi la chanson, mais elle est surtout très touchante en épouse abandonnée, qui ignore que son mari a choisi de devenir une femme. Enfin, Karla Sofia Gascon, actrice espagnole trans, incarne avec flamboyance l’héroïne de cette histoire originale. Baroque, stylisée, entraînante, cette comédie musicale aurait parfois mérité de pousser les curseurs encore un peu plus loin. Mais à la fin, c’est tout de même un très bel acte de bravoure.

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«Eat the Night» (31 août)

Pablo et Apolline sont frère et sœur. Ils ont grandi ensemble, unis notamment par une passion commune pour «Darknoon», un jeu vidéo en ligne. Lorsque la plateforme annonce sa mise hors réseau, Pablo, dealer à ses heures perdues, rencontre Night, un jeune homme qui lui plaît beaucoup et qui devient son partenaire et son amant. Apolline voit alors tout ce qu’elle connaissait de sa vie lui échapper peu à peu.

«Eat the Night» brosse, par le prisme d’un film d’apprentissage, le portrait d’une génération confrontée à la violence et l’apocalypse imminente, incomprise de ses aînés, et qui se trouve des refuges là où elle le peut (parfois, donc, dans le virtuel). C’est visuellement magnifique, fondamentalement tragique, c’est une grande histoire d’amour et c’est signé d’un duo de cinéastes, Jonathan Vinel et Caroline Poggi, qui ne cessent de nous étonner.

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