«Je me sens épuisé mentalement ou physiquement», «Quand j'ai terminé ma journée, il m’est difficile de retrouver mon énergie», «Je veux être actif au travail, mais il m’est impossible d’y arriver»... À quelle fréquence ce genre de situations pèsent-elles sur votre quotidien, vous dérobant de votre vitalité? Jamais? Parfois? Toujours?
Si ces questions vous semblent familières, c'est peut-être le bon moment de remplir le questionnaire BAT (Burnout Assessment Tool), un outil gratuit développé par des scientifiques internationaux depuis plusieurs années. Visant à déterminer le risque de souffrir d'un burnout, ce test s'adresse autant aux personnes actives qu'à celles qui ne travaillent pas, en analysant l'état mental et physique des participants.
Bien que la plateforme BAT (incarnée par une petite chauve-souris, ou bat en anglais) ne soit pas destinée à diagnostiquer un burnout, sa capacité à éclairer certains symptômes vient d'être confirmée par une recherche publiée le 15 février dans la revue «The Scandinavian Journal of Psychology». Notamment citée par le média «Science Alert», cette nouvelle recherche révèle que 13% des 493 participants norvégiens ont obtenu des résultats indiquant un risque élevé de burnout. Le même type d'étude est également en cours dans d'autres pays.
Leon De Beer, psychologue à l'Université norvégienne de sciences et de technologie (NTNU) évoque, parmi les facteurs à risque, des exigences excessives ou irréalistes, des changements institutionnels brusques, un manque de confiance en soi ou une absence d'opportunités professionnelles motivantes. «Si le risque de burnout des employés n'est pas adressé rapidement, le phénomène risque d'avoir des conséquences sur le long terme», déplore le chercheur auprès de Science Alert.
Comment faire le test?
Ce type d'outil vient à point nommé, sachant que le burnout s'immisce sournoisement dans les bureaux helvétiques: la dernière édition du Job-Stress-Index de Promotion Santé Suisse soulignait en effet que 30,3% des personnes actives se sentent épuisées. Ce nombre n'a jamais été aussi important, sans oublier que notre sondage réalisé fin 2023 soulignait que 70% de la population se sent angoissée par son emploi.
D'après le résumé de Neuroscience News, l'étude norvégienne indique quatre critères annonciateurs d'un burnout:
- Vous vous sentez mentalement épuisé lorsque vous êtes au travail
- Votre emploi ne vous enthousiasme pas beaucoup
- Vous rencontrez des difficultés à vous concentrer, lorsque vous travaillez
- Vos réactions, sur votre lieu de travail, sont souvent plus intenses que vous ne l'auriez souhaité
Si vous souhaitez évaluer plus précisément votre risque ou faire le point sur votre santé mentale et physique, il suffit de visiter la plateforme BAT, avant de sélectionner la langue de votre choix. La version française du questionnaire est téléchargeable gratuitement en ligne et se compose de 23 questions, auxquelles plusieurs réponses graduelles peuvent être données. Chaque réponse vous fournira un nombre de points et, à la fin du test, l'addition de la totalité de vos points évaluera votre risque de souffrir d'un burnout.
Les interrogations abordent à la fois votre taux d'épuisement, vos capacités cognitives, votre distance mentale et vos symptômes physiques, tandis qu'une version dédiée aux étudiants est également disponible sur le site. Elle est toutefois uniquement rédigée en anglais.
Comment obtenir votre résultat
Si le questionnaire est très facile à remplir, le calcul des résultats est un brin plus complexe. Puisque chaque type de réponse attribue un nombre de points prédéfini (Jamais = 1 point, Rarement = 2 points, Parfois = 3 points, Souvent = 4 points, Toujours = 5 points), votre score final dépendra de vos différentes réponses à chacune des questions. Le principe est donc identique aux tests qu'on réalisait, ados, dans les pages de nos magazines préférés («Quelle barre chocolatée êtes-vous?», «Êtes-vous plutôt vampire ou loup-garou?», «Quel est votre Patronus?»).
Une fois que vous aurez additionné le score obtenu dans chaque partie du questionnaire (sans prendre en compte les «symptômes secondaires»), le manuel d'utilisation du test conseille de diviser ce résultat intermédiaire par 23: vous obtiendrez ainsi un score final entre 1 et 5. C'est cette moyenne qui pourra vous indiquer l'ampleur du risque de vivre un burnout prochainenement. Un score proche de 1 signifie que vous êtes peu susceptible d'en souffrir, tandis qu'une note proche de 5 suggère que votre risque est élevé.
Si votre résultat vous inquiète, n'hésitez surtout pas à contacter votre médecin. Le questionnaire n'est pas prévu pour poser des diagnostics précis, mais peut, dans certains cas, nous aiguiller quant à un problème potentiel qui mérite d'être réglé. Plus vite l'épuisement est identifié et endigué, moins profondément il pourra s'ancrer.
Le burnout peut être prévenu
Dans un récent article consacré aux principaux symptômes du burnout, nous citions également plusieurs conseils proposés par l'Institut de médecine du travail (Ifa) pour prévenir le phénomène:
- Entretenez des contacts sociaux.
- Essayez au maximum de vous détacher de vos responsabilités professionnelles en dehors du temps de travail.
- Faites régulièrement du sport d'endurance.
- Utilisez des techniques de relaxation comme le yoga ou la méditation.
- Pratiquez une technique de respiration profonde.
- Fixez-vous des priorités atteignables.
- Dormez suffisamment.
- Apprenez à dire non.
- Demandez de l'aide professionnelle à temps.