«Cela peut nous affecter tous»
Les principaux signes pour détecter un burn-out

Nous avons toutes et tous des périodes de stress. Mais lorsque celui-ci devient chronique, il peut alors entraîner un burn-out. Natasa Kalt, psychologue spécialisée, fournit les clés pour éviter de se retrouver au bout du rouleau.
Publié: 10.04.2023 à 22:46 heures
Le burn-out n'est pas réservé aux personnes qui travaillent, mais peut aussi toucher les mères de famille, relève la spécialiste consultée par Blick.
Photo: Getty Images
Milena Gähwiler

En 2012, seuls 18% des actifs en Suisse se plaignaient de stress au travail. En 2017, ils étaient 21%, et cette proportion a encore fortement augmenté avec la pandémie.

C'est surtout chez les jeunes que le niveau de stress augmente rapidement. Selon l'Office fédéral de la statistique (OFS), le pourcentage de personnes souffrant de stress est passé de 19 à 25% chez les 15-29 ans et de 18 à 22% chez les 30-49 ans. Le tout avant le Covid.

Natasa Kalt est psychologue spécialisée dans la psychothérapie et les dépressions, les troubles anxieux, le burn-out, les crises existentielles, la dépendance et les traumatismes. La professionnelle donne ici un aperçu des signes de burn-out et de la manière de l'éviter.

Symptômes et signes

Parfois, ce n'est pas la personne concernée qui se rend compte en premier que le burn-out guette, mais son entourage. «L'irritabilité croissante, en particulier, peut être un symptôme», explique la psychologue.

Il existe de nombreux autres symptômes du burn-out: le manque d'énergie et l'épuisement émotionnel, le sentiment d'aliénation (déréalisation), la diminution des performances, les douleurs physiques, les difficultés de concentration, les oublis, l'insomnie, le retrait social et la démotivation (liste non exhaustive).

Il faut toutefois faire attention lors du diagnostic, car de tels symptômes peuvent également indiquer une dépression, insiste la spécialiste: «Il n'est pas toujours possible de distinguer clairement une dépression d'un burnout. Parfois, ils se confondent. Il ne faut pourtant pas les mettre sur le même plan.»

Distinguer burn-out et dépression

Dans le cas d'un burn-out, la personne concernée est souvent très axée sur la performance et souffre de la pression relative. «Souvent, la personne se sent constamment stressée, vide, irritable, épuisée et ne peut pas se détendre ou se déconnecter», décrit Natasa Kalt.

Une dépression, en revanche, englobe la famille, l'environnement et l'estime de soi. L'émotion dominante en cas de dépression est la tristesse. «Un burn-out prolongé peut aussi déboucher sur une dépression ou même un trouble anxieux», avertit la psychologue.

Cela peut toucher tout le monde

Il est important de mentionner que les personnes en activité ne sont pas les seules à pouvoir souffrir d'un burn-out. Les mères et les adolescents sont aussi des populations à risque.

«Le burn-out est toujours un danger lorsque l'activité principale d'une personne est liée à la performance et au stress», explique la spécialiste. Cela peut arriver à cause de l'école, d'un sport, d'un instrument ou bien d'autres choses encore. Personne n'est à l'abri, relève Natasa Kalt.

Une question d'équilibre

L'experte met en avant un point important: pour diminuer drastiquement le risque de burn-out, il faut trouver un bon équilibre entre vie professionnelle et vie privée. «Tout stress doit être équilibré. Le corps et l'esprit ont besoin de suffisamment de temps pour se reposer et se régénérer», résume Natasa Kalt.

Cette détente peut prendre différentes formes, comme le sport, la méditation, la créativité... Il est toutefois important que l'activité de détente n'ait rien à voir avec la performance, comme c'est le cas par exemple pour le sport de compétition.

Quand l'adrénaline et le cortisol débordent

Le système nerveux sympathique et le système nerveux parasympathique font partie de notre système nerveux végétatif et sont responsables de certaines sécrétions hormonales. «Lorsque le corps est dans le système sympathique en raison d'une augmentation de l'activité, comme le stress, il libère du cortisol et de l'adrénaline dans le corps. Le parasympathique, qui est actif pendant la détente physique, évacue entre autres le stress», souligne Natasa Kalt.

En cas de stress constant, le corps ne parvient donc plus à éliminer l'adrénaline ni le cortisol. C'est pourquoi une alternance équilibrée entre stress et détente est nécessaire pour éviter le burn-out.

Le stress aigu n'est pas toujours un burn-out

Il convient toutefois de faire la distinction entre le stress aigu et le stress chronique. En effet, c'est principalement le stress chronique qui peut conduire à un burn-out. Mais comment distinguer les deux? «Le stress aigu, c'est quand on est stressé toute la journée, mais qu'on arrive à se détendre le soir. Dans le cas du stress chronique, on ne parvient pas à se détendre ou à redescendre pendant des semaines», explique Natasa Kalt.

Le stress est souvent vu comme un danger, mais il peut se révéler nécessaire à une dose raisonnable, ajoute la psychologue: «Pendant la pandémie, et en particulier les moments où l'on était à domicile, beaucoup de gens n'étaient plus du tout stressés au quotidien. Certains ont pu être désemparés.»


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