Qui eut cru qu'une modeste citrouille d'Halloween pouvait tant contribuer à la crise climatique? C'est pourtant ce que rappelle le «Washington Post»: pour un Halloween écolo, mieux vaut se débarrasser convenablement de ses citrouilles, sous peine de faire fondre les icebergs plus vite que prévu.
La raison? Le méthane. Lorsqu'elles pourrissent, les citrouilles sont grignotées par des bactéries anaérobies (l'oxygène ne leur est pas nécessaire). Elles libèrent ainsi une quantité non négligeable de méthane, un gaz qui contribue 25 fois plus à l'effet de serre que le dioxyde de carbone, à quantité égale.
Le méthane est plus rare que le dioxyde de carbone, et il est éliminé plus vite de l'atmosphère. Il n'empêche: le calcul fait mal. En prenant en compte 1 million de tonnes de citrouilles vendues telles quelles chaque année aux États-Unis (autrement dit non destinées à être transformées), et en supposant qu'elles finissent toutes abandonnées et pourrissent à l'air libre dans une décharge, le quotidien affirme que ce sont 7500 tonnes de méthane qui sont émises dans l'atmosphère, soit l'équivalent des émissions annuelles moyennes de près de 50'000 voitures diesel.
Mes potes iront éclater des citrouilles
Pas besoin de boycotter les jack-o'-lantern: il reste possible de limiter l'impact sur le climat, note le journal. Et celui-ci de citer le compost comme l'une des meilleures options. Contrairement au pourrissement à l'air libre, le compostage fait intervenir des bactéries aérobies (qui aiment l'oxygène), ce qui produit beaucoup moins de méthane. «Par ailleurs riches en eau, les citrouilles se décomposent rapidement (surtout en les écrabouillant au préalable) et se mélangent bien aux feuilles sèches de l'automne, ce qui en fait des ingrédients précieux pour le bac à compost», ajoute le Washington Post.
Autre option: donner les restes aux animaux vivant dans des fermes ou des zoos. Poulets, chèvres, girafes et autres éléphants se régalent de ce cucurbitacée. Attention toutefois à ne pas les donner à des animaux sauvages, poursuit l'article: cela aurait pour effet d'attirer des prédateurs.
Enfin, chez l'Oncle Sam, il est de coutume d'organiser des community pumpkin smashes, sortes de kermesses dans lesquels on éclate des citrouilles à coups de masse, de catapulte ou d'autre armement. De quoi se défouler entre amis, tout en préservant le climat.