Des humains sur la Lune... d'ici 2030?
Des briques en sol lunaire testées dans la station spatiale Tiangong

La Chine a lancé le vaisseau cargo Tianzhou-8 du le centre spatial de Wenchang dans la nuit de vendredi à samedi pour livrer des fournitures à sa station spatiale Tiangong. Parmi elles, le vaisseau transporte des échantillons de briques conçues avec du sol lunaire.
Publié: 16.11.2024 à 06:51 heures
Le vaisseau cargo Tianzhou-8 a été lancé du centre de lancement de satellites de Wenchang (archives).
Photo: XINHUA / Liu Jinhai
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ATS Agence télégraphique suisse

Le but de la mission est de tester dans l'espace ce matériau novateur dans le cadre de la mission chinoise visant à envoyer des humains sur la Lune d'ici à 2030 et à y construire une base permanente d'ici à 2035. La Chine a investi ces dernières décennies des milliards de francs dans son programme spatial pour rattraper les Etats-Unis et la Russie. Plusieurs échantillons de briques, de compositions différentes, seront soumis à des conditions extrêmes, similaires à celles rencontrées sur la Lune.

«Il s'agira principalement de les exposer à l'espace», a déclaré à l'AFP Zhou Cheng, professeur à l'université des sciences et technologies de Huazhong, à Wuhan, dont l'équipe de chercheurs a élaboré les briques. «On les placera à l'extérieur de la station spatiale et on les laissera là, soumis aux éléments» afin de «voir si leurs performances se dégradent ou pas.»

Les conditions sont extrêmes sur la Lune. La température peut notamment varier de façon drastique, potentiellement de -190 degrés Celsius à +180 degrés. N'étant pas protégée par une atmosphère, elle est en outre frappée par une grande quantité de rayonnement cosmique et par des micrométéorites. Les séismes lunaires peuvent par ailleurs fragiliser les structures construites sur son sol.

Un robot pour construire des habitats

Zhou Cheng et ses collègues ont élaboré une technique permettant de fabriquer différents types de briques, à partir de matériaux disponibles sur terre, notamment du basalte.

Ils se sont inspirés de la matière collectée par la sonde chinoise Chang'e 5, qui à la fin 2022 était la première mission au monde depuis quatre décennies à ramener du sol lunaire. Ces briques, de couleur noire, sont trois fois plus résistantes que des briques standard et peuvent s'encastrer les unes dans les autres, permettant d'éviter l'utilisation de liant, qui serait un défi sur la Lune, souligne Zhou Cheng. L'équipe a également conçu un robot d'impression 3D pour construire des habitats. «Le but à l'avenir, c'est d'utiliser des ressources in situ, du sol lunaire [...] pour réaliser différents types de constructions», explique Zhou Cheng.

D'autres pays ambitionnant d'édifier une base lunaire travaillent à l'élaboration de briques imitant le sol lunaire. Dans le cadre du programme américain Artemis de la NASA, qui espère ramener des humains sur la Lune en 2026, des chercheurs de l'université du centre de la Floride testent ainsi des briques fabriquées avec des imprimantes 3D.

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