Que ce soit sur route civile ou sur circuit automobile, rien ne représente Ferrari aussi clairement que la couleur rouge. La plupart du temps, les voitures de sport de la célèbre marque italienne sont peintes en rouge. Les voitures de F1 le sont par principe. D'où vient cette tradition?
Le rouge comme couleur principale de l'écurie et des voitures de sport Ferrari est apparu presque par hasard. Les voitures sortant de l'atelier de Maranello auraient pu tout aussi bien être blanches ou vertes. Pour le découvrir, il faut remonter aux premières courses automobiles.
Une idée polonaise
Il y a environ 120 ans, la course automobile était une compétition entre nations, tout comme l'est aujourd'hui la Coupe du monde de football. Pour permettre aux spectateurs de reconnaître leurs compatriotes sur la piste, un code couleurs est alors utilisé pour la première fois en 1900, à la suggestion d'un pilote polonais, s'inspirant souvent des couleurs nationales. Par exemple, le bleu est utilisé par les Français, le blanc par les Allemands (le drapeau allemand étant à l'époque noir, blanc et rouge) et le jaune par les Belges. Les Britanniques, quant à eux (et à court de bleu, de blanc ou de rouge), utilisent tout d'abord un vert clair, puis le célèbre vert foncé «British Racing Green».
Le rouge, cependant, n'est à la base pas pour l'Italie, mais pour les États-Unis! Lorsque ceux-ci changent et optent plus tard pour le blanc avec des bandes bleues, les italiens récupèrent «leur» couleur nationale. Quand Ferrari prend part au premier Grand Prix en 1948 et court en Formule 1 à partir de 1950, le rouge est déjà la couleur de course des Italiens depuis de nombreuses décennies.
Bien que le blason de la marque soit jaune en référence à celui de la ville de Modène, ville natale d'Enzo Ferrari (1898-1988) et premier siège de l'entreprise, le «commendatore» le reconnaît lui-meme: les équipes professionnelles, tous comme les coureurs amateurs, veulent rouler en rouge. Cette couleur, et plus tard particulièrement le «rosso corsa» (le rouge course) plus clair, fait désormais partie de l'imaginaire de Ferrari.
Jusqu'en 1970, les voitures de course devaient être peintes dans la couleur du pays pour lequel l'équipe concourait. Parfois, la couleur du casque du pilote faisait partie du code couleur utilisé. Souvent, le choix était inspiré des maillots des équipes nationales de football. La règle a fini par être levée, à cause notamment des changements constants de codes de couleurs, qui a fini par rendre la compréhension des schémas de couleurs de plus en plus difficile.
Australie: vert avec le capot doré.
Belgique: jaune.
Brésil: jaune clair avec des bords verts.
Allemagne: blanc jusqu'en 1934, puis argenté. Après la Seconde Guerre mondiale, la RDA se distingue de la RFA par des casques blancs avec des bords noirs.
France: bleu avec des chiffres blancs.
Grande-Bretagne: vert.
Irlande: casques verts-oranges.
Italie: rouge.
Japon: blanc avec un soleil rouge sur le capot.
Canada: casques verts-blancs.
Pays-Bas: orange.
Autriche: bleu avec des numéros de course noirs sur fond blanc.
Suède: casques bleu-jaune.
Suisse: rouge avec des éléments blancs.
Espagne: Casques jaune-rouge.
Afrique du Sud: or avec capot vert.
Tchécoslovaquie: casques bleus avec des bandes rouge-blanc-bleu.
USA: blanc avec deux bandes bleues ou bleu avec deux bandes blanches.
Jusqu'en 1970, les voitures de course devaient être peintes dans la couleur du pays pour lequel l'équipe concourait. Parfois, la couleur du casque du pilote faisait partie du code couleur utilisé. Souvent, le choix était inspiré des maillots des équipes nationales de football. La règle a fini par être levée, à cause notamment des changements constants de codes de couleurs, qui a fini par rendre la compréhension des schémas de couleurs de plus en plus difficile.
Australie: vert avec le capot doré.
Belgique: jaune.
Brésil: jaune clair avec des bords verts.
Allemagne: blanc jusqu'en 1934, puis argenté. Après la Seconde Guerre mondiale, la RDA se distingue de la RFA par des casques blancs avec des bords noirs.
France: bleu avec des chiffres blancs.
Grande-Bretagne: vert.
Irlande: casques verts-oranges.
Italie: rouge.
Japon: blanc avec un soleil rouge sur le capot.
Canada: casques verts-blancs.
Pays-Bas: orange.
Autriche: bleu avec des numéros de course noirs sur fond blanc.
Suède: casques bleu-jaune.
Suisse: rouge avec des éléments blancs.
Espagne: Casques jaune-rouge.
Afrique du Sud: or avec capot vert.
Tchécoslovaquie: casques bleus avec des bandes rouge-blanc-bleu.
USA: blanc avec deux bandes bleues ou bleu avec deux bandes blanches.
L'argent se cachait sous le blanc
Pour d'autres, la situation est différente. Mercedes, par exemple, qui représente l'Allemagne, débute en blanc et ce jusqu'en 1934. Cette année-là, on découvre la veille du Grand Prix du Nürburgring que la voiture de course utilisé (la W25) est plus lourde d'un kilo que le poids autorisé. La peinture est alors poncée en urgence pendant la nuit pour faire perdre le poids requis. L'opération est réussie et le lendemain, l'aspect argenté de la carrosserie en aluminium donné naissance au terme «Flèche d'argent», qui définira le style des Mercedes de l'époque.
Après la Seconde guerre mondiale, l'importance des couleurs se mêle à celle de la recherche de sponsors et la variété florissante de coloris est à l'origine quelques écarts par rapport aux règles établies. Seules quelques équipes peuvent se permettre, comme Ferrari, de veiller à ce que les couleurs de leurs sponsors soient compatibles avec les couleurs de la course (par exemple, Ferrari et Marlboro). Les couleurs sont alors supprimées en 1970. Dès l'abolition de cette règle, Lotus (GB), par exemple, a concouru en noir, soit la couleur du sponsor, le cigarettier John Player Special.
Maradona voit rouge
Une anecdote des années 1980 prouve à quel point le rouge est resté important pour Ferrari. Diego Maradona est un inconditionnel de la marque et Enzo Ferrari s'en réjouit... jusqu'à ce que le footballer exige une peinture noire pour son bolide. Le «commandatore» est agacé. Il finit par céder sur un compris exceptionnel avec le modèle Testarossa. Mais avec la F40? Jamais! Maradona est furieux. Mais même la «main de Dieu» doit alors s'incliner devant et le «rosso corsa».