C'est encore long jusqu'à Noël…
Voici 4 conseils de psy pour ne pas s'épuiser au travail juste après l'été

L'été n'est pas encore terminé que vous sentez déjà la fatigue vous rattraper? Pour éviter de gaspiller toute l'énergie accumulée durant les vacances, une psychologue du travail propose quelques clés importantes.
Publié: 17.09.2024 à 18:01 heures
Nadia Droz, psychologue FSP spécialisée en santé au travail, nous aide à préserver l'énergie accumulée durant les vacances, sans retomber dans nos habitudes épuisantes.
Photo: Shutterstock
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Ellen De MeesterJournaliste Blick

Les grasses matinées suivies d'un colossal petit-déjeuner, les heures d'oisiveté passées sur un transat, le rugissement paresseux des vagues… tout cela vous parait déjà appartenir à une autre réalité? C'est normal. L'été n'a pas encore (totalement) tiré sa révérence, mais nos réflexes pré-vacances menacent de nous rattraper, prêts à nous aspirer dans le même rythme effréné et à saper toute l'énergie gagnée durant les vacances.

L'espoir de démarrer l'automne avec une batterie gonflée à bloc se dissipe donc aussi vite que le bronzage. Et les vacances de Noël semblent extrêmement lointaines, tout d'un coup. 

Les vacances ne nous «transforment» pas

Bien qu'on ait l'impression de devenir une autre personne ou de changer complètement d'habitudes en vacances, ce n'est pas vraiment le cas: «On n’a pas le temps de les transformer, on ne fait qu’appliquer d’autres routines et réaliser d’autres activités, alors que nous véritables habitudes nous attendent patiemment à la rentrée», explique Nadia Droz, psychologue FSP spécialisée en santé au travail.

Sachant que le stress s'invite dans le quotidien d'une grande partie des Suisses, il ne semble donc pas étonnant que la fatigue réapparaisse presque aussitôt. D'après un rapport publié ce printemps par l'Office fédéral de la statistique, le nombre de personnes ressentant du stress au travail est passé de 18% à 23% en dix ans. Pour rappel, un sondage SSR soulignait qu'une personne sur six a déjà subi un burnout, en Suisse. 

Voici comment lutter au maximum contre ce phénomène, avant que les feuilles orangées ne jonchent définitivement le sol. 

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Lutter contre nos habitudes stressantes

Précisons d'emblée que ce phénomène ne tient pas qu'à nous... mais surtout à notre cerveau! «D’un point de vue neurophysiologique, il est plus simple de reprendre nos vieilles habitudes épuisantes que d’en créer de nouvelles ou de les modifier, constate Nadia Droz. En effet, le cerveau peut alors suivre les chemins de pensée auxquels il est accoutumé depuis longtemps, alors qu’un changement demanderait un entraînement conscient et la création de nouveaux chemins synaptiques.» 

Malgré tout, l'experte rappelle que le cerveau est suffisamment plastique pour nous permettre de modifier nos habitudes, au prix de certains efforts: «Cela implique de lutter contre les connexions de neurones déjà établies qui vont d’autant plus vite si elles sont entraînées depuis longtemps.»

Par exemple, lorsqu’on prend la résolution de ne plus engloutir un sandwich devant l’écran en quelques minutes, la psychologue recommande de s’empêcher activement de le faire et de s’interrompre lorsqu’on commence à entreprendre cette action routinière, même si la tentation est immense. Bref, il faut vraiment le vouloir!

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Réfléchir à nos besoins avant d'être k.o.

Avant de se retrouver à nouveau submergé par un rythme de vie éreintant, notre experte conseille de réfléchir aux prises de conscience éventuelles qu’on a eues pendant les vacances: «En prenant un peu de recul, on peut se rendre compte que tel ou tel projet ne nous convient plus et nous cause énormément de stress, précise-t-elle. Le retour au travail est l’occasion de le signaler, si l’organisation et l’employeur permettent ce type de discussion.»

Par ailleurs, même en dehors des périodes de rentrée, Nadia Droz préconise les bilans réguliers: «Le but est de se demander comment on va sur tous les plans, en prenant en compte le contexte professionnel, nos dispositions individuelles et le contexte social. Car il arrive souvent que les personnes souffrant de stress chronique ou de burnout perdent de vue cet ensemble global, ne s’accordent plus le temps de prendre le recul nécessaire et s’habituent simplement à mal dormir, à mal manger et à vivre en mode ‘survie’.» 

3

S'autoriser à se préserver

Notre experte observe en outre que les vacances permettent souvent d'identifier ce qui compte réellement dans notre existence, hormis le travail. Puis, au retour, on oublie tout... «Pour donner davantage de place à ces éléments-là, il faut prendre quelques mesures concrètes dans le rythme professionnel, en respectant son contrat et ses horaires sans s’efforcer d’être perpétuellement le meilleur employé du mois», pointe-t-elle.

Ce type d'adaptation demande toutefois du temps et s'esquisse généralement au terme d'une progression, surtout lorsqu'on a associé nos efforts professionnels (et le stress qui en découle) à notre valeur personnelle: «Cela peut s’avérer complexe, car de nombreuses personnes entretiennent un discours intérieur qui tend vers le perfectionnisme, confirme la psychologue. Nous sommes imprégnés par la culture suisse, qui glorifie le travail et la performance, qui encourage à toujours faire plus. Mais le fait de s’obliger à faire ses heures, sans les dépasser chaque soir, n’empêche pas d’être motivé et impliqué!» 

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Ne pas s'acharner quand la pression est élevée

Quelle est la plus grande erreur que notre experte remarque chez les personnes visant un meilleur équilibre? «Il s'agit d'une simple pensée très commune, répond Nadia Droz. Il s’agit de se persuader que plus la charge de travail est lourde, plus on doit s’acharner à travailler.»

Bien que cette idée semble logique et carrément inévitable, la psychologue estime qu'elle vient d'un mauvais calcul: «Plus on a de travail, plus il faudrait se ressourcer à côté, martèle-t-elle. C’est ce type de raisonnement qui permet de tenir sur la durée. Les phases ponctuelles de stress intense sont évidemment normales, mais il faut que cela redescende sans devenir un stress chronique.» 

À quoi ressemble le bon équilibre?

Cela dit, que vise-t-on réellement lorsqu'on cherche un meilleur work-life balance, cette expression qu'une utilisation répétée tend à flouter? «Le bon équilibre entre la vie privée et le travail est reflété par une disponibilité pour maintenir une vie sociale riche, analyse Nadia Droz. Les personnes concernées ont suffisamment d’énergie psychique pour accueillir et entendre d’autres individus et pour s’engager dans des loisirs qui leur font plaisir.» Bon... qui n'aurait pas envie d'incarner cette description idyllique?

L'experte rappelle toutefois qu'un accompagnement professionnel peut s'avérer nécessaire lorsque ce type de résolution se heurte à des valeurs profondes. En cas de stress chronique ou d'épuisement, n'hésitez jamais à demander de l'aide.

Besoin d’aide? Ne restez pas seuls!

Si vous vous inquiétez pour vous ou un-e de vos proches, contactez de manière confidentielle 24h/7j

147: La ligne d’aide pour les jeunes (147.ch)
143: La main tendue, ligne d’aide adultes (143.ch)
144: Les urgences médicales

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