Les personnes d'âge moyen dorment de moins en moins bien. C'est la conclusion d'une étude à grande échelle de l'Arizona State University, qui a examiné les habitudes de sommeil de plus de 200'000 Étasuniens. Les chercheurs parlent même d'une «crise du sommeil de la quarantaine». En effet, les individus d'une quarantaine d'années souffriraient nettement plus souvent de symptômes d'insomnie que les personnes plus âgés ou plus jeunes.
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Les problèmes de sommeil sont de plus en plus fréquents dans la société, y compris en Suisse. Philipp Valko, neurologue et directeur du centre de médecine du sommeil de la clinique de neurologie Hirslanden et du Bellevue Medical Group, ne parle toutefois pas d'une «crise du sommeil de la quarantaine» dans notre pays.
«La tranche d'âge entre 40 et 65 ans est particulièrement concernée, car les troubles du sommeil ont des conséquences plus défavorables», explique le neurologue, qui effectue des recherches sur le sommeil depuis près de 20 ans. Ce groupe peut moins bien compenser le manque de sommeil, car il est encore au milieu de sa vie professionnelle, a une famille et doit fournir un travail complet pendant la journée. Les problèmes de sommeil augmentent avec l'âge, mais les retraités compensent mieux le manque de sommeil pendant la journée.
Les troubles du sommeil sont fréquents à l'adolescence
Mais les problèmes de sommeil ne surviennent pas seulement avec l'âge. «À la puberté, on observe une fréquence particulièrement élevée de troubles du sommeil», explique l'expert. À cet âge, les jeunes ont besoin de beaucoup de sommeil, mais leur horloge interne se décale. Cela s'explique par des raisons biologiques et sociales: la vie nocturne devient plus intéressante, les jeunes ont tendance à se coucher plus tard, mais doivent se lever à temps pour aller à l'école. Selon les spécialistes du sommeil, il s'agit d'un phénomène récent, car les exigences en matière de divertissement ont changé par rapport au passé.
Outre des causes telles que le stress, le smartphone joue également un «rôle important» dans les troubles du sommeil, selon Philipp Valko. La lumière bleue produite par l'utilisation de ce dernier supprime l'hormone de la mélatonine, qui favorise le sommeil. «Pas d'écran avant de s'endormir», recommande donc le neurologue. Ou si c'est le cas, il faudrait utiliser un filtre de lumière bleue. Si l'on utilise son téléphone portable comme réveil, il est recommandé de le placer à trois mètres, au moins, de son lit.
Meilleure sensibilisation
«Toutefois, une raison plus positive peut aussi jouer un rôle dans l'augmentation des problèmes de sommeil», explique le scientifique. Au cours des 15 dernières années, la population a été sensibilisée à l'importance du sommeil. Aujourd'hui, les insomniaques demandent plus rapidement de l'aide. La demande a donc augmenté de manière significative.
Selon Philipp Valko, les centres du sommeil accrédités ont augmenté de manière exponentielle en Suisse. Les chances de succès d'une thérapie avec des mesures comportementales ou des médicaments sont élevées. En revanche, si l'on laisse ses troubles du sommeil sans traitement, on s'expose à de nombreuses conséquences négatives telles qu'un risque accru d'infarctus du myocarde, d'attaque cérébrale ou de dépression.