Trop de réseaux sociaux et de smartphones nuisent à notre santé. Pourquoi ne pas arrêter tout simplement? La réponse est simple: parce que les plateformes sont conçues pour nous rendre complètement accros en utilisant un mécanisme chimique de notre cerveau.
Pour être plus précis, elles sont aussi addictives que les machines à sous, les jeux vidéos ou la cocaïne. Car les réseaux sociaux provoquent des poussées de dopamine – connue comme l'hormone du bonheur, du plaisir et de l'addiction. Dès lors, un cercle vicieux infernal se met en route: celui de la récompense sociale. Le cerveau demande toujours plus de satisfaction, et la Tech l'a bien compris et surfe sur ce circuit chimique. C'est ce que révèle une étude de Harvard datant de 2018, faisant un lien entre l'addiction, les réseaux sociaux ainsi que les troubles anxieux et du sommeil. Voici les trois principales astuces psychologiques dont se servent les entreprises de réseaux sociaux.
Likes
En 1948, le psychologue américain B.F. Skinner a découvert à l'aide de rats ce qui nous rendait dépendants. Point de départ de l'expérience: si les rats appuyaient sur un levier, de la nourriture tombait d'une trappe. Pour simplifier, si la nourriture tombait de manière fiable à chaque pression, les rats appuyaient sur le bouton jusqu'à ce qu'ils soient rassasiés.
En revanche, si la nourriture ne tombait qu'après avoir appuyé plusieurs fois sur le bouton et que le nombre de répétitions était aléatoire, les rats appuyaient encore et encore sur le bouton – le nombre de répétitions pouvait durer presque indéfiniment.
Les likes sont conçus de la même manière. On ne sait pas quand et si on va en recevoir un ou même plusieurs, et on appuie donc – comme le rat de l'expérience – encore et encore. Dans le jargon technique, ce cycle de récompense est appelé «Variable Interval Reinforcement» («renforcement de l'intervalle variable»).
Défilement du fil d'actualité
L'utilisation des médias était différente avant. Quand le film était terminé, on sortait du cinéma. La même chose pour la télé, quand l'émission arrivait à la fin, on éteignait l'écran.
Sur les réseaux sociaux en revanche, les contenus ne s'arrêtent jamais. On peut faire défiler indéfiniment le feed Instagram et Facebook, de nouvelles vidéos commencent automatiquement sur Tiktok et Youtube ainsi que sur les services de streaming comme Netflix. On n'arrive donc jamais à satiété – ne sachant pas ce qui va nous être proposés – et on reste ainsi beaucoup plus longtemps sur les plateformes que l'on ne le souhaiterait vraiment. Et quand on est avec des amis, c'est la même chose, on préfère parfois faire défiler le fil plutôt que de discuter.
Les notifications
Elles s'allument sur les écrans de nos smartphones, et te donnent envie de cliquer. Les petites boules rouges avec un numéro blanc à l'intérieur qui nous disent: «Tant de nouveautés t'attendent ici! Clique sur moi!»
Mais dès que l'on clique, on est à nouveau exposé à la première et à la deuxième fourberie. Pour ne pas se faire avoir par ces messages «Cliquez-moi», il vaut la peine de mettre l'écran du téléphone portable en noir et blanc.