Saison difficile
Les conséquences de la sécheresse pour les vignes

Dans de nombreux pays européens, l’année 2022 restera gravée dans les livres d’histoire comme l’un des millésimes les plus secs. Du bourgeonnement au printemps jusqu’à la fin du mois d’août, cette année a véritablement mis les vignes à l’épreuve.
Publié: 18.09.2022 à 14:45 heures
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Afin que les vignes n’aient pas à partager les ressources en eau avec d’autres vignes ou végétaux, elles sont plantées loin les unes des autres et toutes les plantes environnantes sont soigneusement retirées.
Photo: Shutterstock
Nicolas Greinacher

Comme pour tous les êtres vivants et les plantes, l’eau est indispensable à la vigne. La disponibilité de l’eau dépend quant à elle de divers facteurs. Les précipitations constituent le premier d’entre eux, et elles se sont montrées très faibles dans la plupart des pays européens cette année.

De longues chaînes montagneuses peuvent également influencer les précipitations au niveau régional. Il est ainsi possible qu’il pleuve d’un côté de la montagne, et pas de l’autre. C’est le cas de la chaîne des Vosges qui protège l’Alsace des nombreuses précipitations venant de l’ouest.

Le rôle important des sols

Les vignes s’alimentent en eau par leurs racines. La capacité des sols à stocker l’eau est donc décisive. Les sols sableux, par exemple, retiennent moins d’eau que ceux qui sont argileux et lourds. Toutefois, des sols chargés en eau peuvent également être problématiques et mettre en danger l’alimentation en oxygène des racines.

Le degré d’évaporation par les vignes est également un facteur important. Il dépend principalement de la température, de l’humidité de l’air et du vent. Plus le temps est chaud, sec et venteux, plus la quantité d’eau évaporée par la vigne augmente, ce qui accroît ses besoins en eau.

Si la quantité d’eau disponible est insuffisante, la vigne peut, dans le pire des cas, arrêter la photosynthèse. Ce procédé vital permet aux plantes d’utiliser l’eau, le dioxyde de carbone et la lumière afin de fabriquer de l’oxygène et du glucose. Si la photosynthèse est arrêtée, la croissance des vignes est ralentie, la maturation retardée et la taille des grains réduite. La récolte peut s’en retrouver affaiblie et la qualité amoindrie.

Des systèmes d’irrigation qui atteignent leurs limites

Afin d’aider les vignes pendant les périodes de sécheresse, les vignerons peuvent faire appel à des systèmes auxiliaires, comme l’irrigation. Cependant, en cas de pénurie généralisée d’eau, il est possible que la quantité d’eau disponible ne soit pas suffisante ou que le coût de l’irrigation trop élevé affecte la rentabilité de ce procédé.

L’une des astuces préférées des vignerons des régions sèches est l’utilisation de rhizomes résistants à la sécheresse ou de cépages résistants à la chaleur, comme le grenache. Afin que les vignes n’aient pas à partager les ressources en eau avec d’autres vignes ou végétaux, elles sont plantées loin les unes des autres et toutes les plantes environnantes sont soigneusement retirées.

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