S'agissant du sucre, ces denrées en contiennent en moyenne pas moins de 33%, montre cette enquête diffusée dimanche, qui se base sur un échantillon de 344 articles vendus par les distributeurs Coop, Migros, Aldi et Lidl.
Ont été répertoriés tous les produits boulangers et laitiers, céréales de petit-déjeuner, boissons, en-cas, etc. dont l'emballage à l'univers enfantin cible spécialement les plus jeunes. Chacun a été examiné pour savoir s'il correspondait au profil nutritionnel de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) désignant des aliments suffisamment équilibrés pour être promus auprès des enfants.
Résultat «catastrophique»
Le résultat est «catastrophique», relèvent les organisations de consommateurs, pour qui l'apport en sucre est particulièrement problématique. L'industrie agroalimentaire compromet ainsi la santé des plus jeunes consommateurs, soulignent la Fédération romande des consommateurs (FRC) et ses collègues alémaniques de Konsumentenschutz et tessinois de l'ACSI.
A lire aussi
Selon un rapport de l'OMS publié début mai, 23% des 5-9 ans sont déjà touchés par le surpoids en Suisse. Pour la tranche d'âge des 10-19 ans, la part est de 21%. Les chiffres européens sont de respectivement 30% pour les plus jeunes et 25% pour les (pré-)adolescents.
La pandémie ajoute une couche
D'autres données (pas encore publiées) indiquent que les deux années de pandémie ont eu un impact négatif supplémentaire en terme de surpoids des jeunes, avec des conséquences tant physiques que mentales. Les enfants en surpoids risquent en outre de le rester une fois adultes et de souffrir prématurément de diabète et de maladies cardiovasculaires.
Des améliorations exigées
Sachant que sur les 344 produits examinés, seuls 20 répondent aux critères de l'OMS, les trois organisations exigent des mesures. Elles demandent notamment de rendre obligatoire le Nutri-score sur tous les produits s'adressant aux enfants par un emballage aguicheur. Seule la publicité pour les produits qui remplissent les critères de l'OMS devrait en outre être autorisée. A contrario, il faudrait interdire toute allégation de santé ou nutritionnelle sur ceux qui ne les remplissent pas.
Il serait aussi souhaitable d'intégrer dans la prochaine révision de la Loi sur les denrées alimentaires que le Conseil fédéral puisse, si nécessaire, restreindre le marketing s'adressant aux enfants.
Enfin, l'Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV) doit exiger de l'industrie agroalimentaire des efforts et des objectifs contraignants qui placent la santé des enfants avant les intérêts économiques.
(ATS)