Des recettes classiques subtilement revisitées, des dressages aux petits oignons que l’on ne résiste pas à instagrammer, de bonnes petites assiettes un brin canailles qui nous font oublier la grisaille… la bistronomie, c’est ça ! Gourmandes, réconfortantes et jamais décevantes, foncez vous régaler dans ces 5 bonnes adresses.
Jacques Restaurant
Rue Beau-Séjour, rue du Midi… On ne sait jamais très bien comment s’appelle cette rue qui change de nom en son milieu. Toujours est-il qu’à deux pas de l’Opéra de Lausanne, cette farceuse artère abrite l’une des adresses les plus réjouissantes de la ville. Autrefois Ange Bleu puis Café Mood, le lieu, qui a longtemps servi de cantine aux employés du coin, s’est aujourd’hui mué en un restaurant doté d’un immense pouvoir de séduction. Et ce grâce à une cuisine inventive, raffinée et à des tarifs qui donnent envie d’en user et d’en abuser.
Ouvert en 2021, Jacques Restaurant, du prénom de son jeune chef de 33 ans, Jacques Alisson, venu tout droit de l’Auberge de l’Onde à Saint-Saphorin, propose une cuisine aussi élégante que sa salle de restaurant aux teintes céladon. Sur la carte, qui change toutes les six semaines, le choix est à faire entre trois entrées, trois plats et trois desserts plus un assortiment de fromages où chacun ne peut que trouver son bonheur. Le soir, pour un menu entrée, plat dessert à choisir sur cette carte, l’addition sera de 82 francs. A midi, le business lunch, un vrai bon plan gourmand, propose une trilogie pour un total plus que raisonnable de 39 francs Ce début de semaine par exemple, une rillette de féra précédait une joue de bœuf braisée polenta suivie elle d’un chou craquelin à la fève tonka.
Rue Beau-Séjour 15
Brasserie du Millennium
Cap à l’ouest vers cet immense bâtiment de bureaux qui accueille une offre de restauration variée, dont une belle cave à vins et une épicerie fine qui regorge d’idées cadeaux. La Brasserie du Millennium, notée 15/20 au Gault Millau, placée sous la houlette du chef Fabien Foare, accueille les connaisseurs autour d’un style de cuisine parfaitement maîtrisé par ce Meilleur Ouvrier de France 2011 dans la catégorie traiteur.
Outre ces pâtés en croûte et ses charcuteries de compétition, ce Haut-Savoyard tout droit venu d’Annecy met en avant les incontournables de la gastronomie suisse et française, comme, cette semaine, cet œuf de poule coulant servi sur les cèpes en persillade, ces filets de perche ou encore ce suprême de pintade accompagnée de cèleri et rehaussé de livèche. En dessert, on ne résiste pas aux délicieuses pâtisseries du buffet ou à la proposition de saison, comme, ces jours, ce délicat gâteau mirabelle, thym citron et earl grey.
Chemin de Mongevon 25, Crissier
Café du Tramway
Même s'il y a belle lurette que le tramway ne s’arrête plus guère devant sa façade, ce café historique vaut le détour. D’abord parce que, sauvé de la démolition, il a vaillamment refusé de se muer en un énième bâtiment dénué d’âme. Et ensuite, parce que, finalement rénové, il a su préserver son ambiance de jadis, lumière feutrée et boiseries murales comprises. Dans les assiettes, là aussi, on trouve beaucoup d’esprit à travers des propositions au nombre resserré, mais à la réalisation impeccable de gourmandise imaginées par le chef Geoffrey Romeas, formé chez Didier de Courten.
Entre la poignée d’entrées et de plats proposés sur l’ardoise, on hésitait l’autre jour entre une tomate cœur de bœuf vanille citron et pignons et un gravlax de saumon à l’abricot. En guise de plat, la poitrine de porc de Valentin Chapuis, accompagné d’un artichaut en deux façons crémeux et confits et arrosé de son jus de cuisson à la verveine, s’est, elle, imposée. Enfin, la spécialité de la maison, soit une tarte tatin au caramel maison fondante accompagnée de sa boule de glace vanille, ne se discute même plus.
Rue de la Pontaise 6B
Au Chat Noir
Encore une adresse où l’on se rend en sifflant à deux pas de l’Opéra. Originaire du sud-ouest de la France, le chef Stéphane Chouzenou nous parle ici de générosité. qu’elle soit dans l’assiette et dans le service en salle, toujours attentionné et de bon conseil. Dans une ambiance bien parisienne, entre chaises bistrot, rideaux rouges brise-bise et photo d’antan, on vient ici pour une cuisine de marché qui mixe depuis toujours ingrédients patiemment sélectionnés et recettes qui ont fait leur preuve.
A midi ou le soir, on peut par exemple se régaler d’une simple assiette de jambon bellota sélectionné suivie d’une ballotine de volaille rôtie accompagnée d’un gouleyant ballon de rouge. Mais, écrite en pleins et déliés, l’ardoise qui fait office de carte, propose aussi un thon mariné aux agrumes ou un pluma de porc aux haricots de Paimpol. En saison, le foie gras maison est roi. Tout comme quelques plats de chasse, particulièrement gourmands. Une adresse d’épicuriens.
Rue Beau-Séjour 27
Nau
Sans doute le plus récent restaurant de cette sélection (dans les murs d'Äta), Nau (bateau en portugais) propose une cuisine bistronomique mettant en lumière d'excellents produits. Côté terre, ça va du coquelet à la pièce reine, la côte de bœuf, le tout en provenance de la réputée boucherie d'Onex et cuisiné par Gilberto Ferrinho, ex-chef du Château d'Ouchy. Côté mer, poulpe grillé et poissons selon arrivages sont de la partie, sous la houlette de Tiago Jesus, connu dans les parages pour avoir été le meilleur écailler du monde en 2022 - alors forcément, on vous conseille de goûter ses délicates huîtres Fines de claire et Gillardeau. On est entre 30 et 50 francs pour un plat, auxquels ajouter 6 à 12 francs par accompagnement.
Le midi, nous avons découvert une belle offre à 24 francs, qui change chaque jour. J'ai mangé une cuisse de poulet croustillante, sauce chimichurri, courgettes grillées et mousseline de pommes de terre: une assiette aussi délicieuse que copieuse, avec un bon petit jus de volaille.
Avenue de Rumine 22