C'est un constat plutôt inquiétant. Selon les statistiques de Pro Juventute pour l'année 2024, les demandes auprès du service de conseil et d'aide 147 ont encore augmenté l'année dernière, notamment pour ce qui concerne les pensées suicidaires, la violence au sein de la famille, le harcèlement moral et les violences sexuelles.
Un signe, sans doute, que les jeunes savent désormais où chercher de l'aide, et que la parole se libère. Mais également que «les charges psychiques restent élevées au sein de la jeune génération», comme l'explique Nicole Platel, directrice de la fondation. En 2024, les conseillers du 147 ont reçu environ 47'700 demandes de contact, soit 13% de plus que l'année précédente. En nombre d'heures, leur travail a doublé depuis 2019.
En janvier, Blick révélait en outre que la hausse des appels au 147 pour des automutilations s'était confirmée en 2024. Nous publiions alors le témoignage d'une maman désireuse d'alerter l'opinion publique sur les dangers des plateformes comme TikTok.
Des interventions parlementaires
La responsable politiques et médias de Pro Juventute, Anne-Florence Débois, souligne que le 147 n'est qu'un maillon de la chaîne, et reste une solution d'urgence. La fondation a répondu à l'augmentation de la demande par une extension de la consultation, la mise en place d'une consultation WhatsApp et un engagement politique renforcé.
A Berne, une motion du conseiller national vert valaisan Christophe Clivaz demandant un financement pérenne des organisations d'importance nationale dans les domaines de la santé mentale, de la prévention du suicide et des violences a été acceptée par le Parlement en décembre. Dans un postulat déposé durant la même session, le socialiste vaudois Jean Tschopp demande une stratégie de prévention et de détection précoce pour les troubles mentaux. Le texte, qui a reçu des soutiens à gauche comme à droite, a été pensé en collaboration avec Zoé Thomann, de la Session des jeunes.
56 jours avant de voir un psy
Anne-Florence Débois relève qu'une partie de la réponse à cette situation repose également sur les politiques de santé des cantons: «Le délai moyen entre le moment où un jeune exprime une demande et celui où il peut consulter un psychiatre ou un psychologue est de 56 jours, selon une étude de l'Observatoire suisse de la santé. C'est une période très longue durant laquelle les parents comme les enfants sont démunis. Ce temps d'attente devrait être réduit.»
Ces services sont disponibles 24 heures sur 24:
- Consultation téléphonique de la Main Tendue: téléphone 143 www.143.ch
- Conseil téléphonique de Pro Juventute (pour les enfants et les jeunes): téléphone 147 www.147.ch
Urgences médicales: 144
- Autres adresses et informations: https://www.parler-peut-sauver.ch/
Ces services sont disponibles 24 heures sur 24:
- Consultation téléphonique de la Main Tendue: téléphone 143 www.143.ch
- Conseil téléphonique de Pro Juventute (pour les enfants et les jeunes): téléphone 147 www.147.ch
Urgences médicales: 144
- Autres adresses et informations: https://www.parler-peut-sauver.ch/
La thématique des violences au sein des familles, de plus en plus présente au fil des années, suscite de l'inquiétude chez Pro Juventute, admet Anne-Florence Débois. L'année dernière, le service de consultation a reçu quatorze demandes par semaine concernant la violence dans la famille, contre neuf en 2023. «On prend généralement la crise du Covid comme référence. Les violences familiales ont augmenté, ce qui pouvait se comprendre en raison du stress et du confinement. Mais c'est une problématique qui persiste», note la porte-parole.
Les pensées suicidaires restent le thème le plus fréquent
Une tendance à la hausse a également été observée pour les demandes concernant le harcèlement moral et la violence sexuelle. En 2024, le service de consultation du 147 s'est occupé chaque semaine d'environ neuf demandes sur ces thèmes.
Quant aux pensées suicidaires, elles sont restées la thématique la plus fréquente l'année dernière : l'équipe du conseil du 147 a reçu en moyenne treize demandes par jour, contre neuf l'année précédente. A 207 reprises – contre 166 l'année précédente – le service de consultation a en outre fait appel à un service d’urgence ou à une institution pour éviter un grave danger, voire sauver des vies.