Il a rendu son tablier. Après un mois de concours, le Fribourgeois Pierre-Pascal Clément a quitté la Brigade Cachée, et donc le concours de Top Chef sur M6, mercredi 10 avril. Au lendemain, de son élimination, il fait le point sur son parcours et son avenir.
Plus d'articles sur Top Chef
Pierre-Pascal, as-tu regardé jusqu'au bout cet ultime épisode dans lequel tu es éliminé?
Oui, j'ai quand même réussi à rester réveillé (rires). J'étais au courant que c'était la dernière, alors j'ai fait l'effort.
Quel sentiment as-tu éprouvé en revoyant ton élimination?
En vrai, c'était dur au début, car je ne savais pas comment ils allaient tourner l'épisode. Parfois, selon le montage vidéo, il suffit qu'ils coupent quelques images qui te montrent sous un jour positif pour passer pour un vrai boulet! Mais finalement, j'ai trouvé que je m'en étais bien sorti et que je n'ai pas été si mauvais.
Ton aspic a été fatal…
Cela aussi ça a été bien montré dans l'émission: oui j'ai sorti un truc moche, mais c'était bon, et c'était fidèle à moi-même. Mon aspic n'est pas passé, car il n'avait pas assez de gelée. Mais moi, je n'aime pas ça, je n'en aurais pas mis plus, donc j'accepte mon sort (rires).
Tu as travaillé avec Pierre Gagnaire à Berlin. Un avantage ou un inconvénient pour la Brigade Cachée selon toi?
Je dirais que sur les résultats des dégustations, il n'y a aucune influence de connaître Pierre. Il est bien au-dessus de ça. Par contre, pour moi, c'était un petit avantage de le connaître, car je savais ce que c'est de travailler avec lui, avec ou sans caméra, donc j'étais à l'aise. Contrairement au premier épisode où j'étais face à Glenn Viel et Hélène Darroze, que je ne connais pas du tout, là j'étais bien plus stressé.
On t'a vu proposer une cuisine très créative, très végétale. Des regrets de ne pas avoir fait du plus classique, plus gourmand pour assurer la victoire?
Absolument pas. Je me suis promis deux choses avant de débarquer à Paris. D'abord, de rester moi-même, de ne pas changer mon comportement ou ma personnalité. Et aussi de rester fidèle à mon style et mes envies culinaires. Si je me suis engagé dans Top Chef, c'est aussi pour me confronter à ma créativité et me retrouver seul dans mes décisions. Si c'est pour s'adapter à tous les gens qui me demandent de le faire, ça n'en vaut pas la peine. J'ai voulu profiter a fond de cette chance
Tu disais «la force de Top Chef, c'est de mettre en exergue le caractère des cuisiniers». Est-ce qu'après t'être vu dans l'émission, tu le confirmes pour toi?
Honnêtement, oui. Je suis quelqu'un de calme, concentré, posé, droit dans mes bottes, avec une sorte de sagesse dans l'attitude, et je crois que ça s'est vu dans l'émission. Donc pour ma part, je suis satisfait du résultat.
Tu t'en veux d'avoir été éliminé?
Non. Au moment où je reçois le verdict, mon auto-critique est déjà faite, je ne vais pas me mettre à pleurer, je ne suis pas au bout de ma vie. Au contraire, tout ce qui arrive après est positif. C'est une immense chance de faire déguster ses plats par des chefs tels que Pierre Gagnaire, même si ses critiques sont négatives! Quand un grand chef te dit «ça manque d'équilibre», je suis content de l'entendre. Ça ne sert à rien de me dire «je suis trop con»!
Quel est ton meilleur souvenir de Top Chef?
A chaque fois que Pierre Gagnaire passait derrière moi et que je lui expliquais ma recette, il émettait toujours un doute, et à chaque fois, je l'ai surpris en bien. C'est un super souvenir. Manger chez lui, c'est vivre des surprises à chaque plat, alors le surprendre soi-même, c'est un grand moment.
Que retiens-tu de cette expérience?
J'ai encore de la peine à le savoir, car je n'ai pas repris mon travail au quotidien. Je pense que Top Chef va me permettre d'assumer ma créativité culinaire. Quand on écrit un menu, on est contraints par les clients, son équipe qui va le préparer etc. Alors qu'à Top Chef, on est seuls, dos au mur, il faut y aller!
Ton projet d'ouvrir un restaurant à Fribourg tient toujours?
Oui. J'en dirai davantage bientôt, mais nous allons faire vivre des expériences différentes au sein du même resto. Ça va être incroyable!