En Suisse, Temu a le vent en poupe. Pourtant, les temps sont durs pour Pinduoduo (PDD), la société mère de la plateforme chinoise de vente à bas prix. Lundi, PDD a certes présenté un bénéfice trimestriel de 4,4 milliards de dollars (l'équivalent d'environ 3,7 milliards de francs). Mais l'entreprise de commerce en ligne a également prévenu les investisseurs qu'ils devaient s'attendre à une baisse prochaine des bénéfices.
Un avertissement qui a entraîné une vente record d'actions de PDD. L'entreprise a ainsi perdu 29 % de sa valeur boursière en une seule journée. Environ 55 milliards de dollars se sont évaporés et le fondateur Colin Huang (44 ans) a perdu à lui seul plus de 14 milliards de dollars dans le crash.
Aliexpress et Bytedance font chauffer Temu
Colin Huang, un ancien stagiaire de Microsoft qui a également travaillé en tant que technicien chez Google, a fondé PDD en 2015. Grace au succès de son entreprise et plus particulièrement de la plateforme de vente Temu, Huang est même brièvement devenu la personne la plus riche de Chine au cours de l'année 2024. Et même après le récent crash, il peut avoir l'esprit tranquille. Car selon le classement Bloomberg des personnalités les plus riches, il occupe toujours la quatrième place parmi les Chinois – et la 55e place mondiale – avec une fortune estimée à 31,4 milliards de dollars.
C'est surtout la concurrence locale qui pourrait mettre fin à l'âge d'or de PDD. Aliexpress et Bytedance – la société mère de Tiktok – sème la pagaille sur le marché intérieur. Comme la mauvaise situation économique pousse les consommateurs chinois à faire des économies, les commerçants en ligne se sont engagés dans une véritable guerre des prix.
Un blason à redorer
Alexandra Scherrer, directrice de la société de conseil Carpathia, ne pense toutefois pas que Temu pourrait augmenter ses prix en raison des problèmes recontrés par PDD. «Temu, en tant que plateforme commerciale hors de Chine, est un pilier important pour PDD, surtout maintenant que les choses vont moins bien à l'intérieur du pays.»
Parallèlement, Temu se bat contre sa réputation de vendeur de marchandises de mauvaise qualité, voire dangereuse. Ainsi, l'entreprise inflige des amendes à ses fournisseurs à chaque demande de remboursement ou plainte de clients. En revanche, les fournisseurs de meilleure qualité se voient proposer des frais de transaction moins élevés. En Chine, des centaines de fournisseurs ont manifesté en août devant un bureau de Temu contre ces mesures, comme l'a rapporté le média «Business Insider». Les clients en Suisse devraient, eux, profiter de ce nouvel accent mis sur la qualité.