Les néobanques sont en pleine expansion. Et elles s'accordent bien avec le besoin croissant de pouvoir payer tout tout de suite avec son smartphone. En plus de payer, le téléphone permet aussi d'investir en bourse et de planifier sa retraite.
Aujourd'hui la néobanque suisse Yuh peut se targuer de ses plus de 200'000 utilisateurs. Plus de 80% l'utilisent au moins une fois par mois, et parmi eux un tiers se rend même régulièrement sur l'application. «Une grande partie d'entre eux est donc régulièrement active», se réjouit le PDG Markus Schwab dans un entretien avec Blick. La fonction principale pour les clients est le paiement: «Deux tiers de notre clientèle utilisent la carte, 50% investissent avec l'application.»
Et Yuh veut continuer à s'étendre: concrètement, la néobanque veut gagner entre 70'000 et 80'000 nouveaux clients par année. «Nous aimerions atteindre 260'000 à la fin de l'année», avance le chef avec confiance. Mais la question est toujours de savoir à quelle vitesse avancent les choses. Car même les banques bien implantées sont tributaires de l'évolution de la tendance en ligne.
Ce qui impressionne le plus Markus Schwab, ce sont les actifs: Yuh gère aujourd'hui plus de 1,5 milliard de francs. «Si quelqu'un m'avait dit cela en 2021 lors du lancement de Yuh, j'aurais parlé de rêve chimérique», déclare Markus Schwab surpris.
Tour d'horizon chez les autres néobanques
Blick s'est également renseigné auprès d'autres néobanques suisses. Il s'est avéré que Yuh arrive en tête. Neon gère 1,1 milliard de francs et compte, avec quelques 195'000 clients, presque autant d'utilisateurs que Yuh. «Nous connaissons une croissance très stable – environ 40'000 nouveaux clients par an», informe Jörg Sandrock, l'un des quatre fondateurs de Neon.
Alpian, en revanche, ne révèle pas de chiffres précis – en raison de discussions importantes en cours. La néobanque compte 60'000 utilisateurs mensuels de son site web et plus de 1200 activations de compte par mois. Rien que depuis le début de l'année, le total de la fortune a triplé.
Alpian est la seule néobanque indépendante en Suisse disposant d'une licence bancaire complète. Pour toutes les autres (possédant une licence restreinte), c'est une banque conventionnelle qui est derrière: pour Yuh, il s'agit de PostFinance et de Swissquote, pour Neon, de l'Hypothekarbank Lenzburg d'Aarau.
Zak, la néobanque de la Banque Cler, est plus petite que Yuh. «Le nombre de nos utilisateurs s'élève actuellement à 65'000 et montre une tendance continue à la croissance», fait savoir une porte-parole de la banque. Le patrimoine des clients s'élève à plus de 800 millions de francs.
Ici, Zak a une longueur d'avance
Mais Zak a un avantage décisif: «Pour la Banque Cler, Zak est rentable». Les autres néobanques n'en sont pas encore là – mais elles sont sur la bonne voie.
Yuh ambitionne d'être rentable d'ici 2025. «Je reste confiant et optimiste, car sur le plan purement opérationnel, nous le sommes déjà aujourd'hui», déclare Markus Schwab. Neon, actif depuis 2019, poursuit le même objectif. Et Alpian veut devenir rentable dans les cinq ans suivant son lancement en octobre 2022. Ils seraient aussi en passe de le devenir.
De nouveaux produits prévus
Pour rester attractives, les néobanques bricolent en permanence de nouveaux produits et services. «Nous pouvons nous imaginer lancer des produits complètement nouveaux, par exemple des produits d'assurance, des hypothèques ou des partenariats en dehors du secteur bancaire classique», explique Markus Schwab.
Zak introduira par exemple divers produits numériques en 2024. Le premier devrait être mis en ligne dès le printemps – mais on n'en sera pas plus. Neon a déjà des projets plus concrets: en 2024, il devrait proposer une offre plus large pour les actions et le négoce d'ETF (Exchange Traded Fund) – des comptes communs sont en outre prévus. Chez Alpian, d'autres produits de détail sont en cours de développement.