Vos oreilles se mettent à bourdonner et vos mains deviennent soudainement moites. Le couperet est tombé: vous allez perdre votre emploi. De nature économique ou en raison d’une faute, l’annonce d’un licenciement fait le plus souvent l’effet d’une bombe: «Pourquoi moi?», «Qu’aurais-je pu faire pour éviter ça?», «Que vais-je devenir?», autant de questions accompagnées d’une cohorte d’émotions ayant le potentiel de déstabiliser même le plus confiant d’entre nous. Que faire si cela vous arrive? Quelles sont les étapes à suivre afin de guérir son égo et retrouver la confiance nécessaire pour vous «vendre» auprès de potentiels employeurs?
Fondatrice et CEO de Brodard Executive Search, cabinet de recrutement de cadres, et de Brodiance, société de conseils en ressources humaines et en gestion du changement ainsi que de l'association à but non lucratif Hire Me I'm Fabulous, Nathalie Brodard vous détaille la marche à suivre pour vous remettre d’attaque après ce revers et retrouver du travail.
Prendre le temps d’accueillir ses émotions
Selon Nathalie Brodard, l’expérience d’un licenciement s'apparente au deuil d'une relation: «Quelles que soient les circonstances, un licenciement est toujours difficile à accepter. On est traversé par beaucoup d’émotions et il faut prendre le temps de les accepter». Et d’ajouter: «Même si on a eu du succès par ailleurs dans sa vie professionnelle, l’égo en prend forcément un coup et les personnes peuvent ressentir un sentiment d’injustice, de la tristesse, de la colère, mais aussi de l’angoisse quant à l’avenir, surtout si on a été licencié en raison d’une faute».
Afin de pouvoir panser ses blessures et avant d’effectuer son retour sur le marché du travail, Nathalie Brodard encourage les personnes concernées à ne pas minimiser l’impact que cet événement peut avoir sur elles: «Il est important de valider ce que l’on ressent pour ensuite pouvoir prendre du recul et analyser les choses de manière objective: 'quels ont été mes succès et les aspects positifs de cet emploi? Aurais-je pu faire les choses différemment? Quelles sont au contraire les expériences négatives que je ne souhaite pas revivre dans mon prochain emploi?'», explique la spécialiste qui conclut: «Même si c’est difficile, il faudrait arriver à dédramatiser et se dire que l’on est ni le premier ni le dernier dans cette situation».
Préparer son retour sur le marché du travail
Une fois les émotions digérées, il est à présent temps de réfléchir à votre identité professionnelle afin de pouvoir répondre à la question: «Comment ai-je envie d’être perçu par de futurs recruteurs?» Autrement dit, c’est le moment de (ré)apprendre à vous connaître… et à vous vendre.
Dans le cas d’une importante perte de confiance en soi, de difficultés à aller de l’avant ou encore lorsque l’on envisage une reconversion professionnelle, Nathalie Brodard conseille de se faire accompagner, par exemple par un coach: «Chez Brodiance, nous commençons par proposer un bilan de compétences puis nous échangeons longuement avec la personne à propos de son expérience négative pour lui permettre, dans un second temps, d’établir un plan de 'remise en forme professionnelle' à court, moyen et long terme et d’aborder la recherche d’emploi de manière plus sereine et efficace».
Passer à l’action en élaborant un plan précis
Maintenant que vous avez pris le temps faire votre rebranding professionnel et que vous avez une meilleure idée de ce que vous souhaitez pour votre prochain poste, il est temps de vous lancer activement dans la recherche d’emploi, mais pas n’importe comment.
Passage obligé s’il en est, Nathalie Brodard insiste sur l’importance de mettre à jour ses documents professionnels (CV, ébauche de lettre de motivation) mais également son profil LinkedIn afin de pouvoir mettre au courant votre entourage professionnel que vous êtes actuellement à la recherche de votre prochaine opportunité professionnelle. Pour autant, cette dernière précise qu’il n’est pas souhaitable d’envoyer votre CV tous azimuts et sans distinction: «Parfois, en raison d'impératifs liés au chômage, les personnes à la recherche d’un emploi candidatent en même temps pour dix postes ouverts au sein d’une même entreprise. C’est une fausse bonne idée car cela risque de rendre votre démarche moins intelligible auprès des employeurs potentiels», prévient Nathalie Brodard, qui précise qu’à certaines conditions, les prises de contacts spontanées peuvent être prises en compte dans le nombre de recherches mensuelles exigées par l’assurance chômage.
Bien qu’il soit tentant, face à un recruteur, de s’arranger quelque peu avec les faits en prétendant que votre départ est le fruit d’une décision commune, Nathalie Brodard conseille de jouer franc-jeu et de ne pas avoir peur de dire la vérité: «Dans le cas où on aurait été licencié pour faute c’est évidemment un peu plus délicat mais tout peut s’expliquer et dans tous les cas, il est préférable que votre potentiel employeur l’apprenne de vous plutôt que par le biais d’une tierce personne puisque cela risque de nuire à l’instauration d’un rapport de confiance», indique Nathalie Brodard.
Bien qu’il soit tentant, face à un recruteur, de s’arranger quelque peu avec les faits en prétendant que votre départ est le fruit d’une décision commune, Nathalie Brodard conseille de jouer franc-jeu et de ne pas avoir peur de dire la vérité: «Dans le cas où on aurait été licencié pour faute c’est évidemment un peu plus délicat mais tout peut s’expliquer et dans tous les cas, il est préférable que votre potentiel employeur l’apprenne de vous plutôt que par le biais d’une tierce personne puisque cela risque de nuire à l’instauration d’un rapport de confiance», indique Nathalie Brodard.
Ensuite, et afin d’éviter de se sentir découragé par l’ampleur de la tâche, Nathalie Brodard conseille de planifier de manière précise les tâches à effectuer chaque semaine et de se fixer des objectifs quotidiens: «Vous pouvez par exemple vous dire: 'aujourd’hui, je contacte sur LinkedIn cinq personnes qui évoluent dans ma branche et je leur propose un café’. Une telle attitude proactive vous permettra à la fois de renforcer votre réseau, mais aussi de vous sentir aux commandes pendant cette période qui s’apparente parfois à un marathon».
Si possible, Nathalie Brodard, propose enfin de se mettre à la recherche d’un mentor évoluant dans votre branche et auprès duquel vous pourrez demander des retours sur vos dossiers de candidature, solliciter des avis ou des conseils, mais aussi poser la fameuse question «J’ai postulé dans cette entreprise, tu ne connaitrais pas quelqu’un là-bas?». «Tout au long de la vie professionnelle et encore plus lorsque l'on est à la recherche d’un emploi, l’entretien de son réseau est primordial», conclut Nathalie Brodard.