On le sait, trouver le job de ses rêves (ou parfois tout simplement un job) n’est pas chose aisée. Alors, quand cete offre correspondant parfaitement à votre profil a été publiée, ni une ni deux, vous vous êtes précipité sur votre clavier afin d’écrire une lettre de motivation expliquant de manière ultra convaincante pourquoi VOUS étiez la personne qu’ils recherchaient.
Quelques jours après l’envoi de votre dossier, vous recevez la bonne nouvelle: votre plaidoyer, tout comme votre CV et les diverses références diligemment fournies, semblent avoir retenu l’attention des recruteurs qui vous convient à un entretien. Vous avez alors quelques jours devant vous pour vous préparer et ainsi éviter de foirer cette rencontre capitale.
Fondatrice et CEO des entreprises de recrutement de cadres Brodard Executive Search et Brodiance ainsi que de l’organisation à but non lucratif Hire Me I’m Fabulous!, Nathalie Brodard vous détaille les six bourdes à éviter absolument durant un entretien d’embauche, sous peine de voir vos chances de décrocher le précieux sésame partir en fumée.
Un CV mensonger
Embellir votre expérience professionnelle, votre parcours académique ou vos compétences peut avoir de graves conséquences sur votre avenir professionnel et sur votre réputation. «Les incohérences entre votre CV et vos récits peuvent être facilement détectées lors de vérifications, prises de références ou entretiens», prévient Nathalie Brodard, qui évoque l’essor de sociétés technologiques spécialisées dans la vérification de CV, également appelée background check.
Une mauvaise connaissance de l'entreprise
Dans la série The Office, Dwight Schrute, personnage culte et employé aussi appliqué que paranoïaque, martèle à plusieurs reprises l’importance de connaître sur le bout des doigts le moindre aspect de l’entreprise pour laquelle on travaille. Sans être aussi extrême, il est néanmoins nécessaire de se renseigner de manière approfondie sur l’endroit où on souhaite travailler: «L'absence de connaissances basiques sur ce que fait l'entreprise, sa mission, ou sa culture peut être interprétée comme un manque d'intérêt», met en garde Nathalie Brodard.
Une mauvaise présentation personnelle
Même si cela peut paraitre évident, la chasseuse de talents rappelle ensuite l’importance d’une présentation soignée lors d’un processus de recrutement. Exit donc les tenues trop ou pas assez conservatrices, le manque d’hygiène personnelle, mais également les postures nonchalantes, le manque de contact visuel ou encore l’invasion de l’espace personnel de votre interlocuteur.
La médisance envers un précédent employeur
«Mon ancien boss était un immense… » à moins que votre phrase ne se termine par, au choix, leader/philanthrope/mentor, il vaut mieux vous abstenir. Selon Nathalie Brodard, le fait de parler négativement de vos anciens employeurs ou de vos ex-collègues a toutes les chances de vous faire du tort: «Cela peut laisser penser que vous êtes une personne conflictuelle ou incapable de résoudre les problèmes de manière constructive».
Des réponses vagues ou évasives
Autre red flag pour les recruteurs, le candidat qui ne donne que des réponses vagues, ou contourne les questions. Qu’entend-on au juste par «vague»? Nathalie Brodard explique à l'aide d’une question courante en entretien: «Pourriez-vous me donner un exemple spécifique d'un projet que vous avez géré de A à Z, en incluant comment vous avez surmonté un défi majeur?»: Selon la spécialiste, une réponse du type «J'ai travaillé sur de nombreux projets au fil des années et j'ai rencontré toutes sortes de défis. En général, je trouve toujours un moyen de les résoudre. Vous savez, la gestion de projet, c'est beaucoup de travail d'équipe», laisse le recruteur dans l'incertitude quant à l'expérience et aux compétences réelles du candidat.
Un manque de questions sur le poste
À la fin de l'entretien, il est courant que le recruteur vous demande si vous avez des questions. Vous vous en doutez peut-être, mais répondre par la négative ne vous fera pas gagner des points: «Même si l'entretien était informatif, le fait de formuler une réponse du type «non, je pense que vous avez tout couvert» peut laisser penser que vous n'êtes pas suffisamment intéressé par l’opportunité qui vous est offerte pour approfondir votre compréhension ou clarifier vos attentes», explique Nathalie Brodard.
Comment faire lorsque aucune question ne vous vient en tête? La spécialiste propose deux jokers pour vous en sortir avec panache: «Comment décririez-vous la culture de l'entreprise?» ou «Quels sont les plus grands défis auxquels l'équipe est actuellement confrontée?»
Un salaire volontairement exagéré
S’il est vrai qu’il est parfois stressant pour un candidat de parler d’argent, manquer d’honnêteté ou de transparence peut là aussi, et sans mauvais jeu de mots, vous coûter cher: «Ne fabriquez pas un salaire passé dans l'espoir d'obtenir une offre plus élevée. Les recruteurs ont souvent des moyens de vérifier vos prétentions salariales précédentes, et être pris en flagrant délit de mensonge peut compromettre votre processus de recrutement», prévient Nathalie Brodard.
À l’inverse, la spécialiste met également en garde contre l’attitude consistant à botter en touche: «Refuser catégoriquement de discuter de vos attentes salariales ou de votre historique de salaire sans fournir un contexte peut être perçu comme un manque de transparence ou de coopération», conclut l’experte.