Peut-être en avez-vous déjà fait la désagréable expérience: les questions relatives à l’argent peuvent facilement faire monter le ton au sein du couple, et ce, même lorsqu'on n’est pas (encore) marié. Comme le soulignait Blick dans un article regroupant plusieurs témoignages, la gestion financière du couple constitue l’un des trois principaux critères de rupture. Un état de fait qui concerne même les plus jeunes générations, selon une étude américaine datant de 2023.
Le risque de rupture augmente de 11 à 40%
De la même manière, selon une étude française dévoilée lundi par l'Institut national d'études démographiques (Ined), les couples dans lesquels la femme fait davantage bouillir la marmite que son partenaire encourent «un risque plus élevé» de séparation. En effet, la recherche souligne que «les couples dans lesquels la part de revenu apporté par la femme est supérieure à 55% sont plus instables que les autres couples, de manière significative», avec à la clé un risque de séparation augmenté de 11 à 40% par rapport aux couples, mariés ou non, aux revenus égaux.
L'analyse en question a été réalisée à partir d'un échantillon de données comprenant les recensements, les actes d'état civil, les déclarations de logement ou encore d'impôt sur le revenu de près d'un million de couples représentatifs de la population française, entre janvier 2011 et janvier 2017.
Les hommes restent les principaux contributeurs
Parmi les couples passés sous la loupe, l’homme reste le principal «fournisseur de pain», comme disent les anglo-saxons, dans 49,3% des cas, tandis que 20,5% font état de revenus égaux. Dans 13,7% des cas, la femme représente au contraire la principale contributrice. Enfin, les revenus du couple sont assurés entièrement par la femme dans 2 couples sur 100, et par l'homme dans 14,5% des cas, soit bien plus fréquemment.
Bien qu’il n’existe à ce jour pas d’étude similaire sur la situation suisse, les chiffres de l’Office fédéral de la statistique stipulent que, dans les ménages de couple, la femme contribue en moyenne à un tiers du revenu du travail annuel du ménage, contre un peu moins de deux tiers pour l’homme. Un déséquilibre plus ou moins marqué selon la composition du ménage. En effet, dans les couples sans enfants, la femme fournit une part plus importante du revenu total du travail alors que l’apport de cette dernière baisse à mesure que le nombre d’enfants augmente. À noter toutefois que dans un couple sur six, la femme n’a pas de revenu propre.
Difficile de quitter les schémas traditionnels
Mais alors, comment expliquer cette augmentation des ruptures, à l’heure où l’égalité au sein du couple est érigée par beaucoup comme un idéal à atteindre? De l’avis des auteurs de l’étude, «[ce] plus fort taux de séparation qui se maintient chez les couples dans lesquels la femme est la principale pourvoyeuse de revenu indique clairement que dévier des normes est difficile à accepter, même dans des pays comme la France, où l'emploi féminin est élevé et soutenu par des politiques familiales». Autre hypothèse énoncée par l'Ined: les femmes financièrement plus aisées que leurs conjoints envisagent plus facilement la rupture, du fait justement de leur absence de dépendance financière.
Vous avez l’impression que les questions relatives à l’argent plombent un peu trop souvent votre vie de couple? Dans cet article de Blick, découvrez des conseils de spécialistes afin de retrouver une communication apaisée et ainsi ne pas laisser la thune gâcher votre relation!