Un expert sur Omicron
«Ce n'est plus la même maladie qu'il y a un an»

Pour un professeur britannique, Omicron ne représente guère de danger pour la santé publique. Selon lui, ce n'est «plus la même maladie qu'il y a un an». D'autres voix le contredisent avec véhémence.
Publié: 30.12.2021 à 12:53 heures
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Dernière mise à jour: 30.12.2021 à 13:06 heures
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Des études menées en Allemagne, aux États-Unis et en Afrique du Sud montrent que, par rapport au variant Delta, Omicron pourrait amener une réduction du nombre de cas graves et de personnes hospitalisées.
Photo: AFP

Les différences entre Omicron et les variants précédents du coronavirus sont indéniables. Et elles ne concerneraient pas seulement les symptômes, la gravité de la maladie ou l'effet protecteur de la vaccination: un chercheur britannique affirme même qu'Omicron est une maladie complètement différente du coronavirus qui a sévi l'année dernière.

John Bell, professeur de médecine à l'université d'Oxford, déclare que les hospitalisations avaient certes augmenté en Grande-Bretagne, mais que la maladie semblait être «beaucoup moins grave», comme le rapporte «The Guardian». De même, beaucoup moins de patients ont besoin d'une assistance respiratoire. En outre, la durée moyenne de séjour à l'hôpital serait tombée à trois jours.

«Nous devrions être rassurés»

Des études menées en Allemagne, aux États-Unis et en Afrique du Sud confirment les hypothèses de John Bell selon lesquelles il y aurait moins d'hospitalisations. D'autres scientifiques britanniques estiment également qu'Omicron est moins dangereux, malgré l'augmentation du nombre de cas. John Bell précise: «Les scènes terribles que nous avons vues il y a un an, lorsque les unités de soins intensifs étaient pleines et que de nombreuses personnes mouraient prématurément, sont à mon avis de l'histoire ancienne, et je pense que nous devrions être rassurés».

Il souligne qu'au cours des nombreuses vagues de Covid, y compris Delta et Omicron, «l'incidence des maladies graves et des décès n'ont fondamentalement pas changé depuis que nous avons tous été vaccinés». Le ministre de l'Environnement George Eustice a également déclaré que le gouvernement allait «examiner de très près» l'ampleur des hospitalisations dues au Covid, mais qu'il s'attendait à une diminution des hospitalisations. Raison pour laquelle le gouvernement britannique a décidé de ne pas prendre de mesures plus strictes.

Inquiétude quant à l'absence de personnel médical

Pendant ce temps, d'autres experts critiquent vivement le gouvernement britannique, notamment parce qu'aucune mesure plus stricte n'est prévue pour la Saint-Sylvestre. Certains qualifient cette situation de «plus grande divergence entre les recommandations scientifiques et la législation depuis le début de la pandémie». Leur inquiétude porte surtout sur les nombreuses contaminations dont Omicron est responsable. Certes, le variant semble plus bénin, mais il est «hautement» transmissible. Ce qui signifie que le nombre d'hospitalisations et de décès pourrait augmenter rapidement en l'absence d'intervention.

Chris Hopson, directeur général de NHS Providers, se montre prudent. Selon lui, on ne sait pas encore ce qui se passera si les taux d'infection chez les personnes âgées commencent à augmenter. «Nous avons eu un grand mélange de générations pendant Noël, donc nous attendons tous de voir si nous verrons une augmentation significative du nombre de patients admis à l'hôpital avec des maladies graves liées à Omicron», déclarait-il à l'émission «BBC Breakfast».

Les absences du personnel médical dues aux quarantaines constituent un problème majeur pour le système de santé britannique, a-t-il ajouté. Les experts estiment que jusqu'à 40% du personnel londonien pourrait être absent à cause d'Omicron. «Nous constatons une augmentation significative de l'absentéisme du personnel. Et certains de nos cadres supérieurs disent que ce sera probablement un plus grand problème et un plus grand défi pour eux que le nombre de personnes qui doivent être traitées pour Covid», martèle Chris Hopson.

(Adaptation par Jocelyn Daloz)

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