Mythe 1: Manger du poisson d’élevage, c’est laisser vivre les poissons dans les océans
Malheureusement, non. Car un poisson sauvage sur six finit par servir d’aliment aux poissons d’élevage. C’est la conclusion à laquelle parviennent l’organisation de protection des mers Oceancare de Wädenswil et son organisation partenaire néerlandaise Changing Markets Foundation dans leur dernier rapport. Au lieu de soulager les mers, l’aquaculture continue ainsi à alimenter la surpêche mondiale.
Mythe 2: Nous avons beaucoup de poissons indigènes dans nos assiettes
Faux. Seuls 6 à 9% des poissons qui atterrissent dans les assiettes suisses proviennent des eaux et des élevages suisses. Plus de 90% des poissons et des crustacés consommés en Suisse sont importés, selon Oceancare. La moitié de ces importations provient d’Europe (Grande-Bretagne, Norvège, Danemark, France, Allemagne). L’autre moitié provient de la région asiatique (Inde, Bangladesh, Vietnam, Thaïlande).
Mythe 3: En Suisse, on mange à peine plus de poisson qu’il y a 60 ans
Super faux! Il y a 60 ans, la consommation annuelle moyenne de poisson en Suisse par habitant était de 400 grammes. En 2018, elle était de 8,72 kilos. La consommation a donc été multipliée par plus de vingt. Ce qui ne s’explique pas par l’augmentation de la population.
Mythe 4: Les importants acides gras oméga-3 ne se trouvent que dans le poisson. C’est pourquoi manger du poisson est si sain
Eh bien non. Les acides gras oméga-3 contenus dans le poisson sont également présents dans les préparations à base d’algues, les graines de chia, l’huile de lin, les noix ou les champignons. En ce qui concerne les poissons, il faut savoir que ceux destinés à la consommation peuvent contenir des substances nocives telles que des métaux lourds – surtout dans les tissus adipeux des gros poissons prédateurs (par exemple le thon). Les poissons d’élevage peuvent également contenir des substances douteuses qu’ils absorbent par le biais de leur alimentation.
Mythe 5: Les poissons «certifiés» ne font de mal à personne
À moitié vrai. Selon une étude publiée dans la revue spécialisée «Marine Policy», il n’existe aujourd’hui aucun label de pêche garantissant une pêche respectueuse ou un commerce équitable. Pourtant, il est toujours préférable d’acheter un poisson certifié plutôt qu’un poisson non certifié. «Mais le plus durable reste de renoncer complètement au poisson de mer», écrit Oceancare.
Comment s'y retrouver?
Bien sûr, renoncer au poisson est la meilleure solution pour les océans, mais il est possible de s’engager pour une consommation respectueuse en suivant ces conseils:
- acheter du poisson local issu de la pêche sauvage;
- renoncer au poisson de mer ou n’en manger qu’une fois par mois (issu de la pêche sauvage durable);
- acheter du poisson avec un label de qualité;
- renoncer aux huiles de krill, de phoque et de poisson.
(Adaptation par Michel Jeanneret)