Il pourrait changer la donne
Le groupe pharmaceutique Gilead critiqué sur l'accessibilité d'un nouveau traitement du VIH

Plusieurs personnalités – scientifiques, responsables politiques, célébrités – ont appelé jeudi le groupe pharmaceutique américain Gilead à rendre accessible un traitement jugé prometteur dans la lutte contre les infections au VIH.
Publié: 30.05.2024 à 18:58 heures
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Avec le traitement de Gilead, le sida pourrait donc «cesser d'être une menace de santé publique d'ici à 2030». (archive)
Photo: JOHN G. MABANGLO
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ATS Agence télégraphique suisse

Plusieurs personnalités – scientifiques, responsables politiques, célébrités – ont appelé jeudi le groupe pharmaceutique américain Gilead à rendre accessible un traitement jugé prometteur dans la lutte contre les infections au VIH.

Ce traitement anti-rétroviral, développé à partir de la molécule lenacapavir, pourrait «changer la donne» dans la lutte contre le VIH, responsable du sida, selon cette lettre ouverte signée par d'anciens chefs d'Etat, comme l'ex-présidente libérienne Ellen Johnson Sirleaf, des acteurs comme la comédienne Sharon Stone, et des chercheurs, tels que Françoise Barré-Sinoussi, co-découvreuse de ce virus dans les années 1980.

Un espoir majeur

Approuvé depuis 2022 par les autorités sanitaires américaines et européennes, ce traitement est jugé particulièrement prometteur car il ne nécessite que deux injections par an. Cela en fait un espoir majeur pour les personnes «qui n'ont pas accès à un système de soin d'un bon niveau», selon cette lettre, adressée au PDG de Gilead, Daniel O'Day.

Par ces termes, les signataires désignent notamment les habitants de pays pauvres ou en cours de développements, en particulier en Afrique où vivent deux tiers des personnes infectées par le VIH dans le monde. Avec le traitement de Gilead, le sida pourrait donc «cesser d'être une menace de santé publique d'ici à 2030», estiment-ils. Mais «pour le moment, Gilead n'a pas fait en sorte que cela puisse être le cas», regrettent les signataires.

Ils jugent qu'aux prix pratiqués par Gilead, le lenacapavir, commercialisé sous le nom Sunlenca, ne sera pas accessible aux patients des pays pauvres. Ils demandent donc au laboratoire d'ouvrir les droits du traitement auprès du Medecines Patent Pool (MPP), une organisation liée aux Nations Unies, et via laquelle des versions génériques d'un médicament peuvent être développées.

Gilead s'est dit «reconnaissant du plaidoyer»

Dans un communiqué, Gilead s'est dit «reconnaissant du plaidoyer de tous ceux qui partagent notre enthousiasme pour le potentiel du lenacapavir» à être utilisé comme prophylaxie pré-exposition (PrEP), traitement préventif pour les personnes très exposées au VIH. Dans l'attente des résultats de ses essais clinique de phase 3, la biotech a affirmé discuter «régulièrement» avec tous les acteurs de la lutte contre le VIH, «y compris les gouvernements et les ONG», pour un accès du traitement «au plus grand nombre de personnes possible».

Gilead s'est aussi décrit comme «pionnier des licences volontaires pour élargir l'accès à des médicaments de haute qualité et à faible coût» dans les pays en développement, précisant que plus de 20 millions de traitements contre le VIH et l'hépatite B avaient été mis à disposition dans ces pays en 2023. Quelque 39 millions de personnes vivent avec le VIH dans le monde, un quart environ sans traitement, notamment en Afrique subsaharienne, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

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