Meta se montre une fois de plus comme un aspirateur tentaculaire de données. La maison mère de Facebook et d'Instagram a annoncé qu'elle utiliserait les publications sur ses plateformes «pour développer et améliorer l'intelligence artificielle (IA)».
Les utilisateurs européens devraient en être informés les jours à venir par un message sur les applications. A partir du 26 juin, les données seront aussi utilisées pour de l'IA. Cela comprend les commentaires, les photos et les légendes, mais pas les messages privés, comme l'annonce Meta dans son centre d'aide. Whatsapp, qui appartient également à Meta, n'est pas concerné, car toutes les données sont déjà cryptées.
Meta investit de manière «agressive»
Est-ce vraiment légal? Selon la commission irlandaise de protection des données (IDC), Meta a reporté le début de l'opération après plusieurs demandes. Le géant de la Tech a fait savoir à l'IDC que seules les données personnelles des personnes de plus de 18 ans seraient utilisées pour la formation. Un porte-parole de Meta a expliqué à mashable.com que l'entreprise «informe ses utilisateurs de ses démarches conformément à ses obligations vis-à-vis de la législation locale».
Selon un communiqué publié fin avril, Meta investit «agressivement» pour faire avancer la recherche et le développement en matière d'IA. Le groupe dispose de son propre modèle de langage appelé Llama, dont la dernière version (Llama 3) a été récemment publiée. Llama alimente également l'assistant d'IA, Meta-AI, qui n'est toutefois pas disponible en Europe.
Nos conseils pour empêcher d'entrainer l'IA
Comment s'en prémunir? Celui qui ne souhaite pas que ses données soient utilisées pour l'entraînement de l'IA doit s'y opposer. Mais c'est plus facile à dire qu'à faire. Meta offre la possibilité d'utiliser ce formulaire sur Facebook et celui-ci sur Instagram.
Il se peut toutefois que les liens ne fonctionnent pas. Que faire alors? Pour pouvoir remplir les formulaires, il faut se connecter à Meta avec son compte d'utilisateur. Si les formulaires ne s'affichent toujours pas, il existe des possibilités dans les apps et sur les sites web. «Meta a sans doute délibérément rendu cela si peu pratique afin de minimiser le nombre d'utilisateurs qui s'y opposent», critique un utilisateur sur X.
Sur Facebook, il faut d'abord ouvrir la page de profil (journal), puis cliquer sur la photo de profil en haut à droite sur l'ordi, ou taper sur les trois traits à droite sur le téléphone. Ensuite, il faut naviguer vers «Paramètres et vie privée», puis «Paramètres» et faire défiler vers le bas jusqu'aux dispositions de «protection des données». On sélectionne ensuite «Droit d'opposition».
Sur Instagram, il faut d'abord ouvrir la page de profil et naviguer vers les paramètres (trois tirets). Ensuite, on fait défiler vers le bas et on clique d'abord sur «Info», puis sur «Politique de confidentialité». On trouve alors le «Droit d'opposition».
Mais il y a un souci
Lorsque l'on se trouve enfin dans le bon formulaire, il faut indiquer son domicile et l'adresse e-mail correcte. Si l'on a plusieurs comptes, il faut répéter toutes les étapes pour chaque compte.
Meta souhaite connaître le motif de l'opposition. Selon watson.ch, ce genre de phrase devrait suffire: «Je ne veux pas que mes données personnelles soient utilisées pour l'entraînement d'une IA de Meta.» L'association allemande des consommateurs donne d'autres exemples.
- Je suis généralement mal à l'aise à l'idée d'une IA.
- J'ai peur d'éventuelles conséquences négatives pour moi personnellement, sur lesquelles je ne pourrais plus revenir.
- Je suis inquiet parce que je ne peux pas évaluer ni contrôler ce qui se passe exactement avec mes données.
Il faut ensuite envoyer le formulaire, complété par un code PIN reçu par e-mail. Dans les minutes qui suivent, une confirmation devrait être envoyée dans votre boîte de réception.
Mais il y a un hic. Toutes ces étapes peuvent ne pas suffire à protéger toutes vos données: «Même si vous n'utilisez pas nos produits et services ou si vous n'avez pas de compte, nous pouvons quand même traiter des informations vous concernant afin de développer et d'améliorer l'IA chez Meta», explique l'entreprise. Concrètement, si quelqu'un d'autre partage une image ou une publication de toi, cela peut se retrouver dans le système d'IA si cette personne n'a pas refusé les nouvelles règles.