Un accident, un licenciement ou un dégât sur votre voiture: les impondérables peuvent toujours perturber le budget prévu. Voilà pourquoi il est important d'avoir des réserves à disposition. Mais combien faut-il mettre de côté? Blick a posé la question à des experts.
En savoir plus
De combien ai-je besoin en cas d'imprévu?
«La règle veut que l'on ait au moins l'équivalent de trois mois de dépenses de côté», explique Jeannette Schaller, responsable de la planification financière à la Banque Migros. L'idéal serait de trois à six mois de salaire. Si l'on veut avoir un aperçu précis de ses dépenses, le mieux est de faire un budget. En cas d'urgence, cela permet de couvrir le loyer, la caisse maladie, les impôts et les dépenses quotidiennes pour quelques mois.
L'association faîtière Budget-conseil Suisse recommande aux particuliers de mettre de côté un à trois mois de salaire. «Les soucis financiers ont un impact important sur la santé. C'est pourquoi il est important de se sentir protégé et rassuré par les économies réalisées», explique le président de l'association Philipp Frei.
Et pour les familles?
Les familles devraient mettre un peu plus de côté: idéalement quatre à six mois de dépenses. «Les familles sont plus susceptibles de faire face à des dépenses imprévues», explique Jeannette Schaller. Il en va de même pour les propriétaires de logement.
Et si je n'arrive pas à épargner autant?
Épargner est un défi de taille, surtout pour les jeunes et les personnes aux revenus modestes. «Même si c'est peu, il est conseillé de mettre quelque chose de côté. Il est important d'épargner régulièrement», explique Jeannette Schaller. Même les petites sommes aident.
L'experte a remarqué qu'étant donné que les femmes n'ont pas une bonne prévoyance vieillesse (notamment en raison d'interruptions de travail dues à une maternité), il leur faut donc d'autant plus essayer d'économiser. «Pour une vie moins chargée, il est utile d'être le plus indépendant possible sur le plan financier», conseille-t-elle.
Frei von der Budgetberatung recommande de toujours mettre de côté des quantités minimales pour les impôts, la franchise de la caisse maladie ainsi qu'une petite réserve: «Si l'on a régulièrement du mal à payer ses factures, il serait en outre judicieux de se faire conseiller.» Il vaut souvent la peine d'examiner ses dépenses de près: a-t-on vraiment besoin d'un abonnement de streaming ou de fitness? La prudence est également de mise pour les contrats tels que l'assurance auto, que l'on ne peut résilier qu'une fois par an. Il en va de même pour les leasings.
Où mettre son argent?
Une petite réserve de cash ne fait pas de mal, poursuit l'experte. Mais elle ne devrait pas dépasser quelques centaines de francs. Les sommes plus importantes sont mieux placées sur un compte bancaire.
Jeannette Schaller de la Banque Migros recommande le système du pot commun: le premier pot – un compte privé simple, de préférence sans frais élevés – est utilisé pour les paiements réguliers. Dans le deuxième pot, on peut économiser de l'argent dont on n'a pas besoin au quotidien. Un compte épargne avec un horizon de placement d'un à deux ans convient à cet effet. L'épargne peut alors être utilisée pour des imprévus, par exemple une urgence dentaire ou des réparations diverses. Si l'on souhaite mettre encore plus de côté, on peut créer un troisième pot et investir ces fonds à long terme dans des titres.
Comment épargner à long terme?
«Ceux qui ont une réserve d'argent de côté peuvent épargner encore plus grâce au troisième pilier ou à un plan d'épargne en fonds», explique Jeannette Schaller. Un plan d'épargne en fonds serait particulièrement intéressant pour les jeunes – ils peuvent en tirer davantage. Selon elle, le troisième pilier permet d'obtenir un bon rendement et de faire des économies d'impôts. Plus on épargne tôt et régulièrement, plus on peut en outre profiter des intérêts composés.
Il se peut certes qu'avec la baisse du taux directeur, les banques revoient également leurs taux à la baisse. «Mais comme le renchérissement est en baisse, on obtient sinon à nouveau plus pour son argent», explique Jeannette Schaller.