Visite de camps de réfugiés
Ignazio Cassis embarque Blick dans son voyage à la frontière ukrainienne

Le président de la Confédération, Ignazio Cassis, se rend lundi et mardi en Pologne et en Moldavie pour observer la situation humanitaire et l’utilisation de l’aide suisse. Blick sera du voyage.
Publié: 20.03.2022 à 18:01 heures
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Dernière mise à jour: 21.03.2022 à 10:01 heures
Le président de la Confédération se rendra à la frontière avec l'Ukraine, lundi.
Photo: keystone-sda.ch
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Adrien SchnarrenbergerJournaliste Blick

Pas de répit pour Ignazio Cassis. Avec sa double casquette de président de la Confédération et de ministre des Affaires étrangères, le Tessinois voit le conflit en Ukraine continuer de dicter son agenda. Après un samedi sur la Place fédérale pour écouter son homologue Volodymyr Zelensky (lire ci-dessous), le chef de la diplomatie helvétique va passer deux jours sur le terrain pour se rendre compte de la situation humanitaire. Blick accompagne ce voyage et vous fera vivre les différentes étapes durant deux jours.

Ignazio Cassis est attendu lundi à Varsovie, où il s’entretiendra avec le président du Conseil des ministres polonais Mateusz Morawiecki. Au cours de la journée, la délégation suisse visitera le centre de transbordement de l’aide humanitaire suisse à Lublin et discutera avec l’équipe d’experts suisses présente sur place, a fait savoir le DFAE vendredi. La délégation se rendra ensuite à la frontière avec l’Ukraine pour visiter un centre de réfugiés.

Mardi, Ignazio Cassis ira à Chisinau, capitale de la Moldavie, pour rencontrer la présidente Maia Sandu. Les échanges porteront sur la manière dont la Suisse peut soutenir au mieux ce pays dans sa gestion des flux de réfugiés. «Les deux États cultivent d’étroites relations et la Suisse fait partie des plus importants pays donateurs bilatéraux», précise le DFAE. Là aussi, une visite d’un centre pour réfugiés est prévue pour la délégation suisse, qui comporte deux parlementaires (l’UDC Franz Grüter, membre de la commission de politique extérieure et la socialiste Edith Graf-Litscher, membre de la commission de sécurité) et l’ambassadeur de Suisse pour l’Ukraine et la Moldavie, Claude Wild.

Dix millions de déplacés

Dans les zones touchées par le conflit, la situation se complique toujours plus. Le nombre de réfugiés dépasse les trois millions, dont plus de deux millions en Pologne, où Ignazio Cassis se rendra lundi. Il y a aussi d’immenses besoins parmi la population restée en Ukraine: treize millions de personnes ont besoin d’une aide humanitaire et de protection, a rappelé ce week-end le HCR, l’Agence des Nations unies pour les réfugiés. Les services essentiels étant interrompus, «elles sont dans l’incapacité de répondre à leurs besoins fondamentaux, notamment en nourriture, en eau et en médicaments», précise le HCR, qui parle de besoins «exponentiels». En tout, ce sont plus de dix millions de personnes qui ont fui leur domicile, a-t-on appris dimanche, soit un quart de la population.

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Du côté suisse, le Conseil fédéral a décidé dès le 11 mars d’augmenter l’aide humanitaire destinée à gérer les flux de réfugiés pour la porter à 80 millions de francs au total. La Suisse a déjà envoyé plus de 500 tonnes de matériel de secours dans la région et dépêché deux équipes d’experts composées de membres du Corps suisse d’aide humanitaire, l’une en Pologne et l’autre en Moldavie, a rappelé vendredi le DFAE.

Autre problématique préoccupante: le potentiel trafic d’êtres humains. Plusieurs organisations ont déjà fait part de leur inquiétude quant à une potentielle augmentation des cas d’exploitation sexuelle ou d’abus en tous genres. La majorité des trois millions de réfugiés sont en vaste majorité des femmes, des enfants et des personnes âgées, souvent séparés de leurs proches.

«Ces personnes ont dû fuir dans la précipitation, ont été séparées de leur environnement social et leur sécurité financière est parfois sérieusement menacée. Cela en fait des cibles particulièrement vulnérables pour les trafics en tous genres», s’est inquiété António Vitorino, directeur général de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Des cas de violences sexuelles ou des tentatives de traite d’êtres humains ont déjà été signalés dans les pays voisins de l’Ukraine ayant accueilli des réfugiés, rapporte le «New York Times».

«Prends soin de toi, mon ami»

Samedi, sous un soleil printanier, Ignazio Cassis était sur la Place fédérale lors de la diffusion du message de Volodymyr Zelensky. Le président ukrainien a fait l’effort de parler en partie en allemand, se vouant à une confidence: il admire la Suisse, un pays «influent dans le monde et écouté dans beaucoup de domaines». Les deux hymnes nationaux ont été joués.

L’ancien acteur ne s’est toutefois pas empêché de s’en prendre aux multinationales helvétiques, Nestlé en première ligne, ainsi qu’aux banques. Une attaque en règle qui n’a pas chamboulé Ignazio Cassis. Le président de la Confédération s’est affiché très proche de son homologue ukrainien, n’hésitant pas à le tutoyer. «Prends soin de toi, mon ami», a poursuivi le Tessinois sur Twitter.

Ceux qui doutaient encore de la position de la Suisse ont vu leurs interrogations levées à la lecture d’une tribune de ce même Ignazio Cassis dans la presse. Toujours ce samedi, le chef du Département des Affaires étrangères (DFAE) a signé une opinion publiée par «Le Temps» et la «Schweiz am Wochenende». Il y assure que «défendre la liberté a un prix et le Conseil fédéral est prêt à l’assumer». «La Suisse ne peut pas tolérer cette guerre sans réagir, elle n’en a pas le droit, elle doit prendre position», poursuit Ignazio Cassis, qui y voit dans l’invasion russe une «confrontation entre démocratie et barbarie».

Ignazio Cassis s'est adressé directement à son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky.
Keystone

Samedi, sous un soleil printanier, Ignazio Cassis était sur la Place fédérale lors de la diffusion du message de Volodymyr Zelensky. Le président ukrainien a fait l’effort de parler en partie en allemand, se vouant à une confidence: il admire la Suisse, un pays «influent dans le monde et écouté dans beaucoup de domaines». Les deux hymnes nationaux ont été joués.

L’ancien acteur ne s’est toutefois pas empêché de s’en prendre aux multinationales helvétiques, Nestlé en première ligne, ainsi qu’aux banques. Une attaque en règle qui n’a pas chamboulé Ignazio Cassis. Le président de la Confédération s’est affiché très proche de son homologue ukrainien, n’hésitant pas à le tutoyer. «Prends soin de toi, mon ami», a poursuivi le Tessinois sur Twitter.

Ceux qui doutaient encore de la position de la Suisse ont vu leurs interrogations levées à la lecture d’une tribune de ce même Ignazio Cassis dans la presse. Toujours ce samedi, le chef du Département des Affaires étrangères (DFAE) a signé une opinion publiée par «Le Temps» et la «Schweiz am Wochenende». Il y assure que «défendre la liberté a un prix et le Conseil fédéral est prêt à l’assumer». «La Suisse ne peut pas tolérer cette guerre sans réagir, elle n’en a pas le droit, elle doit prendre position», poursuit Ignazio Cassis, qui y voit dans l’invasion russe une «confrontation entre démocratie et barbarie».

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