Virage difficile après les études
Le chômage augmente chez les diplômés

Les universitaires et diplômés de hautes écoles peinent davantage à trouver un emploi à l'issue de leurs études. Le chômage tend à progresser ces trois dernières années dans cette tranche de la population active.
Publié: 29.08.2024 à 10:54 heures
Parmi les universitaires, ceux qui ont rencontré le moins de difficulté à s'insérer sur le marché du travail sont les titulaires d'un master en Médecine et pharmacie et en Sciences techniques. (archive)
Photo: MARTIAL TREZZINI
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ATS Agence télégraphique suisse

Entre 2021 et 2023, le taux de chômage au sens du Bureau international du travail (BIT) parmi les personnes diplômées des hautes écoles est passé de 2,7% à 3,2%, selon une enquête publiée jeudi par l'Office fédéral de la statistique (OFS).

Une année après avoir obtenu leur diplôme en 2022, 3,9% des titulaires d'un master d'une université et 3,4% des diplômés d'un bachelor d'une haute école spécialisée (HES) étaient sans emploi.

Parmi les universitaires, ceux qui ont rencontré le moins de difficulté à s'insérer sur le marché du travail sont les titulaires d'un master en Médecine et pharmacie (1,4%) et en Sciences techniques (2,1%). Dans les autres domaines d'études, les taux de chômage varient de 3,5% pour les Sciences économiques à 11,2% pour les cursus libellés interdisciplinaire et autre, un an après l'obtention du diplôme.

Le secteur de la santé moins touché

Parmi les titulaires d'un bachelor HES, l'entrée dans la vie professionnelle a été la plus facile pour ceux ayant effectué des études dans les domaines de la santé (0,9%), du travail social (1,4%) et de l'architecture, la construction et la planification (1,8%). À l'inverse, les diplômés en design ont eu beaucoup plus de difficultés à trouver un emploi (8,6%).

Les personnes formées dans les hautes écoles pédagogique ne rencontrent généralement pas de difficulté à trouver un poste, affichant un taux de chômage de 0,8%. L'enquête montre, en outre, qu'en 2023, 87% d'entre elles exercent une activité professionnelle qualifiée, un an après l'obtention de leur diplôme.

Ce pourcentage se situait à 78% pour les titulaires d'un master HEU (pour haute école universitaire) et 60% pour ceux ayant décroché un bachelor HES.

Par ailleurs, 80% des personnes diplômées en hautes études pédagogiques (HEP) exerçaient une activité professionnelle trois mois après la fin de leur formation. Cela s'explique notamment par le fait que certains d'entre eux possèdent déjà un diplôme d'enseignement et acquièrent une qualification complémentaire en cours d'emploi, observe l'OFS. Ces taux sont de 55% chez les titulaires d'un master HEU et de 46% chez les titulaires d'un bachelor HES.

Le revenu réel a baissé

L'enquête a aussi passé au crible les revenus médian de cette catégorie de la population. Comparé à un emploi à plein temps, les titulaires d'un master HEU et d'un bachelor HES ont touché en 2023 un revenu médian d'un montant comparable, respectivement de 80'900 et 80'300 francs. Celui des titulaires d'un diplôme HEP était d'environ 15'000 francs supérieur (95'200 francs).

Par rapport à 2021, le revenu réel a globalement baissé l'an dernier, alors même que l'inflation se renforçait. En termes nominaux, soit sans tenir compte du renchérissement, le revenu médian a augmenté de 3,6%.

Les diplômés des universités qui gagnent le mieux sont ceux détenant un master en Médecine et pharmacie et en Sciences économiques, avec un revenu annuel brut standardisé de 89'300 francs, respectivement 87'100 francs. Les diplômés en droit affichent un revenu nettement inférieur, à 65'000, compte tenu du fait qu'ils effectuent en principe après leurs études une année de stage pour l'obtention du titre d'avocat.

Parmi les titulaires d'un bachelor HES, les diplômés en études Techniques et IT (85'800 francs) et Psychologie appliquée (83'200 francs) affichent les revenus les plus élevés. Les diplômés en design touchent des revenus précisément plus bas (54'700 francs).

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