La police cantonale de Bâle est en ébullition. Comme le montre l'enquête de «SRF Investigativ», des incidents violents et pénalement répréhensibles se sont produits à plusieurs reprises au sein d’au moins une équipe de police.
Les policiers concernés par ces affaires sont ceux de la section d’intervention. Cette dernière agit dans des situations particulièrement sensibles comme des manifestations, des matches de football ou des interventions dans le milieu de la drogue. La police cantonale de Bâle n’a pas souhaité communiquer le nombre de personnes qui composent cette division, créée en 2007.
Trois jugements en six mois
Selon «SRF Investigativ», la justice aurait rendu trois jugements contre d’anciens membres de la section d’intervention. D’après les dernières révélations sur l’affaire, un de leurs plus anciens chefs d'équipe figure parmi les trois condamnés. Pendant plusieurs années, il aurait envoyé des vidéos violentes et certaines à contenu pornographique à ses collaborateurs via un groupe WhatsApp interne.
Le Ministère public a rapporté des descriptions glaçantes du contenu des vidéos dans l’ordonnance pénale. Un film envoyé en août 2018 montrerait «comment une personne se fait arracher toute la main à cause d’une détonation dans un plan d’eau adjacent». Une autre vidéo montrerait un cycliste se faire écraser par un camion.
Un problème avec la violence au sein de la police?
L’affaire n’est pas glorieuse pour la police cantonale de Bâle. Les autorités ne sont toutefois pas restées les bras croisés. «Nous voulons appliquer la tolérance zéro», martèle Martin Roth, commandant des forces de l’ordre bâloises. «Nous sommes allés jusqu’au licenciement», affirme-t-il à «SRF Investigativ» avant d’assurer que si la police constate un comportement fautif, elle intervient toujours.
Les autorités peuvent agir par une procédure personnelle, une procédure pénale ou, comme c’est le cas ici, un licenciement. L’ancien chef d'équipe de la section d’intervention de la police cantonale bâloise n’est pas le seul à s’être retrouvé dans le collimateur de la justice. Deux autres policiers du peloton d’intervention ont été condamnés en 2022 pour abus d’autorité et blessures simples. L’un des jugements est déjà définitif.
Même si ces incidents sont pris au sérieux, Martin Roth soutient qu’il s’agit de cas isolés. Selon lui, ils ne reflètent pas un problème de violence systémique au sein de la section d’intervention.
(Adaptation par Jocelyn Daloz et Louise Maksimovic)