Le loup et sa présence en Suisse continuent de créer l’émotion. Dans un communiqué de presse adressé aux médias par le président d’Hérémence (VS) Grégory Logean, l’éleveur Dany Forclaz fait part de son sentiment d’impuissance.
Et pour cause. Dans le Val d’Hérens, berceau de la race du même nom, ce ne seraient pas moins de seize bovins qui auraient péri en une seule année, liste la déclaration envoyée jeudi à l’aube par celui qui est par ailleurs député de l’Union démocratique du centre (UDC) au Grand Conseil valaisan. Néanmoins, dans la plupart de ces cas, la cause n’a pu être formellement attribuée au loup, faute d’ADN. Les éleveurs se retrouvent dès lors sans indemnisation et abandonnés à leur propre sort.
C’est ce que veut dénoncer Dany Forclaz: «Ce n’est pas le Saint-Esprit qui est à l’origine de ces disparitions, mais bien le loup.» Une vision partagée par l’Association Romande pour la Régulation des Grands Prédateurs (ARRGP) qui avance que les 16 vaches concernées ont déroché, disparu ou directement été prédatées par canis lupus.
Intervention au Parlement
L’ARRGP exige par conséquent des autorités cantonales et fédérales une prise en considération de «cette évolution et dure réalité». «Il y va de la survie de l’agriculture de montagne», tonne-t-elle.
Concrètement, il serait nécessaire d’adapter le système d’indemnisation pour reconnaître les pertes subies dans de telles circonstances et d’en tenir également compte pour l’adaptation des périmètres des tirs de régulation des meutes de loups. «Dans l’immédiat, un amendement budgétaire de 50’000 francs pour l’exercice 2025 de l’Etat du Valais sera déposé lors de la session de novembre du Grand Conseil valaisan pour apporter un soutien aux agriculteurs du canton en de telles situations», annonce l’ARRGP.